« De son vivant, la personne a dit : je lègue mon corps à la science. Et son corps n'a pas été utilisé, soit parce qu'il a été mangé par des rats ou des souris ou qu'il a pourri avant qu'on l'utilise, soit parce qu'il a été dirigé vers d'autres missions comme celle de crash-tests ! » déclare Jérôme Marty président de l’UFML (Union française pour une médecine libre)
Ça glace n’est-ce pas ? Imaginer qu’au lieu d’être pieusement disséqué par des carabins qui s’entraînent le bistouri à la main on va être bouffé par des rats ! S’il doit en être ainsi, autant demander à être jeté sur une décharge publique - façon de ne pas coûter un centime en obsèques.
Pour le philosophe, c’est aussi l’occasion de s’interroger sur la nature de la volonté concernant le sort post mortem de notre corps. Qu’est-ce que c’est que cette volonté dont on voudrait qu’elle vaille encore quelque chose lorsqu’on n’est plus de ce monde - que dis-je ! quand on n’est plus que néant, à supposer « qu’être du néant », cet oxymore absolu, soit supportable.
Oui, avoir une volonté qui agisse après la mort de la personne c’est supposer que nos descendants et nos amis vont accepter de reprendre à leur compte nos souhaits, que leur activité « vivante » se charge de porter notre demande. Car sans cette force vivante, que vaut le vouloir ? D’où viendrait sa capacité à contraindre ? Vouloir c’est faire ou contraindre à faire : que peut un mort dans ces circonstances ?
Quant à moi, j’ai prévenu mes enfants : ma sépulture leur appartient, ce qui ne signifie pas que eux seuls pourront la financer mais seulement que ce sont leurs voeux à eux qui pourront décider ce qu’elle devra être - quelque chose entre un monument funéraire et un traînée de cendres répandues sur le gazon. Si je ne suis plus que néant, alors je ne serai même pas dans les cendres envolées au vent.
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