« Jeudi 7 novembre 2019 en matinée, l'éditorialiste Julie Graziani a annoncé dans un tweet la fin de sa collaboration avec le magazine L'Incorrect. Ce "mensuel conservateur" fut crée par des membres du mouvement politique français de droite conservatrice l’Avant-Garde
Lors d’un échange une femme désemparée, avait exposé au Président Macron la précarité de sa situation : "Seule avec deux enfants, au Smic", cette femme expliquait ne "pas trop [voir] comment on peut s'en sortir". Julie Graziani avait alors réagi très vivement à cette séquence, avec des propos chocs : "Je ne connais pas le parcours de vie de cette dame, qu'est-ce qu'elle a fait pour se retrouver au Smic ? Est-ce qu'elle a bien travaillé à l'école ? Est-ce qu'elle a suivi des études ? Et puis si on est au Smic, il ne faut peut-être pas divorcer dans ces cas-là...", avait-elle lancé. Puis elle s'est expliquée sur le site de l'Incorrect. "La formule était provocatrice et blessante pour les intéressées. Je le reconnais et je présente mes excuses à ceux qui l'ont ressenti comme tel", concède-t-elle en préambule, avant de verser dans des explications plus politiques, qui traduisent bien son engagement auprès d'une droite dure et ultra-conservatrice, teinté de libertarisme très XIXe siècle. "Mon propos était d'en appeler avant tout à la responsabilité personnelle au nom de la dignité de chacun. »
Un peu long mon extrait, mais que voulez-vous ? C’est un tel régal qu’il est difficile de s’arrêter.
- Quoi ?! Un régal !!! Arrêtez de vous moquer des pauvres gens en vous repaissant de leur malheur et de leurs indignations. On voit bien que vous êtes une de ces sales élites dont on n’a vraiment rien à faire. Dommage qu’on ne soit pas en Chine : là-bas ils auraient vite fait de vous faire fermer votre clapet. Que fait le gouvernement ?
- Gentil le lecteur, tout doux ! Tout de même quand on voit un magazine conservateur s’intituler « L’Avant-garde » on pouffe.
Ensuite, comment passer à côté de cette dénonciation non pas de la pauvreté, mais des pauvres, qui sont responsables de leurs malheurs qui sont la juste rétribution de leur incurie volontaire ? Croirez-vous qu’il s’agit là simplement d’un préjugé d’élite, de « mépris de classe » ? C’est un peu plus profond, plus radical : oui, les pauvres sont responsables, il faut prendre ça au premier degré !
Dès lors on devrait plutôt remercier madame Graziani d’avoir dit tout haut ce que beaucoup autour d’elle pensent tout bas : la société n’a pas à prendre en charge les inégalités sociales, parce qu’elles n’ont rien de social, justement, qu’elles sont des inégalités strictement individuelles, dont la société n’est absolument pas responsable. Même avec de l’empathie, on devrait refuser cette aide au malheureux parce que c’est comme ça qu’il va se ressaisir décider de prendre les bonnes résolutions et retrouver du travail. C’est comme ça que la société trouvera sa bonne formule, sans les services sociaux, sans l’Etat. On est libertarien ou on ne l’est pas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire