« Une femme de 58 ans qui confectionnait un gâteau avec son fils, est morte étranglée dimanche à Saint-Etienne lorsque son foulard s’est coincé dans son robot multi-cuiseur »
Etranglée par son blender…Quel triste fin… Quand on lit une pareille nouvelle, on pense à l’accident qui a coûté la vie à la célèbre danseuse Isadora Duncan.
Rappelons-nous : nous sommes en 1927, à Nice. Isadora est en voiture - une Amilcar GS - lorsque le long foulard de soie qu'elle porte autour du cou se prend dans les rayons de la roue. Elle est brutalement éjectée du véhicule et meurt sur le coup dans sa chute sur la chaussée. Imagineriez-vous un instant que la sublime danseuse Isadora Duncan soit morte étranglée dans sa cuisine par la machine qui prépare son milk-shake ? Quelle horreur !
C’est qu’en réalité on veut que la mort, même celle qui nous surprend à l’improviste soit néanmoins significative de notre vie. Isadora a eue la mort d’une femme élégante (voiture de sport, promenade des Anglais, long et fashionable foulard), ce qu’elle était. Nulle autre mort n’aurait pu mieux lui convenir, à part bien sûr celle de mourir en scène - mais ça justement c’est ce dont rêvent tous les acteurs. Contre quoi mourir dans son lit parait un véritable déshonneur, surtout quand on est un vaillant soldat ou un général renommé.
Alors, bien sûr on peut considérer comme normal qu’un cuisinier soit étranglé par son robot culinaire : il n’y aurait pas de déshonneur, sauf à croire à la malveillance d’une machine malmenée par un opérateur incompétent.
Mais surtout : l’heure où les femmes se font gloire de s’émanciper des tâches ménagères, cette mort infligée par un robot culinaire est vraiment mal venue.
Surtout que la publicité d’autrefois disait « Moulinex libère la femme ».
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