mercredi 27 novembre 2019

Dialogue entre François Ruffin et Emmanuel Macron (2016)

M. Ruffin (à l’époque journaliste à Fakir) dit à Emmanuel Macron (alors ex- ministre) : « Je pense que si on réfléchit stratégie, le mieux c’est que vous soyez vivement interpellé et publiquement par les salariés d’Ecopla. Ça fera un épisode. Et que vous y répondiez en disant : “Ben moi, je suis prêt à me déplacer sur place”. Ça fait un deuxième épisode. »
Et Emmanuel Macron d’opiner avant de récapituler : « Un, on échange sur le dossier. Deux, on vous tient au courant des avancées. Trois, vous m’interpellez publiquement. Quatre, dans la foulée, on cale ensemble une date de déplacement, avant le 5 octobre. Et on voit comment on la communique ensemble. » M. Ruffin répond alors : « Et je pense que l’on sort d’ici en n’étant pas contents. »

Vrai ?… Pas vrai ?… En tout cas plausible au moins. Occasion de revenir sur ces accusations de « communication » opposée à toute déclaration du pouvoir comme de ses opposants. Le politique est supposé agir quand on est de son bord, et sinon de se contenter de communiquer (bla-blater disent les méchants). Sans jamais produire la moindre étude de contenu, d’ailleurs le fait d’avoir emballé tout ça sous le label « communication » en dispense. 
Et que dirait le philosophe à ce propos ?
- Déjà, il remarquerait que les propos sont toujours susceptibles de vérification lorsqu’ils sont liés à des actions. Si je dis « Demain, black friday, je vends avec 50% de rabais » c’est facile de vérifier. —> Et du coup ce qui est invérifiable relève en effet de l’opinion personnelle, et comme tel fait partie strictement de la « communication » autre nom de la pure rhétorique.

- Ensuite, dire que même dans ce cas, on a une information  intéressante : c’est que nous sommes dans la situation d’un rapport politique identifié par la duplicité. Car c’est bien le cas de ces deux hommes qui dialoguent à propos de Ecopla : que l’un soit ancien ministre ne surprend pas ; que l’autre soit simplement journaliste devrait ne pas surprendre non plus, car il s’agit d’abord d’une gestion du pouvoir. Pouvoir dont dispose même un journaliste pour autant qu’il soit un peu connu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire