samedi 14 janvier 2023

Fin de vie : le clair-obscur des mots et des concepts

Bonjour-bonjour

 

Il faut lire ce passionnant article pour voir combien le « défrichage conceptuel » est important ici. Dans un domaine qui franchit en permanence les limites entre la vie et la mort, rien n’est nuance, car tout engage la vie.


- Ça commence par la mise en cause du terme « dignité » employé dans le contexte de « l’euthanasie ». Car mourir dans la dignité - oui, nous le voulons tous. Par contre lorsque ce terme désigne la mort choisie alors c’est de l’individu que l’on parle, celui qui choisit personnellement de ne plus vivre. Nous sommes dans le « pourquoi ? vivre encore », qui n’a rien à faire avec les techniques scientifiques. 

L'auteur de notre article ajoute alors que, s’agissant de l’homme dans son rapport à sa propre mort, admettons que son attitude peut parfaitement changer tout au long de sa vie – et jusqu’à sa mort inclusivement. (1)

- Autre principe médical : « donner la mort n’est pas un soin » : on se trouve devant une nouvelle bifurcation 

    *soit il s’agit d’aide à l’administration de la substance léthale, 

    * soit d’assistance – « suicide assisté » – (qui peut aller jusqu’à l’administration directe de la mort) ? 

Mais dans tous les cas, les médecins restent (comme on l'a dit) sur le principe que leur participation ne peut être que dans le comment purement technique et non dans le pourquoi qui débouche sur la décision (2).


-->  Si la médecine exclut comme on l’a dit tout geste qui conduit à la mort, alors le geste euthanasique est impossible sauf à le cacher derrière l’administration de toutes sortes de médicaments.

C’est donc sur ce principe purement technique que le débat se tient.

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(1) Un lecture attentive montre que les critiques de l’auteur sont plutôt à charge contre les thèses pro-euthanasie. Mais on peut facilement restituer le contre-champs : si la liberté de choisir sa vie ne peut être fixée une fois pour toutes, reste qu’elle est indispensable pour en fixer la valeur, y compris jusqu’à l’exclure le moment venu.

(2) Aux États-Unis, dans les États qui pratiquent la mise à mort des condamnés par injection léthale, le médecin se borne à placer dans la veine du condamné l’aiguille de la perfusion, mais ce sont des agents du personnel pénitentiaires qui la déclenchent perfusion.

vendredi 13 janvier 2023

Y a-t-il un droit à la haine ? – Chronique du 14 janvier

Bonjour-bonjour

 

Le harcèlement à l’école revient dans l’actualité avec le dramatique suicide du jeune Lucas, un garçon de 13 ans, harcelé par ses camarades pour son homosexualité.

Ce cas ayant été connu et traité avant son issue fatale, on reste dans l’incompréhension devant l’impuissance des mesures éducatives prises en vue de faire comprendre que le harcèlement est un mal et qu’il n’est pas permis de s’y livrer. Malgré les mesures pour y parer, le harcèlement est devenu un fléau dans les écoles ; on se demande alors si ces échecs répétés ne montrent pas que seule la répression a une chance de réussir – à condition qu’elle soit possible dans un domaine où la furtivité est la règle. C’est que la haine qui s’exprime de façon détournée dans ce comportement est ressentie comme un droit.

Pour parler comme Spinoza, le mal ou l’imperfection que nous décelons en autrui ne nous donnerait-il pas un droit à nous en moquer ou à le haïr ? Car, comme le dit Spinoza, haïr quelqu’un, c’est être « attristé » par la blessure que nous inflige son existence ou son comportement. 


Y aurait-il donc un droit à la haine ?


On vient de le dire : pour Spinoza, haïr quelqu’un, c’est imaginer que cette personne est la cause de nos tristesses. Donc si je me moque d’une personne, c’est que je cherche à la tourner en dérision, à la blesser et à lui renvoyer la tristesse qu’elle me cause. J'ai le droit à faire souffrir l'autre parce que c'est lui qui a commencé.

- Donc, oui, je peux haïr et chercher à blesser celui qui me fait du mal à condition :

            * qu’il en soit responsable : je me moquerais à tort de quelqu’un qui a une disgrâce physique, parce qu’un nez tordu ou des yeux qui louchent ne dépendent pas d’une décision du malheureux qui en est affecté. 

            * qu’il s’agisse bien d’un mal – car peut-être nous trompons-nous en le croyant, le mal étant souvent une vision incomplète d’un bien. 

--> Mais, même si une personne était responsable d’un mal authentique, il ne s’agirait pourtant pas de la haïr : ici, la devise de Spinoza est : « Ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester, mais comprendre. » (Traité politique). Plutôt que de haïr mieux vaut aider la personne à se corriger. (Cf. le Court Traité, II ch.9 - Lire en annexe) 

Le problème posé par le harcèlement est la bonne conscience des coupables, qui justement ne se sentent absolument pas coupables : les harceleurs se sentent justifiés à faire souffrir le jeune Lucas : n’était-il pas homosexuel ? Un « pédé », dont l'existence même est un délit et qu’on a le droit de détester et de harceler faute de pouvoir le dénoncer à la police.

Hélas ! Ici la pédagogie spinoziste risque bien d’échouer : ces harceleurs trouvent un plaisir à faire souffrir et rien de rationnel ne pourra les en dissuader. Restent deux choses : ou bien l’éducation morale ; ou bien la répression.

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De la raillerie et de la plaisanterie

- La raillerie et la plaisanterie naissent d'une fausse opinion et manifestent une imperfection soit dans le railleur, soit dans le raillé. Elles reposent sur une fausse opinion, parce qu’on suppose que celui dont on se moque est la première cause de ses actions et qu'elles ne dépendent pas (comme les autres choses) de la nature de Dieu d’une manière nécessaire. Elles supposent une imperfection dans le moqueur, car de deux choses l'une : ou la chose dont il se moque mérite la raillerie, ou elle ne la mérite pas ; si elle ne la mérite pas, c'est évidemment un travers de railler ce qui n'est pas à railler ; si elle la mérite, c'est donc que le railleur reconnaît dans sa victime une imperfection quelconque ; mais alors ce n'est pas par la raillerie, mais par de bons conseils, qu’on doit chercher à le corriger. (C.T. II, ch. 9)

jeudi 12 janvier 2023

Uniforme à l’école ? Une-deux ! Une-deux ! – Chronique du 13 janvier

Bonjour-bonjour

 

L’Assemblée nationale a rejeté la proposition du RN de rétablir l’obligation de l’uniforme à l’école, malgré le soutien de Brigitte Macron qui évoque son passé scolaire « jupette bleue marine et pull bleu marine ». 

Pour moi, écolier des années 50, la blouse grise a été l’uniforme prescrit, et cela jusqu’au lycée où la liberté nous avait pourtant été laissée de choisir celle qui nous conviendrait (1) : depuis, mai 68 étant passé par là, je ne croyais pas possible un tel retour au passé.

 

Passons. Quels ont été les arguments pour et contre ? (2)

POUR :

            * les personnes en faveur du retour de cette tenue mettent en avant une certaine idée de discipline et d’autorité car les élèves se tiendraient mieux et seraient plus obéissants.

Uniforme scolaire ? Une-deux ! Une-deux !

            * De plus, un sentiment d’appartenance lierait les élèves entre eux et avec leur établissement, créant même une certaine fierté

Pensons aux élèves du collège Pablo Picasso de La Courneuve

            * L’uniforme permettrait de ne pas distinguer les riches des moins riches

Tous en Vuitton !

            * Enfin l’uniforme rappellerait l’école de la III° République qui s’appuie sur les trois principes fondamentaux : liberté, égalité, fraternité

L’uniforme à l’école = écoliers citoyens 

 

CONTRE :

            * Ce n’est qu’une simple illusion d’égalité : les élèves pouvant se distinguer avec des accessoires tels que les bijoux, les chaussures, les sacs ou la matière des vêtements

Il y aurait même des contrefaçons fabriquées en Chine

            *  l’uniforme existerait déjà dans les établissements scolaires, matérialisé par trois bandes, un puma ou une virgule

Bon : n’en discutons plus.

            * L’uniforme porterait atteinte à la liberté et aux droits de chacun individuels.

Sauf à permettre de les personnaliser comme décrit dans la note (1).

            * Il irait même à l’encontre des besoins humains en imposant une forme de totalitarisme.

… Et en effet, selon le psychologue Maslow (3), s’habiller comme on le souhaite fait partie des besoins physiologiques, qui sont les besoins de base, au même titre que manger et dormir.


--> Vous entendez les jeunes ? Les filles, vite enfilez votre crop-tops - et vous les garçons mettez votre sweat à capuche pour entrer en classe. 

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(1) J’avais une blouse teinte en vert amande, et une de mes copine avait choisi une blouse noire sur laquelle elle avait appliqué à l’endroit convenable ses deux mains gantées de caoutchouc trempées dans la javel, faisant un motif suggestif. Quand le « surgé » lui 

 avait fait remarquer que ce n’était pas convenable, elle avait répondu en pleurnichant qu’elle était victime de harcèlement.

(2) Radio-jeune-actif, article daté de 2018, lu ici

(3) Abraham Maslow, l’inventeur de la célèbre pyramide

mercredi 11 janvier 2023

Solidarité intergénérationnelle : porter un vieux sur une épaule et un jeune sur l’autre – Chronique du 12 janvier

 

 

Énée fuie Troie en flamme en portant Anchise et son fils Ascagne – Statue du Bernin

 

 

 

Bonjour les amis,

 

Regardez bien cette statue, elle ne vous dit rien ? Cet homme qui porte sur son dos son vieux père et son jeune fils : ne serait-ce pas vous, tel que le financement des retraites des vieux et de l’éducation de vos enfants vous l’impose ?

Car, oui : on s’emberlificote dans le calcul de ce qui faudra payer pour, dans 30 ou 40 ans, avoir droit de ne rien faire ; et pendant ce temps, on finance au jour le jour les retraites payées maintenant – et à celles-là, au nom de la solidarité intergénérationnelle, s’ajoute tout ce qu’il faut pour financer la vie et les études des petits. 

Je parlais récemment de Marx et de sa théorie de l’aliénation par le travail. On peut y revenir avec l’identification, chère au capitaliste, du travailleur à la machine qui fonctionne dans l’atelier. Une machine, dit Marx doit fournir de la valeur pour financer son remplacement lorsqu’elle sera usée : c’est ce qu’on appelle son amortissement. Il faut donc que le salaire du travailleur lui permette d’avoir des enfants et de les élever, de sorte qu’ils viennent, lorsque leur vieux père sera usé par le travail, prendre sa place dans l’atelier. Dans ce schéma, il n’y a pas de financement des retraites envisagées : le vieux, incapable de travailler disparaitra naturellement comme la machine mise au rebut.

Ça, c’est l’implacable logique du capital. Par contre aujourd’hui, où nous voulons une société du travail à visage humain, nous avons mis l’existence individuelle au centre de nos préoccupation : il faut que chacun, par son travail ait une « bonne » vie, celle qui mérite d’être vécue. Et cela, non seulement demain, quand nous serons retraités, mais déjà aujourd’hui même. Et c’est pour cela que l’absence de travail est primordiale. Vivre sans travailler, tel est l’idéal des générations du 21ème siècle.

Si une telle utopie est impensable, du moins, travaillons dans l’espoir (pour bientôt) de ne plus travailler du tout.

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N.B. Je n'ai pas évoqué ici la théorie selon la quelle c'est dans l'entreprise que doit commencer la recherche du bonheur.

Peut-être... Mais de toute façon c'est une confirmation que, bien plus que le travail, c'est le plaisir individuel qui constitue la valeur qui oriente la vie.

mardi 10 janvier 2023

La semaine de 4 jours – Chronique du 11 janvier

Bonjour-bonjour

 

Suite au débat lancé sur la réforme des retraites, le député européen du mouvement de gauche Nouvelle Donne, Pierre Larrouturou a déclaré : « La meilleure solution /pour réformer les retraites/, c’est la semaine de quatre jours » (lu ici)

Cette prise de position surprend d’autant que l’une des raisons pour laquelle le gouvernement veut reculer l’âge de départ en retraite est justement que les français ne travaillent globalement pas assez. C’est ce qui ressort des propos d’Antoine Goujard, de l’OCDE, qui déclare : « Les Français qui travaillent le font autant que dans les autres pays de l'OCDE, mais les Français sont moins souvent employés et travaillent aussi moins longtemps sur la durée de leur vie, ce qui nuit à la fois à leur pouvoir d'achat et à leur retraite. » Ce diagnostic est repris par Bruno Le Maire, pour qui « pour produire collectivement plus et gagner en prospérité, il faut tous travailler collectivement davantage », car « notre volume global de travail est insuffisant ». (Lu ici)

--> Donc faute de pouvoir imposer le travail obligatoire pour tous on va allonger le temps de travail de ceux qui ont un emploi. Mais pas la peine de crier au scandale et à l’injustice puisque c’est bon non seulement pour le pays, mais aussi pour les individus qui vont gagner davantage et avoir de meilleures retraites.

Hum… Ces deux points ne sont pas vraiment mis en vedette par le gouvernement : pourquoi ?

On touche à l'une des failles du projet gouvernemental : il demande plus aux travailleurs mais il oublie de leur donner une compensation (autre que d'éviter la faillite des caisses de retraites). 

o-o-o

Revenons plutôt au projet de Pierre Larrouturou. 

            * Selon lui,  la semaine de 4 jours suffirait pour assurer la production telle qu’elle est aujourd’hui obtenue avec la semaine de 5 jours.

            * Par ailleurs, en termes de qualité de vie, c’est bon pour l’équilibre et la santé car ça laisse du temps pour faire par exemple du sport ou du tourisme.

            * Enfin, en libérant du temps, on libère aussi l’esprit pour de nouvelles idées. Chez Pasquier, qui est passée à quatre jours en 1995, le PDG a par exemple eu l’idée des brioches de poche en allant faire du vélo sur son jour de repos. C’était l’idée la plus rentable de l’histoire de l’entreprise !

 

On le voit la macroéconomie se confronte à la microéconomie : la quelle aura raison de l’autre ?

lundi 9 janvier 2023

Pourquoi le recul de l’âge de départ en retraite est insupportable – Chronique du 10 janvier

Bonjour-bonjour

 

Cette réforme ne fera sans doute pas exception à la règle qui veut que chaque fois qu’on recule l’âge de départ en retraite on a des manifestations bruyantes contre lesquelles le pouvoir n’a d’autre réponse que la force : ça ne passe pas.

 Ce qui « ne passe pas » c’est l’obligation de travailler plus, car, pour qui travaille, son travail est absolument pénible et la justice voudrait qu’il soit retraité le plus tôt possible. Pour le travailleur reculer de 2 ans l’âge de départ en retraite, c’est avoir 2 ans de moins à vivre. Le travail est donc vécu comme aliénant, exactement de la même façon qu’en 1844 lorsque Karl Marx l’analysait dans le manuscrit de 1844.

Comme je ne me sens pas capable de dire plus clairement que ne le fait Marx les raisons pour lesquelles le recul de l’âge de départ à la retraite est insupportable, je donne l’extrait in-extenso.

Bonne lecture :

« D'abord, le travail est extérieur au travailleur, il n'appartient pas à son être : dans son travail, l'ouvrier ne s'affirme pas, mais se nie; il ne s'y sent pas à l'aise, mais malheureux; il n'y déploie pas une libre activité physique et intellectuelle, mais mortifie son corps et ruine son esprit. En conséquence, l'ouvrier se sent auprès de soi-même (bei sich) seulement en dehors du travail ; dans le travail, il se sent extérieur à soi-même. Il est lui-même quand il ne travaille pas et, quand il travaille, il ne sent pas dans son propre élément. Son travail n'est pas volontaire, mais contraint, travail forcé. Il n'est donc pas la satisfaction d'un besoin, mais seulement un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail. Le caractère étranger du travail apparaît nettement dans le fait que, dès qu'il n'existe pas de contrainte physique ou autre, le travail est fui comme la peste. Le travail extériorisé, le travail dans lequel l'homme devient extérieur à lui-même, est sacrifice de soi, mortification. Enfin l'extériorité du travail par rapport au travailleur apparaît dans le fait que le travail n'est pas le bien propre du travailleur, mais celui d'un autre, qu'il ne lui appartient pas, que dans le travail le travailleur ne s'appartient pas à lui-même, mais à un autre. Dans la religion, l'activité de l'imagination, du cerveau, du cœur humain, agit sur l'individu indépendamment de lui, comme une activité étrangère, divine ou diabolique. De même, l'activité de l'ouvrier n'est pas son activité propre. Elle appartient à un autre, elle est la perte de soi-même.

On en vient donc à ce résultat que l'homme (l'ouvrier) se sent agir librement seulement dans ses fonctions animales : manger, boire, procréer, ou encore, tout au plus, dans sa maison, en s'habillant, etc., en revanche, il se sent animal dans ses fonctions proprement humaines. Ce qui est animal devient humain, et ce qui est humain devient animal. »

Marx – Manuscrit de 1844

dimanche 8 janvier 2023

Brésil : un coup d’éclat ou un coup d’État ? – Chronique du 9 janvier

Bonjour-bonjour

 

Après l’assaut contre le Capitole américain par les « trumpistes », il y a juste deux ans, voici que les lieux de pouvoir du Brésil (le Congrès, la Cour suprême et le palais présidentiel à Brasilia) ont été pris d’assaut par les militants pro-Bolsonaro. Lire ici.

 

Le rapprochement de ces deux informations  peut troubler : 

1° Certes considérer qu’on a là deux manifestations identiques du populisme, avec son indifférence à la démocratie et son complotisme voyant dans la perte du pouvoir la preuve d’un trucage électoral peut tenter. Toutefois il serait plus exact de dire que la contestation du résultat des élections repose moins sur la dénonciation d’un trucage que sur la certitude de connaitre intuitivement la volonté populaire, qui ne peut perdre et qui s’incarne dans la personne du chef. On a affaire à une conception organique de la vie politique, qui fait du chef une tête pensante et agissante, qui se ramifie dans ces partisans-activistes sorte d’extension de sa volonté.

 

2° On peut aussi observer que la prise des lieux de pouvoir n’a pas été soutenue par l’armée, ou du moins par sa passivité bienveillante – tandis que la foule populaire venue proclamer un chef charismatique comme nouveau président a fait défaut – ce qui aurait été le cas avec un coup d’État classique. Et en effet, dans le cas du Capitole américain comme dans celui de Brasilia la police a suffi à chasser les manifestants, ce qui montre que ceux-ci étaient sans soutien véritable. 

Là encore, ces assauts étonnent :  comment ceux qui y ont participé n’ont-ils pas imaginé que leur coup d’éclat ne se transformerait jamais en coup d’État, faute de soutien militaire ?

La seule hypothèse plausible est qu’ils ont cru que leur conviction, illustrée par leur violence, suffirait à faire basculer l’opinion, qui reconnaitrait d’un coup leur légitimité .

- En saccageant les lieux de pouvoir ils ont montré la fragilité de ceux qui les occupent, donc leur nullité politique. Car pour eux, le seul gage de la légitimité est la violence incarnée dans la destruction.

--> D’ailleurs, en France les Gilets-jaunes, s’ils n’ont pas pris le Palais Bourbon d’assaut ont quand même investi et saccagé ce lieu symbolique que constitue l’Arc-de-triomphe.

Il s’agit donc d’un phénomène assez large pour que la science s’y intéresse.

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P.S. Je rédige cette note le 9 janvier au petit matin : les conséquences des événements du Brésil sont encore incertaines. Peut-être l'armée sortira-t-elle de ses casernes, au quel cas il me faudrait réécrire ce Post.