Devant la banalité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.
Bonjour-Bonjour
C’est avec effroi qu’on voit – et qu’on entend – les américains manifester dans les rues contre les mesures de confinement prises pour enrayer la propagation du virus, clamant que l’on porte atteinte à leur liberté de citoyen et faisant de ces mesures restrictives des choix politiques et non des décisions sanitaires – tout cela relayé par le Président Trump qui réfère explicitement ces mesures, État pat État, à la gouvernance démocrate. On se trouve alors dans la même situation que les mollahs iraniens qui refusent de porter un masque parce que, disent-ils, la maladie est envoyée par Allah pour punir les mauvais musulmans, ce qu’ils ne sont pas bien entendu.
« Je voudrais bien que » ma volonté de vivre suffise à m’épargner la maladie ; et que du coup je ne sois plus astreint à ces mesures barrières. Mais non : le virus continue à envahir les organismes sans tenir compte de la personnalité qui l’habite. D’ailleurs, où loger une volonté dans cette cellule qui n’est même pas capable de se reproduire toute seule ?
Ce qui malgré tout ne lui enlève pas cette finalité de reproduction : si le virus infecte les cellules du corps humain cela a pour effet de lui permettre de se multiplier : y a-t-il une intention là-dedans ? Faut-il y voir une loi de la vie qui voudrait que chaque être vivant transmette ses gènes à travers une succession indéfinie de générations ?
Déjà Platon (dans le Banquet) disait que la reproduction sexuée permettait à un être humain de laisser après lui un autre être qui lui ressemble et qui propage ses caractéristiques : telle était selon lui la seule possibilité pour un mortel d’accéder à l’immortalité.
Qu’est-ce qu’un virus ? Une petite machine fabriquée par Dieu pour châtier les hommes de leur immoralité ? Un effet mécanique des souffrances subies par la Nature du fait des abus commis par les hommes ? Ou plus simplement une voie empruntée par la vie au cours de son évolution ?
C’est cette dernière hypothèse qui parait la seule valable, non seulement du fait qu’elle rende compte de la situation actuelle, mais encore parce que l’évolution elle-même n’a pu se produire que du fait de l’existence des virus, qui en « infectant » à travers les cellules le génome de l’espèce leur a apporté certaines caractéristiques indispensables à leur développement.
Après tout, ne nous hâtons pas de ridiculiser ces naïfs qui voient une intention maligne derrière tous les malheurs qui arrivent. Pouvons-nous nous débarrasser si facilement de la finalité qui nous fait voir une intention partout où quelque chose se produit ?
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