vendredi 24 avril 2020

Ausweis ! – Chronique du 25 avril 2020

Bonjour-Bonjour

Les gens sont quand même feignants : voulant lancer une rumeur selon laquelle les services de police actuels seraient les héritiers de la gestapo allemande de 1941 ils ont publié une fac-similé d’ausweis copié-collé de l’autorisation de sortie et mentionnant la date de … 2020.
On pourra évaluer ce bidonnage minable en le comparant (à droite ci-dessous) au document authentique (à gauche) : 



Mais bien que très mal fait ce faux document révèle un besoin profond de trouver des origines à ce que nous éprouvons aujourd’hui, voulant de plus que ces origines comportent une source bien personnifiée. Que notre ennemi ne soit pas un virus qu’on ne peut penser que de façon symbolique, mais un individu, ou une communauté d’individus contre lesquels nous pourrions bander notre volonté.
Ceux qui ont fait ce faux voulaient manifestement montrer que notre gouvernement actuel ne vaut pas mieux que les occupants de la France de 1941. L’attaque est énorme. Mais elle ne vaut que si on a une idée de ce que fut cette époque, et comme personne (ou presque) ne l'a réellement vécue, c’est à travers des récits ou des légendes, véhiculées par le cinéma qu’on peut le faire. 
- Bref, on a simplement la représentation de deux groupes : l’un fait d’odieux barbares qui tuent sans pitié hommes femmes et enfants, jeunes ou vieux, sans aucune justification – et d’ailleurs quelles justifications pourraient être à la hauteur de tels crimes ; l’autre fait de résistants héroïques qui risquent leur vie pour sauver le maximum de gens. Ce sont ces héros que l’on va applaudir chaque soir à 20 heures.

Je sais que ma comparaison peut choquer, mais je crois qu’elle comporte une part de vérité : c’est que, même en pensant aux héros de 1941, nous nous référons à un modèle encore plus mythique, qui voit s’affronter les forces du bien et celles du mal ; et pour être un héros il faut se battre quand bien même on aurait conscience de devoir être finalement vaincu. Nos héros de la première ligne lutent ainsi, non pas dos au mur, mais face à un présent intenable.

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