Devant la banalité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.
Bonjour-Bonjour
Devant cette terrible épidémie, beaucoup se demandent : « Qu’avons-nous fait pour mériter ça ?
Les uns songent bien sûr à une punition divine ; d’autres songent au complot ourdi dans les laboratoires d’un pays ennemi, sorte de guerre bactériologique ; d’autres enfin pensent que la Nature nous a envoyé le virus à la fois en punition et comme moyen d’arrêter nos actes criminels envers la faune et la flore.
Une amie, après avoir énuméré tout ça me demande : « Aurais-tu d’autres hypothèses à proposer » ?
Et voici ma réponse : « Surtout pas ; et voici pourquoi ».
Si on cherche ce qui réunit toutes ces explications on dira qu’elles répondent toutes à une recherche des causes qui produisent à leur tour du sens. Tout ce qui nous arrive doit pouvoir s’expliquer, non seulement par des circonstances originelles, mais encore et surtout en le rapportant à une volonté – ou à un manque de volonté – ainsi des épidémies.
Prenons un exemple – On explique que le tournesol est attiré par le soleil de sorte qu’il lui fasse toujours face. Il y a donc une volonté positive en lui, un « tropisme » qui le montre comme « aimanté » par le soleil. Seulement quand on cherche ce qui se passe dans la plante, on découvre une hormone végétale qui sous l’effet de la lumière modifie le développement des cellules entrainant une croissance différente selon l’éclairage. Il n’y a pas de rapport de nature entre la cause d’ordre physico chimique et l’effet entendu comme amour de la lumière du soleil.
L’esprit scientifique nous apprend ainsi à déconnecter le domaine des causes de celui des effets. Il peut n’y avoir aucun rapport entre le domaine dans lequel un phénomène s’est produit et celui dans lequel ses effets se réalisent.
Or quand nous cherchons des explications (comme ici sous forme d’hypothèses justifiant l’existence de l’épidémie) nous recherchons des intentions, ce qui revient à effacer la barrière qui sépare les deux. Tout comme les maladies sont l’effet de virus qui obéissent à des lois de la biologie et non à celle de la religion ou de la politique, nous devons donc apprendre aussi à négliger l’influence de volontés pernicieuses que ce soient celles de la nature, des chefs d’États ou des individus passionnés par la recherche de leur.
Acceptons que le corona-virus n’ait pas de signification au-delà des mutations dont il est l’effet, que tout cela n’ait pas de sens, sauf à révéler des traits caractéristiques de notre société de notre époque, de notre espèce.
Car voilà ce qui est important : plutôt que de soupçonner des trafics de microbes ou des intentions politiques, observons les réactions devant le même phénomène des sociétés qui en sont affectées tout en étant très disparates les unes par rapport aux autres. Car c’est cela qui est passionnant : toutes les manifestations de l’épidémie sont absolument identiques et elles frappent toutes les sociétés de la même façon. Mais la réponse sera différente selon le terrain touché : en Iran par exemple, les autorités religieuses qui gouvernent ont beaucoup de mal à faire entendre qu’il ne suffira pas de mieux observer les préceptes du Coran, mais qu’il faudra aussi suivre les prescriptions médicales – idem en Israël avec la Thora. Quant à la Chine, la maladie doit impérativement se soumettre à l’autorité du parti : le chiffre des morts est annoncé à l’avance (avant que ces décès se soient produits) et il va de soi que la réalité doit se soumettre à la cette décision. On dira que pour nous ce sont les Droits de l’Homme qui servent de caisse de résonance à cette épidémie (cf. l’éloge de l’État providence par le Président)
Bref : tous les scientifiques l’ont demandé, depuis que la science est devenue ce qu’elle est (depuis le 16ème siècle) : acceptez qu’il y ait des questions qu’il est inutile de poser.
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