lundi 13 avril 2020

Putain ! Encore un mois !

Devant la banalité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.


Bonjour-Bonjour

Vous avez entendu Notre-Président hier soir ? Qu’est-ce que vous en avez pensé ? Vous êtes-vous senti abattu, du genre : « Putain ! Encore un mois ! » ou bien tout ragaillardi : « Ça y est ! On a fait la moitié du chemin ; dans un mois, on ressort ! ». Ou alors, ému et la larme à l’œil : « 7 millions de pauvres vont enfin toucher 250 euros par mois pour ne pas mourir de faim. La France est Grande ! ».
Moi c’est un peu tout cela. Je me sens comme un malade qui aurait failli passer l’arme à gauche et qui entrerait en convalescence, se disant « Bon – Ça n’est pas pour cette fois. Il va falloir repartir de l’avant : qu’est-ce que je fais pour ça ? » Donc, alors que je tournais en rond dans mon salon en comptant mes pas pour savoir si j’ai fait 1 km d’exercice confiné, moi qui ai lu à peu près 4 heures par jour et qui regarde la télé plus encore ; qui me livre au délices de l’écriture dès 6 heures du matin et qui ensuite attends que l’inspiration revienne : oui, me voilà à me dire que je devrais plutôt reprendre comme avant – je veux dire : dans la mesure de « la stricte observance des règles de distanciation sociale ». 
Ce matin donc, après une nuit de sommeil et d’oubli, alors que les évènements d’hier me reviennent peu à peu avec la coloration de la nouvelle journée, qu’est-ce qui domine ? On a ici même déjà réfléchi plusieurs fois à ce qui fait de l’avenir quelque chose de consistante, non pas un simple ailleurs fantasmé, mais bien un horizon assez stable et assez crédible pour qu’on y aille d’un pas assuré. On voit bien que cela suppose une certaine confiance – confiance en soi bien sûr « Serai-je encore en vie dans 6 mois pour profiter de ce voyage que je projette et que je prépare ? » ; mais aussi en ceux qui nous appellent à marcher et qui nous préparent le chemin. Nous sommes alors un peu comme l’enfant qui suit ses parents, qui les devance même, parce qu’il est certain que leur chemin est le bon et qu’ils savent pourquoi.
On peut me critiquer en disant que si je suis resté l’enfant naïf que j’ai été, l’avenir ne m’est pas garanti ; et c’est vrai. Mais je persiste à croire que sans une certaine foi en l’avenir, celui-ci ne sera jamais atteint. Tout le problème est de savoir qui pourra nous donner cette foi. Et aussi comment l’avoir lorsqu’on atteint un âge avancé et qu’on ne croit pas en la résurrection.

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