Bonjour-bonjour
C’est un effort formidable qui nous est demandé : réinventer tout – notre façon de vivre avec nos compatriotes ; notre façon de prendre nos loisirs et d’accomplir notre travail ; notre manière de consommer, que sais-je encore ? Et tout ça, pour en finir une bonne fois avec le virus, ou du moins pour permettre à la société de durer jusqu’à la découverte du vaccin salvateur, ce qui pourrait prendre 1 an ou un peu plus (on n’écoutera pas les oiseaux de malheur qui nous susurrent qu’on n’a toujours pas découvert celui qui devrait éradiquer le VIH).
Et alors ? Alors on laisse tomber tout ça (sauf ce qui nous est apparu si agréable qu’on le conserve, comme on le disait ici même hier) : retour aux transports bondés, aux magasins où on s’arrache les soldes et les boulevards envahis du samedi après-midi.
Oui, on se prend la tête à deux mains quand on évoque toutes ces mesures qui vont bouleverser notre vie intime, familiale, sociale ou encore de travailleur : on en a tous la tête farcie, pas besoin d’y revenir. Mais rappelons-nous deux choses : 1 – ces bouleversements qui d’habitude lorsqu’ils se produisent demandent une génération, vont survenir en quelques mois : par exemple, les enfants à l’école devraient arrêter de jouer ensemble, de travailler ensemble de manger ensemble comme ça, d'un coup. C’est énorme ; mais ensuite ? 2 – Eh bien, en septembre : fini tout ça. Alors dans les écoles on démonte les cloisons en plexiglas, on efface les flèches de sens unique dans les escaliers, on rappelle aux instituteurs le b-a-ba du métier et on autorise les petits à faire un bisou à la maitresse – Horreur !!!
On dira que ce ne sont que des enfants qui s’habituent très vite aux changements, surtout quand ils vont dans le sens d’une plus grande liberté.
- Oui, mais des gens comme moi, le vieux retraité ? Moi, qui pendant tout ce temps devrai m’habituer à prendre mon apéro uniquement en tête à tête avec la tablette si je veux voir mes vieux amis, moi qui devrai continuer à faire une croix sur les spectacles « vivants » et renoncer à mes activités de bénévole : oui, je devrai m’accoutumer à tout ça et puis être disponible pour reprendre mes anciennes coutumes ?
- Bon. Ça ferait problème ?
- Je vais vous dire quel est le problème : il faut quand même s’interroger si tous ces vieux seront encore en état de reprendre leur vie d’avant, selon qu’ils soient ruinés physiquement par l’inactivité ou moralement par la réclusion. Surtout si, comme le pronostique l'Institut Pasteur il leur faudra supporter tout ça jusqu'en ... février 2021 !
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