Devant la banalité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.
Bonjour-Bonjour
Depuis quelques jours je tique un peu lorsqu’on parle dans les milieux « officiels » de déconfinement. C’est qu’à chaque fois on nous dit qu’on prendra cette décision lorsque les services de réanimation des hôpitaux seront suffisamment désengorgés, de sorte qu’ils ne risqueront plus d’être à nouveau submergés de malades nouvellement infectés. Au fond on est dans la stricte symétrie du confinement : à son début, il devait permettre d’écrêter la courbe des entrants en réanimation pour que les hôpitaux soient capables d’absorber le nombre de patients à intuber ; et maintenant il s’agit d’une opération de libération qui n’a pas d’autre signification pour l’hôpital que celle qu’on vient de mentionner. Finalement on a bel et bien affaire à une gestion de flux.
Bien sûr on sait qu’on devra déconfiner très vite, car maintenir le pays confiné a un coût terrible et qu’on va devoir rembourser pendant 99 ans les euros qu’on verse en ce moment pour éviter la misère des travailleurs et des pensionnés. Mais mon souci n’est pas là. Il est que mon point de vue à moi, c’est celui de l’individu éventuellement susceptible de contracter la maladie avec tout ce qui s’ensuit. Car on ne me dira pas « Vous pouvez sortir, il n’y pas plus de danger dehors. » Mais « Vous pouvez sortir sachant qu’il y a encore des virus dans la nature, mais soyez rassuré : si jamais vous tombiez malade, nos services de réa. seraient capable de vous prendre en charge. »
D’un côté le souci certes sérieux et responsable de maintenir à flot les hôpitaux pour qu’on ne voit pas ces images terribles de malades couchés par terre dans les couloirs comme en Italie ou en Espagne. De l’autre le citoyen ordinaire qui se demande si les services publics prennent bien en compte sa volonté de vivre.
Oh, bien sûr, on va sûrement mettre cet aspect-là sur le devant de la scène, et on va nous promettre des mesures-barrières capables de nous sécuriser (comme ces appli-espionnes qui vont signaler les malades présents dans l’environnement). Mais n’empêche : chaque soir, quand le professeur Salomon annonce d’un ton très neutre le nombre de morts en service hospitalier, je devine que mentalement il songe que ça fait des places vacantes en soins intensifs.
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