dimanche 5 avril 2020

Journal d’un vieux confiné – 5 avril 2020

Devant la banalité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.


Bonjour-Bonjour

Devant les fléaux de la nature l'homme d'aujourd'hui est nu : il n’a plus de dieu pour le protéger.
Depuis la nuit des temps les fléaux se sont abattus sur les hommes : tremblements de terre, incendies, inondations, maladies, bref tout ce qui peut détruire les populations, indépendamment de ce que les hommes font aux hommes. 
A chaque fois les populations ont cherché à surmonter ces calamités, d’abord en trouvant leur origine (on peut à ce propos consulter cette page du « Point du jour »). Mais on a aussi cherché des soutiens extérieurs pour chasser ces malheurs comme cette épidémie dont nous souffrons ces jours-ci. D’ailleurs il suffisait la plupart du temps de trouver quel Dieu avait été blasphémé par les humains pour découvrir aussi en lui le meilleur soutien : il convient simplement de lui sacrifier les responsables de sa divine colère.  On pouvait également trouver des aides auprès des saints, des anges et de la Vierge Marie – sans oublier Jésus Christ. Bref, il y avait toujours quelque chose à faire, des prières, des cierges à brûler, des pèlerinages, des actes de pénitence, etc.
Or voici que nos sociétés sont devenues laïque, que leur sécularisation a fait disparaitre la religion de nos horizons, que la vie des humains est désacralisée. Un peu comme le Sisyphe de Camus nous voici dans un monde sans Dieux, à hurler notre désespoir poings tendus vers un ciel vide. Nous n’avons plus aucun saint au quel nous vouer.
Alors on avait Sartre venu nous consoler : « Dieu n’est plus ? Et alors ? Ça veut dire que vous êtes responsables de votre vie de vos choix, de vos valeurs. Dieu est mort ? Vive l’homme ! »
Seulement, il en a de bonnes, Sartre : car voici l’épidémie qui arrive ; plus de Dieu pour nous protéger ; plus de cierges plus de cilice plus de pèlerinage.
Rien que le professeur Raoult
Bon : c’est une manière d’analyser nos réactions dans ce qu’elles ont d’encore théologiques, pour parler comme Auguste Comte. 
- Comte, justement : suivons-le et venons-en à l’esprit positif. Ce qui consiste à chercher dans nos découvertes scientifiques, celles qui pourraient nous sauver. Comme le sérum d’anticorps retrouvé dans le sang de nos concitoyens qui ont guéri de la maladie.

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