lundi 6 avril 2020

Journal d’un vieux confiné – 7 avril 2020

Devant la banalité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.


Bonjour-Bonjour

Il y a en ce moment des gens qui sont heureux. Pas seulement ceux qui sont heureux de ne rencontrer personne sauf à travers des écrans ; mais aussi ceux qui heureux de vivre dans une bulle temporelle où le temps est figé, et donc de ne plus avoir aucune responsabilité vis-à-vis d’autrui, plus de travail pour un patron à effectuer, plus d’impôts à payer, plus de crédit à rembourser ni de salaire à mériter.
Cette curieuse situation est-elle réelle ? Avons-nous effectivement une suspension de la vie sociale, sous toutes ses formes, une sorte de « mise sous cloche » comme on l’a dit ? Peut-être, mais prenons garde à ne pas oublier « le jour d’après ». Car nous sommes obligés en tout temps de penser à l’avenir, du moins à celui qui est déjà engagé par la situation actuelle. Un homme qui est responsable se doit de penser à l’avenir comme solidaire de son présent, ne serait-ce que par cette « éternité » des principes aux quels il soumet son action.

--> Plus d’impôt, plus de crédit à rembourser ? Allons donc ! Ne plus y penser ce serait comme l’homme prodigue qui cherche à oublier ses dettes. Plus de patron qui d’ailleurs confine comme vous en ce moment ? Attention : s’il vous a demandé de télétravailler, il faudra vous justifier de votre silence. Et puis si vous avez le statut de retraité, pensez que l’État ou les collectivités dont vous dépendez ne pourront verser votre pension qui si leurs caisses se remplissent. Sous la cloche de verre, leur vide restera pétrifié, et votre compte en banque aussi. 

Il y a donc bien de l’irresponsabilité à se dorloter ainsi, à se vautrer dans la paralysie du corona-virus, mais il faut aussi se dire que cela ne fait que grossir et révéler une tendance très courante, probablement issue de l’enfance : celle de ne pas avoir d’avenir, de vivre dans un présent sans limites qui rejette le « jour d’après » hors de notre vision. Cela peut être désespérant ; cela peut être paradisiaque : c’est selon.
Christophe Castaner a dit hier : ce n’est pas parce que ce sont les vacances que vous pourrez partir en vacances. Bien sûr, puisque vous y êtes déjà.

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