samedi 11 avril 2020

Journal d’un vieux confiné – 12 avril 2020

Devant la banalité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.


Bonjour-Bonjour

Les États-Unis sont en pleine épidémie et les chiffres des personnes décédées du covid19 suivent la courbe statistique de la population pauvre, principalement d’origine non-blanche :si vous êtes pauvre et malade, vous êtes probablement afro-américian, portoricain, latino, etc.
Façon de dire qu’aux Etats-Unis, les soins sont de qualité, mais qu’ils nécessitent des ressources financières dont tout le monde ne dispose pas. Certes, on explique aussi que les plus démunis seront traités ; mais on ajoute aussi que tous ceux qui le peuvent se verront ponctionnés, qu’on vendra leur voiture, leur maison, et qu’on fera une saisie sur leur salaire pour payer les soins qu’on leur aura prodigués, et que pour finir leurs enfants iront à l’école les pieds nus dans leurs chaussures trouées.
- On comprend l’affaire : tous ceux dont les ressources sont déjà trop justes pour le quotidien ne vont pas se chercher à faire soigner ; c’était déjà comme ça avant et avec le covid’ c’est pareil sauf que ça va jusqu’à la mort – et que ça y va très vite.
D’où un état sanitaire général très dégradé, avec des maladies comme l’obésité, l’hypertension et le diabète qui sont là-bas considérés comme des marqueurs sociaux.

Le point important à noter maintenant, c’est que cette situation est connue depuis très longtemps, mais qu’elle n’a pas fait obstacle à l’élection de Donald Trump qui avait pour programme la destruction du medical care d’Obama. On ne dira pas qu’il y a consensus pour laisser crever les pauvres, mais que généralement les inégalités sont conçues comme un effet de la volonté individuelle de s’en sortir et de prendre les meilleures places. Car la hiérarchie sociale est conçue comme étant le reflet des vertus de chacun : c’est ce que disaient les protestants fondateurs de l’État américain. Comment trouver anormal que certains citoyens soient immensément riches pendant que d’autres n’ont qu’à peine de quoi vivre, si on pense du même coup que les riches méritent leur richesse et les pauvres leur pauvreté ?
Le rêve américain consiste à croire non pas que tout le monde sera riche, mais que tous ceux qui le voudront le pourront … à condition de faire ce qu’il faut.

Voilà ce que le covid’ nous révèle, ceci et bien plus encore : nous y reviendrons.

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