mercredi 22 avril 2020

Un peuple de moutons engendre un gouvernement de loups – Chronique du 23 avril 2020

Bonjour-Bonjour

Mon cerveau est fait de sorte que, dès qu’une citation passe à sa portée, elle est immédiatement captée, analysée, classée et conservée. Tout ça parce que j’ai pendant une douzaine d’années fabriqué des commentaires de citations chaque jour, jusqu’à en avoir près de 4000. Tout ça, c’est accessible ici.

- Du coup, quand hier en lisant mon nouveau Télérama, je tombe sur celle-ci :
« Un peuple de moutons finit par engendrer un gouvernement de loups » - Agatha Christie, Dix petits nègres, je me suis mis instantanément en fonction, relevant que tout cela permet sans doute de comprendre les régimes autoritaires (« illibéraux ») tels que la Hongrie ou le Brésil. Ou plutôt qu’on pourrait tenter de renverser la formule : partout où il y a des loups qui gouvernent, c’est qu’il y a des peuples de moutons, c’est à dire des gens qui se sont placés sous la protection des dirigeants furieux et sanguinaires. Façon de reprendre un peu l’idée de La Boétie rendant les esclaves responsables et non victimes de leur état.

En même temps, je tique un peu devant cette citation : car à supposer que les loups puissent prendre la place du berger, pourquoi ne dévoreraient-ils pas les petits moutons bien tendres qui bêlent entre leurs pattes ? Et du coup, comment resteraient-ils bergers puisque très vite ils auraient digéré le troupeau entier ? Il faut donc supposer que les loups en question soient rationnels, qu’ils prévoient une gestion de leur férocité, et qu’ils conservent toujours un lot de moutons-reproducteurs pour assurer le remplacement des agneaux qu’ils ont mangés.
Au fond, on voudra que les loups soient comme les virus qui ne peuvent se propager qu’à condition de ne pas tuer l’organisme qu’ils parasitent ; car pour chaque individu tué, c’est pour eux une source de vie et de reproduction en moins. Les virus qui tuent le plus comme celui de la fièvre ébola, se propagent moins vite et moins loin que celui… du covid’.
Nous avons donc à espérer que ce dernier s’adapte mieux encore qu’il ne l’a fait à l’organisme humain de sorte qu’il soit parfaitement compatible avec la vie humaine.
Moi, je veux bien trimbaler des covids’ dans mon intestin, comme je le fais pour des milliers d’autres micro-bestioles, mais à condition que ça ne fasse pas de vagues.

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