mercredi 15 avril 2020

Le test de désirabilité -Journal du 16 avril 2020

Devant la banalité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.


Bonjour-Bonjour

Les chroniqueurs télé, les prophètes de tout poil qui trônent devant les micros nous demandent : « Quand le déconfinement sera là, qu’est-ce que vous ferez en premier ? Qui vous irez voir tout de suite ? Le monde d’après : sera-t-il le même ? Qu’est-ce qui ne sera plus comme avant ? » Etc.
Ils nous en bassinent les oreilles ! Ras la casquette !

Mais comme souvent après ce mouvement d’humeur se profile une réflexion.
Après tout se dit-on, il y a là quelque chose de plus sérieux, comme de profiter de cette situation extraordinaire pour en faire un test de « désirabilité ». Sans se poser la question du sens du désir, comme Nietzsche, comme Freud, on pourrait se demander simplement "Qu’est-ce qu’on désire vraiment ?" 
- Est-ce que je sais à quoi je tiens absolument ? Et si le jour d’après, je découvrais qu’il y a bien sûr des choses auxquelles je tiens vraiment et avec lesquelles je vais faire la fête lors du déconfinement, mais aussi d’autres choses dont je suis privé en ce moment et auxquelles je ne tiendrai alors plus autant que ça – des situations qui vont me devenir inessentielles. Refaire la belote avec les amis, est-ce que ça m’a manqué ? Est-ce que je suis si pressé de la retrouver ?
Et puis – plus étonnant encore – si de la routine de ces journées confinées venait à apparaitre, peu à peu, des choses dont je viendrais à avoir besoin ? Si le matin au lever, passant en revue les étapes de la journée, j’en venais à me réjouir : « Tiens il va y avoir telle occupation, telle personne au téléphone, tel nouveau moment d’intimité avec mon épouse » ?

Bref, le jour d’après peut servir de test de désirabilité, en révélant 3 situations bien définies : 
1 – Ce qu'on aimait et dont on va raffoler le jour du déconfinement.
2 – Ce qu'on aimait avant et puis finalement plus du tout après
3 – Ce qu'on n'aimait pas autrefois et puis maintenant oui

Et voilà ce qu’on est en train de vivre.

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