dimanche 5 avril 2020

Journal d’un vieux confiné – 6 avril 2020

Devant la banalité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.


Bonjour-Bonjour

Chaque soir, à 20 heures, nos voisins et nous-mêmes, tous habitants de maisons individuelles dans une rue très calme, nous sortons sur le pas de notre porte pour applaudir tous ceux qui sont en première ligne face à l’épidémie, chercheurs, soignants, forces de sécurité et – ne les oublions pas – les caissières de nos supermarchés. Car que serions-nous sans elles, sans tous ces travailleurs que nous ne voyons pas mais qui, en amont, permettent à nos réfrigérateurs de se remplir ? Déjà stressés et angoissés par les affreuses nouvelles qui nous viennent chaque soir avec le point-presse du professeur Salomon, comment pourrions-nous supporter de voir nos réserves s’amenuiser et disparaitre, ajoutant ainsi à nos inquiétudes le sentiment de soutenir un siège ?
D’ailleurs le bandeau de la page d’accueil de Google montre combien cette reconnaissance nous importe : 

« Merci à tous les personnels de santé et à tous les chercheurs »
proclame le sous-titre de Google – qu’on pourrait juger un peu trop élitiste

Reste que ce « rendez-vous » des confinés de 20 heures est aussi un moyen de sortir brièvement de l’isolement. Déjà, prendre sa place dans le concert des gens qui manifestent leur encouragement à ceux de la 1ère ligne : il y a celui qu’on ne voit pas de chez nous mais qui déclenchent une sirène à 20 h pétantes ; et puis notre voisine qui durant tous les « bravos » tape sur sa casserole pour soutenir les applaudissements – Parfois elle qui se fatigue moins que nous fait durer un peu trop nos acclamations, imitant ainsi les minutes de silence qui dureraient plus que quelques secondes. Et puis selon sa place dans l'alignement des maisons former un groupe d'"applaudisseurs" 
Car voyez-vous, il y a surtout après cela, les conversations qui s’amorcent entre voisins, sevrés d'échanges directs que le téléphone ne peut remplacer. Oui, nous avons besoin des autres ne serait-ce que pour parler. Nous sommes dans ce confinement un peu comme Robinson sur son île.

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