lundi 27 avril 2020

Objectif survie – Chronique du 27 avril

Bonjour-bonjour,

On le sait, je me refuse à mêler mes commentaires aux autres commentaires sur l’épidémie coronavirus. Mais je ne m’interdis pas de jouer les pythonisses pour deviner ce que notre Premier Ministre va dire à l’Assemblée nationale : dans la mesure où ça peut être vérifié, c’est plutôt honnête.

Que va dire Édouard Philippe ? Que le déconfinement sera réel qu’il sera pour tous mais qu’il sera progressif. Progressif ? Oui, on desserrera la contrainte en suivant la courbe de l’occupation des services d’urgences des hôpitaux.
- Et voilà l’essentiel : j’ai en effet remarqué que, depuis le début, le confinement et le déconfinement obéissent à une logique rigoureuse : celle des statistiques (où plus élémentairement des grands nombres), faisant de la saturation des hôpitaux l’objectif que ces mesures doivent permettre d’éviter. Autrement dit, on va déconfiner alors que le virus est toujours actif, mais que sa « rareté » relative ne risque pas de déclencher un nouveau pic d’épidémie. Et ça, ça me « fout les chocottes » pour dire les choses un peu brutalement. Car j’imagine mon médecin me disant : 
« - Monsieur Hamel, vous pouvez sortir de chez vous, et aller dans votre librairie favorite. Oh, bien sûr vous pouvez encore attraper le virus et à votre âge il vaudrait mieux pas. Mais rassurez-vous, vous n’avez que 5 chances sur 100 de l’attraper.
- Oui, docteur, mais vous voyez, quand bien même il n’y aurait qu’une chance sur mille, je ne voudrais pas être celui-là qui va crever alors que les 999 autres continuent de danser le samedi soir. »
Voyez le malentendu : les uns pensent en termes de statistique, les autres en termes d’individu. C’est comme à la guerre, où l’on estime que 50% de pertes humaines est un risque valable si la victoire est à ce prix. Mais chaque soldat n’accepte d’y aller que parce qu’il espère sauver sa peau.
Il reste quand même une différence entre le Général en chef et le Premier Ministre : c’est que le premier est un quasi-Dieu quand il faut décider de l’opération à mener ; tandis que le second doit, pour être suivi, démontrer que son option est la bonne. Et moi, je veux avoir des certitudes dans le domaine de ma santé, et pas des probabilités.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire