mardi 3 septembre 2019

BREXIT. VERS DES ÉLECTIONS ANTICIPÉES

Dans une courte allocution lundi soir devant le 10, Downing Street, Johnson a déclaré qu’il ne voulait pas d’élections anticipées mais en affirmant que nul ne le forcerait à réclamer un nouveau report de la date du Brexit, il a laissé entendre qu’il pourrait y être contraint.
Mes lecteurs attentifs (il y en a, je le sais !) vont rire : alors qu’hier je cherchais avec difficulté à chroniquer des expériences rendant accessible des théories de la physique quantique à la logique déroutante,  voilà que tombe du ciel un cas exemplaire de défit à la logique venu d’outre-manche : « Nul ne peut forcer B. Johnson à reporter la date du Brexit… mais il peut y être contraint tout de même ». Mais alors : Comment ? Par qui ? Par quoi ? Y a-t-il de par le monde une force capable de faire plier la volonté inébranlable d’un chef d’Etat ?
Eh bien oui, et sans difficulté : car en politique la volonté d’un chef doit en permanence s’affronter à des volontés adverses, que ce soit celle des ronds-points ou celle de la chambre des députés. Et on assiste depuis plusieurs mois à un affrontement entre le Premier ministre britannique et la chambre des Communes ; la pauvre Theresa May en a fait l’expérience et voilà que Boris Johnson, malgré ses vantardises doit à son tour l’avouer : il n’a qu’une arme contre les députés, celle de la dissolution. Mais c’est une arme de destruction massive, puisque cette étreinte mortelle peut l’entrainer lui, Boris, dans le néant. 
Je crois que toutes les démocraties en sont là : comment arbitrer dans les conflits qui opposent le législatif à l’exécutif ? On dira qu’il suffirait que le législatif domine tout et que l’exécutif ne soit, comme son nom l’indique qu’une force d’exécution et que jamais il ne se mêle des décisions strictement politiques qu’elles prennent ou pas la forme de lois. 
Mais serions-nous à l’abri d’une dictature législative ? Et si la Chambre des Communes se mettait à agir comme un seul homme doté de la volonté d’un populisme borné : serions-nous bien avancé ? Ne faudrait-il pas plutôt recourir au modèle allemand qui stipule que l’exécutif décide après négociations avec le législatif ?

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