"Sortir la psychiatrie de l'hôpital". Telle est la recommandation centrale du rapport dévoilé par les députées Martine Wonner (LREM) et Caroline Fiat (La France insoumise), sur l'état de la psychiatrie en France. Face à la "prise en charge catastrophique" des patients en santé mentale, le document recommande de redéployer "80%" du personnel de cette filière "au bord de l'implosion" vers la ville "à l'horizon 2030".
Martine Wonner estime que "la psychiatrie aujourd'hui, c'est comme si des patients en cardiologie arrivaient en état d'infarctus". "Si la souffrance était traitée dès l'apparition des signaux faibles, 90% des patients n'auraient pas à être hospitalisés", ajoute t-elle dans un tweet. Les centres médicopsychologique (CMP) étant "partout saturés" tandis que "le premier rendez-vous avec un psychiatre peut atteindre trois mois, et parfois bien plus". Conséquence, "les patients n'ont d'autre solution que les urgences, puis d'être hospitalisés, alors que la crise aurait pu être évitée". (Lu ici)
Le fait est que si la psychiatrie est telle que décrite ici, alors elle est dans un état absurde : s’il faut se faire hospitaliser pour des troubles qui pourraient être soignés en ambulatoire on va à rebours du chemin suivi dans les autres spécialités où l’on peut être opéré le matin et renvoyé chez soi l’après-midi. D’autant que le traumatisme de l’internement peut être un facteur aggravant des troubles psychiatriques : d’où l’idée de redéployer le personnel de soins psychiatriques vers la ville.
Tout cela est bien connu, puisque le rapport en question ne fait que redire avec force ce que l’on savait par ailleurs. Par contre il serait utile de souligner combien cette situation ressemble à celle qui apparaît dans les autres spécialités médicales, du fait de la pénurie de praticiens de ville. Et c’est là que, par le biais des services d’urgence des hôpitaux, le service public vient au secours de la médecine libérale. Sauf que le service public est comme la belle fille du proverbe : il ne peut donner que ce qu’il a. Et tant qu’on ira aux urgences pour un trouble pénible mais non médicalement urgent ; et si c’est le cas, tant qu’on n’aura pas de services médicaux de proximité capables de répondre à ces inquiétudes, alors on n’aura pas résolu le problème.
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