samedi 7 septembre 2019

LE "NO DEAL" BLOQUÉ PAR LES LORDS REPLACE LA REINE ELISABETH II AU CENTRE DU JEU

1 – Une semaine après avoir dû approuver la suspension du Parlement par Boris Johnson, la souveraine va devoir approuver le texte de loi adopté ce vendredi par la Chambre des Lords, visant à bloquer une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord. (Lire ici)
Approuver les opposants de Boris Johnson après avoir approuvé Boris Johnson ?
Et alors ? Il s’agit simplement de savoir si le nouveau texte invalide le précédent : ce qui n’est sûrement pas le cas, sauf à croire que la Reine doive absolument porter un avis sur les personnes qui élaborent le texte qu’elle doit valider – les personnes et non les textes.
Mieux vaut s’intéresser au mécanisme qui explique ce procédé :
2 – La règle qui prévaut au Royaume-Uni est, en apparence, simple : la reine règne, mais le Premier ministre gouverne. (idem)
Ainsi, le monarque parlementaire règne mais ne gouverne pas, ou pour reprendre la formule exacte d'Adolphe Thiers : « Le roi n'administre pas, ne gouverne pas, il règne. »
On explique alors que le Roi incarne le pouvoir exécutif alors qu’il continue d’exercer le pouvoir législatif. Dans la tradition biblique c’est l’Esprit saint qui exécute la volonté du Seigneur, le quel n’a qu’à vouloir pour que sa volonté soit loi. Dans la réalité historique, cette volonté peut être dévolue à des hommes qui représentent le summum du pouvoir, roi ou bien peuple,  et dans ce cas le monarque doit se contenter d’être symboliquement détenteur de l’exécutif.
Et tout cas, retenons que la puissance s’exprime par l’absence d’action. Ce n’est pas le « Tout-Puissant » qui va mettre ses mains dans le cambouis, affronter la colère du peuple et s’imposer par la force. Gouverner serait le rapprocher du profane et du haut de son Olympe, Jupiter règne trônant dans sa gloire, mais il n’a pas besoin de gouverner.
Rappelons que de Gaule disait : « L’intendance suivra »

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