Les agents veulent montrer leur opposition à la possible suppression de leur régime de retraite. « Pour assurer un service public, sur des horaires décalés, sur un travail le samedi et dimanche (...) C'est une compensation par rapport à la pénibilité », explique Cemil Kaygisiz, conducteur CGT. (lu ici)
Si j’en crois l’expérience des conflits passés, on va s’empresser de sonder l’opinion publique quand au bien fondé de cette lutte et le gouvernement réagira en fonction de cela. On a vu combien la grève SNCF avait, dans sa lutte pour conserver son régime spécial, pâti du décalage avec les régimes ordinaires, le public considérant les agents SNCF comme privilégiés. On risque bien de retrouver la même situation avec la RATP. L’opinion publique avait en revanche largement soutenu le mouvement des Gilets Jaunes, sans doute parce que chacun se sentait aussi pauvre et malheureux que les manifestants du samedi.
Et c’est là que je ressens combien la vertu démocratique est rare et déficitaire. Non pas qu’elle serait vitalisée par un large soutien aux agents de métro parisien, car je n’ai pas entendu que leurs collègues de province aient bénéficié de semblables facilités ; mais plutôt que l’individualisme reste la règle, chacun se battant pour ses propres avantages, et oubliant les luttes qui ne le concernent pas – ou plutôt qui lui paraissent ne pas le concerner, car après tout, qu’est-ce qui nous dit que les reculs sociaux ne concerneront toujours que les autres ?
- Ceci étant il ne faut pas minimiser le rôle de la combativité des « combattants » eux-mêmes. Quand ils se mobilisent comme ils l’ont fait en disant que leur retraite fait partie intégrante de leur statut, c’est un peu comme si des profs disaient que vouloir réduire leurs vacances c’est porter atteinte au métier qu’ils ont choisi en partie pour cela.
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