Interdite en France, la procréation médicalement assistée post-mortem consiste à réaliser une PMA après le décès du conjoint, sous forme d'insémination de sperme congelé ou d'implantation d'un embryon congelé avant le décès du conjoint.
Aurore Bergé, l'une des responsables LREM sur le texte, a évoqué "l'intérêt supérieur de l'enfant, qui aurait à porter un récit particulièrement lourd" après un drame. (Lire ici)
Voilà un sujet particulièrement épineux : comment interpréter l’intention d’un homme qui serait mort après avoir prévu de faire une implantation de ses gamètes, prélevés et congelés « pre-mortem » ? S’il le voulait avant, pourquoi ne le voudrait-il plus après – même s’il n’est plus pour le confirmer ? Pourquoi lui refuser de continuer à exister à travers sa descendance ? S’il s’agit de ne pas faire un orphelin, on y consent, mais alors il faut aussi refuser la PMA aux femmes seules.
Lisons un peu mieux la déclaration sus-mentionnée. On comprend qu’on continue de prendre en compte l’intérêt de l’enfant, mais cette fois au titre de l’histoire familiale. Car cet enfant n’aurait eu l’existence qu’en raison de la mort de son père. Les garçons ont le désir de tuer leur père, du moins c’est ce qu’une certaine psychologie nous fait croire. Mais cette fois, la mort est non pas l’effet de cette naissance, mais sa cause. « Tu ne tueras pas ton père, même symboliquement, vu que tu n’as vu le jour que grâce à sa mort ! »
Reste qu’il y a déjà des cas où une telle chose se produit : c’est lorsqu’un enfant est conçu après le décès d’un petit frère ou petite sœur comme si une place avait dû se libérer pour le faire advenir ; mieux – ou pire – lorsque le nouveau venu est baptisé du prénom de l’enfant disparu, comme s’il était missionné pour le remplacer.
Pour autant que je sache cette pratique n’est pas interdite : alors pourquoi empêcher les inséminations post-mortem ?
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