mardi 24 septembre 2019

CE QU’A DIT EMMANUEL MACRON DANS SON DISCOURS À L’ONU

«Bâtissons ensemble cet agenda de réconciliation avec nos opinions publiques, notre jeunesse, nos entreprises, les investisseurs (...) et changeons dès à présent nos habitudes de consommateurs, de producteurs, d’investisseurs et de citoyens»
«Rester dans ce tandem de la dénonciation et de l’inaction ne mènera à rien, je crois très profondément que le courage de la responsabilité est de dire qu’il y a des choses que nous pouvons faire tout de suite, d’autres qui vont prendre du temps» (Lu ici)

Il y a 2 questions : 
- D’abord : qu’est-ce qui peut être fait tout de suiteet qu’est-ce qui va prendre du temps 
- Ensuite : peut-on, comme le dit le Président, changer « dès à présent nos habitudes de consommateurs, de producteurs, d’investisseurs et de citoyens» ?
--> J’aurais tendance à penser que les habitudes sont ce qu’il y a de plus long à changer, et non ce qu’on peut faire immédiatement. Sauf que sous le terme habitude nous fourrons tout et n’importe quoi. Utiliser un gobelet pour se laver les dents et donc fermer le robinet pendant cela, habitude facile à prendre. Laisser la voiture au garage quand on va faire les courses de la semaine : habitude ? Sûrement pas. Remplacer ces courses hebdomadaires par des achats au jour le jour, faits à pied chez « l’arabe du coin » ? Pas si facile.
En suite, et comme je le disais hier, le tempo des sociétés n’est pas celui de la nature : il faut du temps pour changer les premiers et contrairement à tout ce qu’on avait imaginé, celui de la nature est beaucoup plus rapide. D’où l’agitation des écolos pour que l’interdiction des centrales thermiques au charbon ce soit tout de suite, ainsi que celle des voitures thermiques.
Enfin – et surtout – remarquons que depuis les stoïciens nous avons l’habitude de distinguer entre ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. Pour les stoïciens il fallait s’abstenir de se battre avec passion pour changer ce qui relève de l’ordre de la nature, et donc comme on le voit ici, faire qu’il se maintienne plutôt que de le modifier suivant nos envies et nos désirs. Sauf que, contrairement à ce que le stoïcisme antique imaginait, la nature peut effectivement être modifiée par nos agissements. Mais nous devons leur donner raison en constatant que dans ce domaine, tout ce que peut faire l’homme en matière de changement est péril et catastrophe.

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