La Pape avait lancé : « C’est un honneur que les Américains m’attaquent », à propos du livre de Nicolas Senèze, Comment l’Amérique veut changer de pape(Bayard), qui décrit les efforts de cénacles catholiques conservateurs américains pour « changer de pape », notamment en raison de désaccords sur son discours économique et ses critiques contre la mondialisation.
La Pape François a accusé ses adversaires d’introduire de « l’idéologie » dans la doctrine de l’Eglise. « Et quand la doctrine ruisselle d’idéologie, il y a la possibilité d’un schisme », a-t-il affirmé.
A ceux qui l’accusent d’être « trop communiste » il a expliqué qu’il suivait simplement les traces et les enseignements de ses prédécesseurs, à la suite du concile Vatican II. (Lu ici)
« La doctrine (catholique) ruisselle d’idéologie » : voilà une distinction forte entre doctrine chrétienne et idéologie. De quoi s’agit-il ? Pour la doctrine, pas de problème : venant d’un pape ce mot renvoie à la vérité des dogmes et de leur application au monde contemporain. Le dogme de l’infaillibilité pontificale est là pour valider tout cela. Qui attaque le Pape attaque l’église catholique.
Et ceux qui le font sont des schismatiques, mais pas n’importe comment. Car voilà que surgit l’idéologie. L’idéologie opposée à la doctrine c’est très éclairant, car pour un vieux Pape, le terme est sans aucun doute encore marqué de son sens marxiste : l’idéologie est au service du pouvoir politique, et tout ce qu’elle apporte est un « rideau de fumée » destiné à masquer la présence de la lutte des classes dans les occurrences en question. Bien sûr on n’en est plus là, mais toute la vérité de l’idéologie reste contenue dans sa fonction politique, alors que celle de la doctrine est comprise dans la référence à la foi.
Quelle est donc la politique soutenue par les évêques américains ? Celle des libéraux de Donald Trump ? Dans ce cas il s’agit de justifier l’existence des pauvres et celle des super-profits des entreprises capitalistes. Pour ce qui est des pauvres, on sait que la charité chrétienne en a besoin et qu’elle n’a de cesse de souligner leur existence et leur place dans le cœur de Jésus. Et quant aux profits ? Peu importe : Jésus n’a-t-il pas dit « Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui est à Dieu » ? Laissez donc les pauvres au Pape et les dollars aux capitalistes.
Le système américain ne demande-t-il pas à la bienfaisance de combler les lacunes liées à l’absence de lois sociales ? Voilà qui devrait le rapprocher du Pape.
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