mercredi 11 mars 2020

Cinq ans de prison dont deux ferme requis contre François Fillon

Les activités de Pénélope Fillon ne « relevaient pas d’un travail de collaborateur parlementaire salarié », estime le parquet, qui a comparé la stratégie de la défense à la « paréidolie », ce phénomène qui fait voir un visage dans un nuage. En l’occurrence, cela a consisté à « attribuer un caractère professionnel à la moindre de ses activités, même les plus banales, comme rapporter du courrier ou discuter avec des gens en faisant des courses ». (Lu ici)



Belle image, n’est-ce pas ? Je ne parle pas spécialement de cette photo, mais de la métaphore consistant à comparer l'interprétation la forme d'un nuage avec celle des faits particulièrement insignifiants. Cette façon de procéder est bien connue et j’en trouve la trace dans les biographies lorsque l’auteur profite d’un moment de la vie de son personnage particulièrement vide de faits (qu’ils soient absents ou peu attestés) pour meubler à grand renfort d’imagination ce laps de temps. On sent même de la jouissance, car lorsque l'auteur trouve ces lacunes, au lieu de se désoler de manquer de sources, on le sent heureux d'être libre d’imaginer ce qui va conforter la thèse qu’il a choisie pour orienter son récit biographique.
Il faut dire que les défenseurs du couple Fillon en ont fait beaucoup trop : en voulant prouver que Pénélope avait travaillé pour son mari, ils ont mobilisé chaque évènement, si minime fut-il, comme activité méritant salaire : même « discuter en faisant les courses » (cf. ci-dessus) devenait activité de conseillère parlementaire. Le ridicule de l’exemple rejaillit forcément sur les autres preuves et en disqualifie le contenu. Si tout est comme ça…

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