Devant l'uniformité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.
Bonjour-Bonjour
Hier je réfléchissais à la question du changement de siècle brusquement posée par l’épidémie mondiale de corona-virus.
Et d’abord, devons-nous croire que l’histoire d’un seul coup va cesser sa marche en avant, et se mettre à rebrousser chemin jusqu’à trouver un point où la nature pourra équilibrer ses profits et ses pertes ?
D’où la seconde question que je vais aborder aujourd’hui : si tel est le cas, qu’est-ce que nous sommes prêts à abandonner pour réaliser cet équilibre ?
- Mettons-nous d’abord d’accord : s’il s’agit « seulement » de chasser le virus, on se dit qu’un tel changement est inutile puisque l’invention d’un vaccin suffira à l’éradiquer, comme on a éradiqué tant d’autres maladies infectieuses ou virales.
Mais ce qui va changer, c’est notre regard sur l’avenir, gros de menaces d’autres fléaux, et probablement d’autres épidémies. – Regard sur l’avenir et donc sur le présent qui nous prépare à l’affronter : le Président a déjà fait savoir que nos hôpitaux chéris devaient être sortis de la logique productiviste et profiteuse pour être définis uniquement en termes de service public – et il a même osé la formule « État providence », ajoutant pour ceux qui n’auraient pas compris que tous ces bienfaits « doivent être placés en dehors des lois du marché ». (1)
Il faudrait donc admettre que les services publics ne doivent pas obéir à l’exigence de profits ni à celle de la rentabilité, ni même à celle de l’équilibre des comptes ? Oui, et le mot de « déficit » résonne dans les contours de ces phrases. Le profit, voilà ce qu’il nous faut abandonner. Avec certes quelques soucis d’efficacité, puisqu’il est impossible de donner de l’argent sans s’assurer qu’il sera bien utilisé. Mais qu’on arrête une bonne fois de nous répéter que les autres pays font en matière de services publics aussi bien que nous pour beaucoup moins cher ! Ou du moins qu’on veuille bien, avant de nous prosterner devant ces exemples, vérifier leur niveau de réussite dans la lutte contre la pandémie.
Regardons nos réussites et voyons comment l’argent public peut produire ce que le domaine privé ne saurait pas faire. Je ne veux pas dire bien sûr que les entreprises privées sont incapables de réaliser les mêmes services que la poste, l’enseignement ou la garde d’enfant. Mais ce que dans ce domaine elles ne peuvent tolérer c’est de perdre de l’argent, parce que les actionnaires sont là qui veillent sur leurs dividendes ; l’État, quant à lui, le peut parce que les services rendus au public n’ont pas à être profitables : on a vu ce que cette logique produisait dans les chemins de fer ou dans l’implantation des bureaux de postes. Aujourd’hui les Régions devenues opératrices des trains rétablissent certaines lignes déficitaires auxquelles rien ne peut suppléer.
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(1) « …la santé gratuite sans conditions de revenus, de parcours ou de profession, /que garantit/ notre État providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché » Lu ici
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