Devant l'uniformité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.
Bonjour-Bonjour
J’avais bravement posé, il y a plusieurs jours, la question du changement de siècle symbolisé par les bouleversements actuels liées à l’épidémie de covid19.
Après avoir réfléchi à la rupture et puis à sa nature, nous voici à présent à caractériser ses manifestations.
- Comment caractériser ce siècle qui naît aujourd’hui ? Nous avions je le rappelle émis l’hypothèse que le profit dans les services publics serait un objectif évacué, au profit de la continuité service lié à un contrat social par rapport au quel le déficit serait une réalité sans importance en première instance.
- J’en étais là quand une interview est venue me démentir. Il s’agissait de celle d’Olivier Fort, le Président du groupe des députés socialistes à l’assemblée. Alors qu’on lui posait la question de son éventuel soutient aux déclarations du président Macron (1), le voilà qui reprend unes à unes toutes les revendications de l’opposition en les reliant à cette profession de foi présidentielle. Dire que l’hôpital devra être mis en premier dans les services que l’État doit aux citoyens, c’est changer son organisation, mais aussi renoncer aux réformes des retraites en particulier à celles qui suppriment les régimes particuliers ; de même pour les réformes du droit du travail, du chômage etc. Autrement dit pour que ça change, il faut que rien ne change. - Je veux dire que dans l’hypothèse où on en serait à la sortie de crise, la politique reprendrait immédiatement ses droits et que l’idée de mettre à plat le système sans idée préconçue et de trouver des moyens de financer tout cela est peine perdue, parce que les anciens clivages reviendraient au grand galop, avec les oppositions qui ne visent qu’à la conquête du pouvoir.
Oui, voilà ma triste déconvenue : le but final de la politique n’est pas le bien-être du citoyen, mais la conquête ou la conservation du pouvoir. Inutile de le dire : il n’est que de relire Machiavel pour en être persuadé : si depuis la publication du Prince (rédigé vers 1515) rien n’a changé, c’est qu’il est des domaines où l’histoire n’a pas lieu.
Ainsi, nous dirons que le pouvoir n’a pas d’histoire.
Du coup, les caractéristiques du changement de siècle peuvent bien être déclinées dans les innovations technologiques ainsi que dans les conséquences de leurs applications, MAIS inutile de les chercher dans le pouvoir politique.
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(1) « Ce que révèle déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite sans conditions de revenus, de parcours ou de profession, notre État providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché » Déclaration du Président de la République, le 12 mars dernier. Lire ici
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