En Italie, qui vit le confinement national depuis une semaine maintenant, les enterrements sont aussi strictement interdits. Mardi 10 mars, 48 personnes ont été verbalisées dans les rues de Porto Empedocle (Sicile) pour avoir suivi un cortège funèbre. Selon les médias italiens qui ont relaté l'affaire, le parquet d'Agrigente doit engager des poursuites pénales contre les personnes concernées, qui risquent jusqu'à trois mois d'emprisonnement et 206 euros d'amende. Lu ici
Et bien sûr, c’est exactement la même chose en France. Car voyez cette cohue lors d’un Enterrement à Ornans en 1850, immortalisé par Gustave Courbet :
Nous voici renvoyés une impossibilité radicale : on ne peut différer un enterrement, et faute de pouvoir célébrer sur le champ cette cérémonie on est contraint de la vivre dans le monde virtuel.
Oui, grâce aux moyens modernes, plus besoin d’aller se tremper les pieds dans un cimetière boueux pour accompagner le défunt : une vidéo conférence suffira amplement, avec un grand écran à la place de la tribune du crématorium pour qu’on voie la personne qui prononce l’éloge funèbre : « Moi, je l’aimais bien mon Papy, c’est lui qui me donnait des bonbons quand j’avais été bien gentille et qu’il me faisait des chatouilles quand j’étais sur ses genoux. »
Bon, c’est vrai que les larmes risquent d’être moins abondantes quand on ne voit pas les autres pleurer aussi. Et puis les condoléances avec leur serrage de mains, leurs baisers mouillés dans le cou, leurs accolades serrées sur la poitrine…, pfuittt ! envolées. Mais justement, ce sont elles qui empêchent la cérémonie de se tenir vraiment. Car on pourrait éviter la promiscuité telle qu’aperçue dans le tableau de Courbet ; et puis aussi à l’Église, on pourrait n’occuper seulement un prie-Dieu sur deux pour respecter la distanciation sociale. Seulement pour les condoléances, rien de tout ce qu’on vient d’énumérer ne doit exister – et donc a vidéo va épurer la cérémonie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire