Devant l'uniformité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.
Bonjour-Bonjour !
Hier, parlant du traitement du covid19 à base de chloroquine un grand patron de la médecine hospitalière a parlé de « traitement compassionnel ».
Je sursaute en entendant cela : – Quoi, me dis-je, quel mépris, quel dédain dans cette façon de parler d’un traitement qu’on juge parfaitement inefficace, et qu’on délivre seulement pour soulager les souffrances psychologiques du malade. Voilà un médecin qui disqualifie à l’avance son traitement en le considérant comme un placebo administré en secret à des malades sur le point de mourir et à qui il fait croire faussement que ce médicament peut les sauver. Pire qu’un euphémisme, c’est un mensonge qui dépossède les malades de leurs derniers instants. Rappelons le fragment des Pensées où Pascal parlait de ces condamnés à mort qui passeraient leur dernière heure à jouer au piquet plutôt que de recommander leurs âmes à Dieu (Lire ici)
- Bon, me dis-je, ne nous excitons pas ; laissons pour le moment Pascal au placard et cherchons s’il n’y aurait pas là quelque chose de plus organisé, de réglementaire même ? Je recherche et voilà ce que je trouve cette information quasiment officielle : « Pour un malade, rien n’est pire sur un plan psychologique et humain que de sentir ses capacités s’affaiblir ou d’avoir à affronter la mort alors que des traitements expérimentaux existent quelque part, dans l’attente d’une évaluation finale.
De nos jours, les malades sont parfaitement informés des nouveaux médicaments mis au point. La recherche n’est plus un secret. Dans certains pays, le législateur a remédié à cette situation en rendant les médicaments accessibles dans le cadre d’un usage compassionnel, avant l’autorisation de mise sur le marché. Cette démarche permet de traiter des malades qui n’ont aucun autre recours et qui n’ont pas non plus le temps d’attendre la fin des essais cliniques et du processus d’autorisation. » (Lu ici)
- La compassion est certes une attitude noble mais elle est sans rapport à l’efficacité médicale qui seule devrait prévaloir dans le comportement du médecin. Seulement, comme on vient de le voir, celui-ci peut céder à la supplique du malade en lui administrant un traitement dont par ailleurs il ne sait pas vraiment s’il est utile ou non. Cette prescription est donc couverte du voile d’ignorance (pour parler comme Rawls), puisqu’au bout du compte le patient sera peut-être inexplicablement guéri. Et après tout, pour le malade qu’importe que le médecin ne sache pas comment ça marche, du moment que ça marche ?
Il y a deux catégories d’êtres humains : il y a ceux qui, comme Pascal, espèrent trouver après la mort ce qu’ils n’ont pas eu avant elle. Et puis il y a ceux qui ne se demandent surtout pas ce qu’il y a après la mort, et qui, du coup, ne veulent vraiment pas mourir.
Entre les deux, choisis ton camp, camarade !
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