mardi 3 mars 2020

Grèce : des gardes-côtes tirent en pleine mer sur des migrants à la dérive

Plusieurs milliers de migrants se sont rués ce week-end depuis la Turquie vers la frontière grecque, où la plupart ont été stoppés par les forces de l’ordre grecques, avec des méthodes plus que discutables.
Le groupe de sauvetage en mer Alarm Phone avait déclaré dimanche qu'un bateau de migrants avait été pris en embuscade par des hommes masqués qui ont tenté d'en détruire le moteur. Par ailleurs, le groupe a aussi signalé que d'autres bateaux avaient été laissés à la dérive par les garde-côtes grecs et turcs qui se trouvaient à proximité. Dans une déclaration, le groupe a accusé les deux pays de jouer « un jeu dangereux avec la vie des gens ». Lu ici.




Voilà où nous en sommes : des migrants – des hommes, des femmes, des enfants, pris pour cibles en pleine mer, sur des bateaux où ils ont été poussés à prendre le large par les garde-côtes turcs qui assistent à la scène sans apporter le moindre secours aux naufragés – sauf pour les maintenir dans la mer. L’indignation est-elle la seule réponse qui soit à notre portée ? Mais non ! Car nous avons aussi des intérêts communs avec les turcs pour contraindre ces pauvres gens à ne plus faire de tels manœuvres pour aborder chez nous. Oui, mais…. Le prix à payer pour y parvenir est comme on le sait de conforter leur dirigeant qui se sert de ces hommes et de ces femmes comme monnaie d’échange pour notre soutien dans le conflit où il vient d’entrainer son pays. 
Mais surtout faire ce qu’il nous demande c’est obtenir qu’en retour il fasse pourrir petit à petit dans des camps des milliers de migrants maintenus là simplement pour qu’ils n’envahissent pas l’Europe. Nous en sommes à acheter de l’humanité sauf que nous consentons à appeler « humanité » n’importe quoi, à condition que ça ne se voie pas.
Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? Rien ou le moins pire ?

P.S. « Samedi, un canot pneumatique transportant des Gambiens et des Congolais s'est échoué sur le rivage rocheux à Lesbos. Secoués par la traversée et récitant des prières, les 27 rescapés, dont une femme enceinte, ont été recueillis par des bénévoles, selon l'AFP. » peut-on lire plus loin dans le même article. Charité des bénévoles comparée à l’inhumanité des gardes-côtes ? Oui, mais aussi chance de ces migrants d’avoir récité des prières dans la religion conforme pour ceux qui les ont repêchés ?

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