Devant la banalité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.
Bonjour-Bonjour
Devant le manque de sources ma réflexion erre lamentablement. Sur quel objet se fixer ?
1er avril : oui, c’est vrai. D’habitude cette date éveille en moi à la fois l’envie d’inventer des blagues à faire aux amis et le souci d’éviter de croire à ce qu’on va me raconter ; mais bien sûr les circonstances ne s’y prêtent pas. « Tu sais, le docteur Raoult ? Il a attrapé le covid’ et il refuse le traitement à la chloroquine. Il dit que c’est dangereux et que les résultats ne sont pas au rendez-vous ». Non, vraiment, ça ne ferait rire personne.
Reste que le 1er avril est la « Journée mondiale de la blague » - et ce n’est pas une plaisanterie, comme vous pourrez le vérifier ici.
Le 1er avril journée mondiale des fakenews : voilà qui a du sens. Parce que les fakenews ont acquis leurs lettres de noblesse en particulier avec Donald Trump qui, tout en accusant les journalistes d’en diffuser à son encontre, ne se prive pas d’en proférer chaque jour. Il est vrai qu’elles sont rebaptisées pour l’occasion « post-vérités », ce qui a quand même un peu plus d’allure.
C’est en 2016, dans le sillage de la campagne électorale américaine, que la post-vérité a été désignée comme « mot de l’année » par le dictionnaire d’Oxford, et que de nombreux journaux ont glosé sur le vice du mensonge en politique, en démocratie, là où la confiance doit régner. Il est vrai que si les chefs politiques en un font usage abondant, ils sont suivis – voire précédés – par les citoyens jamais à court de complots à dénoncer.
Un petit livre de Myriam Revault d'Allonnes intitulé La Faiblesse du vrai, et sous-titré « Ce que la post-vérité fait à notre monde commun » développe cette idée, tout en déplaçant le débat. Selon Myriam Revault d’Allonnes, la vérité importe moins en politique que l’opinons, la quelle comme on le sait peut être fausse tant qu’on voudra, l’essentiel étant l’émotion qui s’en empare. C’est que l’accord entre les hommes décidés à vivre et à se gouverner ensemble se fait sur la base de l’opinion commune ou si l’on veut des émotions communes – pas sur la base de vérités scientifiques. Il en résulte bien sûr l’inconstance des unions humaines, selon les indignations que secouent telle groupe social et pas tel autre. Cette situation est parfois mise en lumière, comme avec les mouvements d’« indignés » que l’on a connu il y a quelques années. Mais parfois il ne s’agit que de « co-vibrations » comme le mouvement des Gilets-Jaunes en a produites.
On me reprochera de généraliser, alors que l’épidémie nous contraint à remiser les émotions liées à de fausses informations : la croyance en un « corona-gripette » qui a fleuri un peu partout avec le soupçon d’être diffusé par le gouvernement pour nous détourner des sujets sérieux comme la réforme des retraites est tombé à l’eau, mais il a été vite remplacé par d’autres émotions comme l’indignation ou la colère devant de l’incurie de nos dirigeants, incapables de nous protéger de cette épidémie considérée cette fois comme mortelle. Et puis, ne l’oublions pas, 1 français sur 4 croient que le corona-virus a été fabriqué dans un laboratoire.
Tient nous voici revenus au 1er avril…
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