jeudi 5 mars 2020

Marc Joulaud a tenté de convaincre les juges que Penelope Fillon était une collaboratrice parlementaire indispensable

« Je n'aurais pas voulu donner l'impression que je prenne sa place, de l'écraser. Il fallait aussi qu'il soit reconnu par lui-même. J'avais le souci de rester en retrait. » déclare Penelope Fillon à l'audience
« Conseil, écoute, regard et représentation » : c’est ainsi Igor Mitrofanoff, assistant parlementaire de François Fillon dans les années 1990, résume le rôle de Pénélope Fillon. (Lu ici)



La discrète madame Fillon avait la volonté de ne pas « écraser » de sa présence son mari ; mais néanmoins elle devait d’un regard assurer la représentation de celui-ci. Il suffit de juxtaposer la photo de la personne en question à ces déclarations pour savoir qu’elles sont mensongères. Ce n’est pas faire injure à l’épouse de l’ex-Premier ministre de dire qu’elle ne saurait incarner ni l’une ni l’autre de ces deux fonctions.
Quoique… Il m’est souvent venu à l’esprit que la présentation, le visage, la silhouette des gens ne nous renseigne pas avec fiabilité sur leur réalité sociale. Je sais bien que Pierre Bourdieu a écrit un livre (1) où il soutient que l’habitus est intériorisé au point de s’intégrer à la présentation du corps, voire même à l’apparence du visage. Mais à ce compte j’ai eu à la Sorbonne des profs de philo qui j’aurais crus être bouchers à la ville. Sans lui faire aucunement injure, Alain Badiou parait vu rapidement avec la silhouette d’un bûcheron. Alors, qu’est-ce qui nous dit que madame Fillon n’a pas l’aura qu’on lui refuse au premier coup d’œil ? C’est que, dans les manifestations où elle devait représenter son mari, souvent le premier coup d’œil est le seul parce qu’on a jugé avant le second qui du coup n’aura pas lieu. 
Avait-elle comme on le suggère à faire effort pour ne pas écraser son mari ?
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(1) Il s’agit de La distinction. Voir ici.

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