Les récits font froid dans le dos. Des dépouilles qui auraient été "sorties" le Centre du don des corps de la faculté de médecine Paris-Descartes et transportées dans des voitures de particuliers. D'anciens techniciens de l'université qui affirment avoir vu des collègues vendre des crânes et des squelettes..
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Oui, vous avez bien vu : il s’agit d’un corps humain, peut-être celui de votre Papy, réduit à l’état de squelette, en vente sur le marché aux puces de Saint-Ouen. Rien que ça…
Que dira le philosophe devant une telle abomination ? On ne sait pas, sauf qu’il devrait par méthode chercher ce qui pourrait aller contre l’indignation légitime qui s’élève devant une telle pratique. Pourquoi donc faire une pareille démarche ? Rappelez-vous du proverbe médiéval : « Pour néant pense qui ne contre-pense ». Or le philosophe a pour métier de penser ; donc il doit aussi « contre-penser ».
Que dire pour – je ne dirai pas « excuser – mais simplement argumenter la thèse disant qu’il n’y a pas là de quoi s’indigner ?
- « Vous parlez de restes humains vendus comme de simples curiosités sur le marché aux puces. Mais que sont donc ces « restes » ? Dans ces ossements, que reste-t-il de votre grand-père (à supposer que ce soit lui) ? Et d’abord qui était votre grand-père pour que vous le reconnaissiez dans cette boite ? Une personne en chair … et en os, direz-vous, quelqu’un qui était fait de toute cette matière, en sorte que c’est encore lui, cet amas d’os dans la boite.
Mais dites-moi, supposez que cet homme ait fait la guerre : voilà un obus qui lui arrache un bras (ou une jambe). A-t-il perdu quelque chose de lui-même ? Est-il dénaturé parce que son tibia a disparu ? Alors, certes, il est handicapé il ne pourra pas continuer à vivre comme avant. Mais il reste votre papy, il n’est pas anéanti par cette blessure : son rire, le froncement familier de ses sourcils, le son de sa voix : tout cela reste – et tout cela c’est lui... Maintenant le voilà mort : rien absolument rien de ce que vous avez connu n’existe plus. C’est devenu un étranger qui gît, là, sur ce catafalque. Disparu le cher homme, à tout jamais et si jamais il existe encore quelque part, c’est au Paradis où n’entrent que les âmes, pas les corps.
… Alors, rien à dire ? Pas un blâme pour de telles pratiques ? Eh bien, si, quand même ! Lorsqu’on donne son corps, c’est pour le progrès de la science, pas pour qu’un carabin en profite pour faire de l’argent.
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