Devant l'uniformité des infos et durant toute la période de confinement, je remplacerai mes commentaires par ce journal.
o-o-o
21 mars
Bonjour-Bonjour
Ah ! La télé, avec ces chaines d’info 24/24… Passé le moment de saisissement quand des évènements majeurs tombent, comme ces derniers jours, on en a vite soupé.
Je ne veux pas dire qu’on en a vite assez d’entendre toujours les mêmes informations et les serinés les mêmes phrases-choc. Non, ça on pourrait encore s’en amuser. Mais ce que je ne supporte plus, ce sont tous ces spécialistes, investis d’une autorité majeure à l’entrée du studio (et qu’ils déposent en sortant), et qui du coup adoptent un ton péremptoire, qui fait penser à tous ces Gilets-jaunes de l’an dernier qui assénaient des ordres au gouvernement – voir à l’ensemble du peuple français.
Mais comment faire autrement ? On pose à ces gens des questions la plupart du temps idiotes parce que ressassées encore et encore, au point qu’un enfant de 6 ans saurait y répondre. Comme de savoir ce qu’on peut faire pour aider le service de santé (au choix : les applaudir à 20 heures ? Respecter les gestes barrière ? Ne pas sortir de chez soi ? Financer les hôpitaux ?). La réponse pour être digne du statut de sommité dont l’intervenant est investi devra trancher sur ce flot de banalité ; comme faire ?
Deux solutions : la plus ordinaire consiste à répondre en séparant chaque mot, voire chaque syllabe de la réponse, comme si le destin de la planète en dépendait ; on retrouve un peu le mécanisme des réseaux sociaux dont on parlait plus haut : la vérité est dans le ton employé, pas dans les informations ni dans les déductions. En philosophie on dira qu’on est dans le régime de l’opinion où c’est la subjectivité qui soutient l’affirmation, pas l’administration de la preuve. C’est ainsi que le « spécialiste » parvient à faire entendre sa différence.
Mais – hélas ! – il arrive aussi que le même spécialiste réponde autre chose que ce qu’on attendait pour bien prouver que lui seul détient cette vérité-là. Et bien sûr c’est ou bien une réponse à côté de la question – et il n’y a que demi-mal ; ou bien c’est une fausseté et là c’est bien pire.
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