Bonjour-bonjour
En ce moment il ne se passe pas de jour sans qu'on apprenne un coup d’éclat à l’Assemblée Nationale durant la débat sur le budget : telle taxe supprimée, tel impôt voté, telle subvention accordée aux pauvres, aux chômeurs, aux entreprises.
Le citoyen ébahi apprend que le gouvernement a été battu par le NFP, par le RN, voire même par le centre – et bientôt par les macroniens ? Et pourtant de ce côté, rien ne bouge, Michel Barnier monte à la Tribune de temps à autre pour recentrer les débats, affirmant qu’in fine son projet passera.
Et il a raison : mettant en fin de débat un coup de 49.3, il est assuré de le voir adopté, tous les votes précédents étant renvoyés aux oubliettes. Du coup, plus personne ne peut prendre au sérieux ces nouvelles lois qui d’ailleurs sont adoptées par une assemblée clairsemée : les députés, connaissant l’issue inévitable du vote final, ne se dérangent même plus pour prendre part au vote.
Alors, pourquoi donner à la Nation le spectacle désolant d’une assemblée qui dérive sans boussole, même pas celle du sérieux ? Aymeric Caron a même proposé un amendement au budget 2025 pour soulager les Français qui ont un chien ou un chat – à quand un avoir fiscal pour ceux qui doivent nourrir un canari ?
- En fait c’est tout simple : il s’agit de votes obtenus sans grande difficulté par des représentants du peuple qui se savent déchargés de la responsabilité du budget, qui a été préparé par le gouvernement qui a les moyens d’en forcer l’acceptation (sachant qu’une coalition qui renverserait le gouvernement chasserait tous les députés de l’hémicycle pour un nouveau tour devant les électeurs). Dès lors il s’agit de jouer à faire semblant d’être en effet un député en charge du véritable budget de la Nation en faisant « comme si » - « on ferait comme si on était vraiment députés », comme si on avait un pouvoir de décision.
Ce spectacle navrant serait en fait plutôt amusant si on le replaçait dans une cours de récré, là où les scénarios les plus fantaisistes peuvent être crus.