vendredi 31 janvier 2020

A propos de la photo polémique de Macron avec le dessinateur Jul



Tout le monde connait l’histoire de cette photo (sinon voyez note infra) et tout le monde a dû se demander « Qu’est-ce qu'il fout macron à poser là ? »
Le Président a pris soin de répondre à cette question : il s’agit de montrer que la liberté de critiquer est tellement importante que le fait de l'affirmer publiquement compte d’avantage que son contenu. A ce compte il aurait aussi bien accepté d’enfiler un t-shirt gilet jaune siglé « Macron-démission ! » rien que pour montrer que les insultes ne lui faisaient « même pas peur » !

Mais ça ne sert à rien d’expliquer quand les gens ont déjà compris – ou cru comprendre. Ce que tout le monde a vu, c’est que le Président cautionne le message de Jul par le fait qu’il s’exhibe avec le t-shirt dans un photo posée (= pas volée) et avec un grand et franc sourire. Une photo sans malice et sans détour : que voulez-vous avoir encore à expliquer ? Tout est dit, le message est passé et il dit que la police éborgne les pauvres et innocents minets avec ses tirs de LBD.
Les plus raisonnables d’entre les citoyens hausseront les épaules pour montrer que tout cela n’est qu’un peu d’écume sur les flots de l’actualité. Oui. Mais quand même, c’est en même temps une leçon de communication basique : les esprits répugnent aux messages équivoques ; dans ce cas, c’est le sens le plus apparent qui s’imprime et qui exclut tous les autres.
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N.B.  Le président Emmanuel Macron a été photographié jeudi au festival de la BD d’Angoulême avec un t-shirt dénonçant les violences policières, offerte par le dessinateur Jul
« Je lui ai demandé à deux reprises « Vous êtes sûr que vous voulez faire cette photo ? » – « Oui, oui, oui, pas de problème ! ». C’est finalement ça qui est le plus étonnant. Mais sinon, il est dans son rôle » (Lire ici)

Passage de François Fillon dans l’émission « Vous avez la parole »

« J’ai sûrement commis des erreurs. Mais il y a une chose que je ne peux pas supporter, c’est qu’on pense que je suis malhonnête, que j’ai cherché à tricher ou à tromper les Français. » déclare François Fillon (Lire ici)

« Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ?» : François Fillon a concédé que cette phrase sur le général de Gaulle évoqué à propos des ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy était une erreur. « J’ai fait l’erreur de provoquer Nicolas Sarkozy avec cette phrase », a-t-il lâché, au sujet de cette pique, faisant référence implicitement à l’ancien chef d’État et ses affaires judiciaires, pendant un débat télévisé de la primaire de la droite. Cette punchline lui était ensuite revenue tel un boomerang, et François Fillon la regrette d’autant plus qu’il n’a « quasiment jamais attaqué les personnes en 40 ans de vie politique ». (Lire ici)

Arrêtons-nous un instant et réfléchissons. Monsieur Fillon avoue en toute ingénuité que sa phrase suggérant qu’un homme politique mis en examen devait démissionner, tout comme l’aurait fait le Général De Gaulle si d’aventure la chose lui était arrivée, n’était pas autre chose qu’une attaque contre monsieur Sarkozy. Autrement dit : il ne faut pas prendre cet énoncé au sérieux ; ce n’est là qu’une « punchline » pour « vanner Sarkozy ». Mais bien sûr si on reste au premier degré, alors là il en va tout autrement. 
- Hier soir, dans cette émission consacrée à une confession médiatique en règle, François Fillon veut nous faire croire que son erreur n’a pas été de refuser de se retirer au moment où il fut inculpé, mais seulement d’avoir voulu attaquer l’ancien Président Sarkozy. Mais cette erreur doit lui être pardonnée parce qu’il ne l’a commise « qu’une fois en 40 ans » ; et puis, n’est-ce pas, « faute avouée est à moitié pardonnée. »
- Mais bien sûr ce qu’on lui reproche ce n’est pas d’avoir attaqué Nicolas Sarkozy, c’est d’être resté dans la course à l’élection présidentielle malgré sa mise en examen. Et cette attitude d’ingénuité qu’on vient de lui reconnaitre ne peut être interprétée que selon deux possibilités seulement :
            - soit c’est une étonnante naïveté consistant à ne pas voir combien son ambition présidentielle est apparue coupable, les faits dont il était soupçonné étant suffisamment graves pour le rendre indigne de la fonction présidentielle.
            - soit c’est encore aujourd’hui une manipulation invitant les citoyens à regarder ailleurs, du côté du combat politique et non du côté d’une folle ambition.

jeudi 30 janvier 2020

La SNCF distribue jusqu'à 1500 euros de primes pour récompenser les non grévistes

La SNCF “confirme et assume l’attribution par des managers locaux de primes exceptionnelles à certains agents qui se sont mobilisés de façon exceptionnelle et sur une période particulièrement longue pour assurer la continuité du service public pendant la grève”.
“L’engagement et le surcroît d’activité de ces agents non-grévistes ont permis aux trains de circuler y compris les week-ends et pendant les fêtes, aux postes d’aiguillage d’être tenus, et aux voyageurs d’être correctement informés pendant toute la période”, ajoute la direction.
“La tentative de polémique et de politisation de ces mesures managériales classiques récompensant du travail supplémentaire et de l’engagement pour le service est tout à fait déplacée” Lire ici

La SNCF et les grévistes veulent tous les deux la même chose : le bien collectif de l’entreprise et de ses usagers. Les uns en faisant grève, veulent le bien des employés donc celui de l’entreprise, donc celui des usagers ; les autres en empêchant la grève veulent le bien des usagers, donc celui de l’entreprise, donc également celui des travailleurs. Comment dire de façon plus simple en quoi consistent les conflits sociaux ? 
Cela étant posé, reste que les arrières pensées sont toujours possibles : l’action sociale et politique a ceci de particulier d’être ambigüe ; elle porte toujours deux significations différentes, et elle sert deux projets opposés. On peut donc tenter l’interprétation suivante : comme la SNCF ne peut sanctionner les grévistes au-delà de la retenue sur salaire, elle peut récompenser les non-grévistes afin d’accroitre indirectement la perte des grévistes. En effet, ce qui compte, c’est l’écart de salaire en fin de mois, ceux qui ont fait grève ont un salaire proche du zéro, alors que ceux qui ont travaillé ont plus qu’espéré.
On pourrait dire que ces derniers n’ont rien demandé et que, par rapport à leurs camarades privés de salaire ils sont innocents. Ils se sont contentés de garder leur activité, et c’est tout. Peut-être même que certains voudront reverser cette prime à la caisse de solidarité.
Mais rien n’enlèvera ce commentaire de l’entreprise, valorisant leur engagent pour le service public, et donc fustigeant implicitement les grévistes comme étant des traitres à leur fonction. Et ça, à la SNCF, on risque de ne pas l’oublier de sitôt.

Réforme des retraites : Avec la conférence de financement, la CFDT offre-t-elle une sortie de crise au gouvernement ?

Pour le gouvernement, cette conférence présente en effet plusieurs avantages. Pas forcément celui de trouver une solution autre que l’âge pivot pour faire des économies, car « si c’était si simple, ça fait longtemps qu’on aurait trouvé une solution », souligne-t-on à Matignon. « Édouard Philippe ne croit pas qu’il y ait de solution sans demander aux Français de travailler plus longtemps », poursuit l’entourage du Premier ministre. Mais la conférence a l’avantage de « mettre tout le monde dans le même bateau, donc la réforme sera mieux acceptée ». (Lu ici)

Quand on lit cette information, on sent bien qu’il y a quelque chose qui cloche. Car on voit que l’opération de sortie de crise ne résout pas le problème, parce que la CFDT s’est privée du pouvoir d’influer sur le cours des choses alors qu’elle le pouvait encore. 
Sachant :
1) que la mission de trouver le financement des retraites sans toucher aux cotisations ni à leur durée est impossible ; 
2) que le gouvernement a d’ores et déjà fait savoir qu’en cas d’échec il conduirait la réforme de ce financement par ordonnance ; 
3) qu’on en déduit qu’il rétablirait l’équilibre des retraites en rétablissant l’âge pivot ; 
--> Alors on ne voit pas comment le syndicat de Laurent Berger pourrait empêcher une telle issue.

Le trouble que nous ressentons ne vient pas seulement de la découverte de cette mascarade, mais plutôt de l’interrogation suivante : sachant que la CFDT n’est pas plus idiote que n’importe qui et qu’elle sait donc bien comment les choses vont se passer, alors quel deal secret a-t-elle passé avec le gouvernement pour accepter de sortir la réforme de l’ornière. Serions-nous atteints de complotisme en disant cela ? Mais a-t-on jamais vu à ce niveau de responsabilité, quelqu’un faire cadeau d’un pouvoir sans en exiger la contrepartie ?
La « contrepartie » ? Quelle contrepartie ? voilà notre interrogation.

mercredi 29 janvier 2020

Schiappa s'interroge sur "le message que l'Académie des César souhaite envoyer aux femmes" après les douze nominations de Polanski

« Il faut séparer l'homme de l'œuvre'. Fort bien, mais là (...) c'est à l'homme qu'on propose de remettre une récompense, c'est lui qui est également nommé. » déclare Marlène Schiappa. (Lire ici)

Vieille polémique, qui s’étire au long de décennies et qui vient de se réveiller brutalement lors de la sortie du film « J’accuse » pour le quel 12 nominations aux Césars viennent d’être annoncées. Devons-nous à tout prix remonter aux créneaux et reprendre la joute pro et contra les défenseurs des femmes violentées ? Faut-il exiger des candidats aux César un certificat de moralité ? A ce jeu si des prix littéraires avaient existé au 19ème siècle, ni Baudelaire ni Flaubert n’auraient été récompensés.
Je ne nourrirai pas la polémique. En revanche je trouve ridicule de concentrer sur un seul film 12 propositions de récompenses. (Liste en direct live ici)
Est-il crédible qu’un seul film puisse concentrer ainsi les meilleures prestations en matière de montage, de costumes, de photographie, de musique, etc. etc. ? Je ne doute pas de la qualité du maitre d’œuvre que fut sur ce film Roman Polanski. Mais faut-il croire que l’unité de son travail aille jusqu’à assurer la qualité supérieure de tous les compartiments de la production ? Un film est une œuvre d’équipe, soit. Mais alors ne détaillons pas, et disons que ce qui vaut pour la mise en scène vaut aussi pour l’électricien de plateau et pour l’habilleuse.

Municipales 2020 à Paris : Anne Hidalgo veut supprimer 60.000 places de stationnement pour en faire des pistes cyclables

Comment se faire de nouveaux amis lorsqu’on les prive de leur voiture et qu’on leur propose en échange … un vélo (ou une trottinette) ?
- Parisiennes et parisiens, vous l’avez compris lorsque nos amis conducteurs de métro et d’autobus ayant quitté leur poste pour faire valoir leur droit à la retraite à 52 ans vous avez pris un de ces bons vieux Vélib’ : prendre un vélo, c’est vivre Paris avec un nouveau rythme.
Oui amis parisiennes, amis parisiens, pédaler c’est découvrir, redécouvrir et s’approprier Paris sous un autre jour, prendre conscience des distances, contempler sa diversité et se rendre compte qu’on ne la connaît pas toujours autant qu’on le croit »

… Madame Hidalgo parle comme une bourgeoise des beaux quartiers qui prendrait un vélib’ pour aller faire ses emplettes au Monop’ ou au Rayon vert de … pas trop loin. Elle fait du déplacement dans Paris un moment de plaisir à prendre comme si on était là pour ses loisirs
Mais écoutez aussi d’autres voix parisiennes : « Je fonce pour arriver à l’heure avant que le chef ait fait la tournée des bureaux. Mais où est le plaisir ? En même temps que je vais pédaler comme un dératé, je pourrai, le nez en l’air admirer les architectures de Hausmann. Et vous croyez que tout le monde m’envierait s’il savait ! »
Mais elle a raison, madame Hidalgo, parce qu’elle sait bien que les automobilistes de Paris ne sont pas ces petits employés toujours entre deux métros, toujours à courir après l’horloge ; ce sont les patrons qui ont leur parking souterrain réservé. Maintenait, obliger le patron à pédaler en prenant conscience des distances là c’est une gageure qui ne saurait surestimer ! 

mardi 28 janvier 2020

L’avertissement des survivants de l’Holocauste, 75 ans après la libération d’Auschwitz

« Auschwitz n’est pas tombé du ciel soudainement, Auschwitz trottinait, marchait à petits pas, se rapprochait, jusqu’à ce qu’il arrivât ce qui est arrivé ici », a averti Marian Turski, 93 ans, un survivant juif polonais du camp, qui a appelé à la vigilance contre les violations des droits des minorités, élément-clé pour préserver la démocratie et éviter de nouveaux génocides. Lire ici



Il est essentiel de se rappeler d’Auschwitz… et de ce qui l’a précédé. Ne pas oublier les camps de la mort… et les années qui ont précédé leur création, faites de violation des droits des hommes contre des minorités ou des opposants. Ne pas oublier ces années de spoliation insidieuse et penser encore et toujours à ces régimes qui ont fait exulter le peuple en éructant les abominations sur ces hommes et ces femmes simplement différents.
Car si Auschwitz doit servir de leçon aux peuples actuels, c’est à nos régimes démocratiques « illibéraux » (1). Comment refuser de donner des droits civiques à des hommes et des femmes pour des raisons religieuse ou ethniques ? Comment ne pas voir que c’est bien en acceptant de tels reniements que peu à peu on les a séparés du peuple des citoyens, puis isolés en leur forgeant des droits spéciaux, c’est à dire en légitimant des « non-droits », pour les parquer finalement dans des camps spéciaux. Ne l’oublions pas, la célèbre et sinistre devise au-dessus du portail d’Auschwitz concerne simplement le camp de travail et non le camp d’extermination qui fut construit plus tard.
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(1) Un régime est illibéral lorsque qu’il pratique le libéralisme économique tout en adoptant une politique de restriction des libertés civiles. 
Ce régime suit les modèles que constituèrent certains pays du 20ème siècle  « Jusqu’au XXe siècle, rappelait le politologue Zakaria, la plupart des pays européens étaient des « autocraties libérales », c’est-à-dire des régimes autoritairesgarantissant toutefois de nombreuses libertés civiles ; à la fin du XXe siècle, plusieurs pays du sud-est asiatique reproduisaient ce modèle, et étaient ou bien de semblables régimes autoritaires ou bien des « semi-démocraties », de Singapour à la Malaisie en passant par la Corée du Sud, la Thaïlande ou Taiwan… » (La suite ici)

lundi 27 janvier 2020

Après de longs mois de retard, le long-courrier Boeing 777X réussit son premier vol inaugural

Il était initialement prévu à l'été 2019, mais a dû être repoussé en raison de problèmes avec le nouveau moteur GE9X, fabriqué par General Electric, et de difficultés avec les ailes et la validation des logiciels. L'avion a aussi rencontré des problèmes importants lors d'essais de pressurisation. Lu ici



Les ailes, les moteurs et la pressurisation défaillants : on aurait plus vite fait de signaler les points conformes au cahier des charges. Mais surtout comment se fait-il qu’il faille à ce point modifier les plans initiaux qui ont tous, on peut le croire, été testés sur ordinateurs avant d’être fabriqués ?
Oui, mais si ça se trouve tous ces défauts ont été finalement décelés par les programmes informatiques, de sorte que la machine est sortie vainqueur dès lors que le vol d’hier s’est déroulé sans encombre. On se rappelle peut-être le premier vol de l’A 380, avion géant qui lors de son premier décollage était donné comme parfaitement sûr en raison des tests numériques réalisés avant son premier décollage – de sorte que les réalisations en vol effectifs étaient de simples vérifications, pour voir si d’aventure on ne se serait pas trompé dans les paramètres, ce qui ne peut pas arriver, du moins si les ingénieurs ont été compétents, ce qu’ils doivent être compte tenu de leurs salaires mirobolants qui leur sont versés à juste titre à condition que l’entreprise soit bien managée.
Bref, compte tenu de ces conditions managériales, tout ne peut que bien se passer.
Toutefois, suite à des déboires enregistrés avec le 737-Max, on a constaté que les programmes de tests auraient dû inclure les erreurs humaines, ce qui n’a pas été fait. Or on a inventé des programmes capables de modifier leurs paramètres en fonction des usages humains qui en est fait – on a même inventé un terme tout exprès pour désigner cette capacité c’est le deep learning.
Espérons que le programme de développement du 777X a intégré cette capacité. 

dimanche 26 janvier 2020

Corona virus : Avertissement de Xi Jinping

"Face à la situation grave d'une épidémie qui s'accélère (...) il est nécessaire de renforcer la direction centralisée et unifiée du Comité central du Parti", a déclaré le président Xi Jinping (Lire ici)

Face au corona virus il faut… renforcer l’autorité du Comité central du parti. En lisant cela, on constate que le parti communiste profite de l’épidémie pour glaner encore peu plus de pouvoir. Car le corona virus pose-t-il un problème « politique » ? Je veux dire : un problème auquel la politique seule peut apporter une solution ? La Chine est-elle un pays où l’organisation des services publics est défaillante au point qu’il faille des mesures exceptionnelles issues du pouvoir central ? Peut-être, mais de là à dire que c’est le parti communiste qui est seul capable de guérir les malades et d’enrayer l’épidémie, il y a un fossé.
- Qu’on se rappelle la Grande famine de la fin des années 50, qui aurait fait au bas mot 15 millions de morts. A l’époque dans certaines provinces particulièrement affectées par la disette, les dirigeants communistes décrétèrent qu’il fallait augmenter les rendements de maïs et pour cela semer en serrant d’avantage les rangs. Décret absurde puisque le maïs dépérissait faute de lumière et cela tous les paysans le savaient. Mais ils devaient obéir. Le pouvoir aussi le savait, Mao en tête, lui qui était un fils de paysan, il connaissait bien ces règles élémentaires : mais la politique est un monstre qui cherche simplement à se développer toujours d’avantage et qui n’a garde aux pauvres gens qu’elle écrase en chemin.
« L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids : il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « Moi, l’État, je suis le Peuple ». » écrivait Nietzsche dans son Zarathoustra.

samedi 25 janvier 2020

Voici Psyché 16, l’astéroïde ayant plus de valeur que toutes les richesses de la Terre !



L’astéroïde Psyché 16 fera l’objet d’une expédition de la NASA en 2026. Et pour cause, le fait est que cet objet n’est pas composé de pierre et de glace. Celui-ci est métallique à raison de 90 % ! L’astéroïde renferme donc d’énormes quantités de richesses minières.
Selon les estimations, la valeur totale des ressources de Psyché 16 serait de 700 quintillions de dollars, soit 93 000 milliards de dollars par habitant ! Rappelons au passage qu’un quintillion correspond à un milliard de milliard.
Si cette somme incroyable fait que les ressources de Psyché 16 ont beaucoup plus de valeur que celles de la Terre, il ne faut pas crier victoire trop vite. Premièrement, la question du rapatriement de ces richesses pose problème. En effet, le simple fait de se rendre sur l’astéroïde prend plusieurs années avec la technologie actuelle ! Ensuite, une telle “inondation” de ces métaux sur Terre provoquerait un effondrement des cours sur le marché. (Lire ici)

Nous avons tous en mémoire l’histoire de Perette et le pot au lait, telle que nous l’avions apprise à l’école. Mais à l’époque nous n’étions pas forcément soucieux de considérer l’écart qui existe entre l’objet du désir et la réalité. Or ici, non seulement cet écart est trop important pour ne pas sauter aux yeux (qui donc imagine aujourd’hui un train spatial véhiculant le précieux minerai du lointain astéroïde jusqu’à nous ?) ; mais encore on voit que ces précieux minerais n’ont de valeur qu’en raison de leur rareté. Dans un monde où l’or serait aussi répandu que les pierres dans les champs, alors qu’il n’aurait pas plus de valeur que le sable de nos plages. 
- Mais surtout, la préciosité n’est en rien relative à la valeur d’usage : l’air que nous respirons est beaucoup plus utile que l’or ou le diamant. Qu’on se rappelle ce conte où un homme possédant le pouvoir de transformer en or tout ce qu’il touchait mourût de faim faute de pouvoir manger ce qu’il portait à sa bouche. On doit donc comprendre que la valeur économique n’est rien d’absolu, mais qu’elle dépend essentiellement de la rareté. S’il ne restait plus à manger qu’une seule orange, sa valeur équivaudrait à la totalité de l’argent disponible sur terre.
Bonne leçon ! Merci Psyché 16 !

vendredi 24 janvier 2020

Coronavirus meurtrier : le bilan qui était jusqu’ici de 5 morts, puis de 18 passe à 25 en Chine

Quelle différence entre 5 et 25 cas rapporté à 1.400.000.000 de chinois ? Tel était le genre de question au quel Pascal répondait dans son fragment sur le pari du libertin : « Si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien » Car qu’est-ce que la durée d’une vie comparée à l’éternité de béatitude de l’élu au Paradis ? (Résumé de Wiki ici)
Bien sûr on peut s’extasier devant la clairvoyance de Pascal qui, presque 4 siècles avant avait prédit l’attitude à avoir en présence de ce début d’épidémie. Mais on se doute bien que c’est un peu plus que cela.
Certes, Pascal nous aide à remarquer qu’on se situe dans le contexte statistique où seuls les termes du rapport sont à prendre en considération. Mais ensuite on notera que Pascal a beau jeu de comparer le fini à l’infini, ce qui est proprement impossible, puisque l’infini dépassera toujours « infiniment » le fini. Or, quoiqu’on en pense, 1.400.000.000 ce n’est pas une quantité infinie.
Par contre, il est nécessaire de porter son attention à l’évolution du rapport : passer de 5 à 18 puis à 25, même rapporté à l’innombrable peuple chinois, ça marque une évolution, qui, de proche en proche peut signifier qu’une épidémie colossale est en train de se mettre en place.
On pose parfois ce problème : « Une colonie de nénuphar double la surface qu’elle occupe sur l’étang tous les mois. Sachant qu’elle a mis 1 an pour occuper la moitié de la surface, en combien de temps aura-t-elle colonisé la totalité ? »
Et le mécanisme de propagation de la maladie est bien plus rapide puisque si un seul malade peut contaminer 25, chacune d’entre elle peut en faire autant, soit 25x25.
Ça fait du monde.
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N.B. On annonce ce matin (samedi 25) qu’on dénombre 3 cas en France. Alors, recommençons : qu’est-ce que 3 rapporté à plus de 66 millions de français ?

jeudi 23 janvier 2020

Le Boeing 737 MAX ne revolera pas avant mi-2020

Ce report n'est pas dû à un « nouveau problème », mais aux risques attachés à la procédure d'approbation par les autorités de l'aviation civile et de possibles nouveaux développements dans cette crise, a expliqué un peu plus tard Boeing. « C'est aussi à cause de l'examen rigoureux que les autorités de l'aviation civile appliquent, et avec raison, à chaque étape de l’inspection » de l'avion, a souligné le constructeur aéronautique. (Lu ici)

Lorsqu’on lit cette information, la première réflexion qui vient à l’esprit est : « Que n’a-t-on utilisé autant de temps et de précaution lors de l’inspection pour la certification initiale ? » Car si cela avait été le cas, on aurait peut-être détecté le défaut lié à la mise en service du logiciel de l’avion ; on peut d’ailleurs lire ici que lors de cet examen, l’avion avait été « inspecté partiellement ».
En réalité certaines pannes dans les avions d’aujourd’hui sont liées non à des avaries mécaniques, mais à des incompréhensions humaines. Un peu comme avec le crash de l’airbus Rio-Paris en 2009 où le pilote qui était confronté à la panne dûe au givrage des sondes Pitot (voir ici), a pris des décisions incompréhensibles traduisant sa méconnaissance de la signification exacte des alertes qui retentissaient dans le cockpit. 
On est alors dans la même situation qu’un automobiliste qui conduirait une nouvelle voiture sans avoir exploré toutes les informations apparaissant sur le tableau de bord – sauf qu’à 130 à l’heure sur l’autoroute la situation est un peu moins périlleuse qu’à bord d’un avion volant à 1000 km heure.
Occasion d’évoquer cette citation de l’auteur de la BD Dilbert :
« Dans quelques années, les avions seront pilotés par un commandant et un chien. Le travail du chien sera de surveiller les boutons pour que le pilote ne touche à rien. »  - Scott Adams

mercredi 22 janvier 2020

Emmanuel Macron à nouveau menacé : cet appel téléphonique glaçant reçu à l’Elysée

Vendredi 17 janvier, l'Elysée a reçu un appel téléphonique glaçant : un habitant du Puy-de-Dôme assurait avoir été "envoûté" par Emmanuel Macron et menaçait de "le kidnapper" et "le torturer". Immédiatement, le parquet de Clermont-Ferrand a été informé de la situation et la police est alors partie à la recherche du suspect. En vain.
Le lendemain matin, l'homme a récidivé, appelant le commissariat local pour répéter "son funeste projet", toujours selon La Montagne. Le suspect, un Congolais de 40 ans, a été arrêté dans un foyer où il résidait. Tenant des propos "confus", il a été hospitalisé d’office en psychiatrie. (Gala politique) Lu ici.
o-o-o
Nouvelle ridicule puisqu’on nous présente comme étant glacé d’horreur le service de sécurité de l’Élysée suite à cet appel émanent d’un pauvre malade qui passe ainsi son temps du fond de son Ehpad. Pourquoi la relayer, sinon pour montrer que la magazine Gala reste ce qu’il est même quand on y ajoute l’épithète « Politique » ?
- S’agit-il de stigmatiser l’usage de l’adjectif « glaçant » cet autre épithète dont l’abus ne fait que souligner la pauvreté sémantique des journalistes qui rédigent de tels articles ? 
--> Non, bien sûr, même si ce n’est pas l’envie qui en manque. Mais plutôt pour montrer comment la presse (en ligne ou non) agit de nos jours pour combler le déficit d’information. Toujours plus de canaux pour diffuser de l’information, et donc toujours plus de concurrence entre chaines pour capter l’attention des auditeur – ce qui impose toujours plus de besoins pour obtenir des annonces plus choquantes – et simultanément pas plus de nouvelles bien croustillantes à diffuser. D’où ces nouvelles bien rances qu’on monte en épingle faute d’avoir mieux à se mettre sous la dent.
Mais quoi de neuf ? On plaisantait autrefois les journaux qui avaient des rubriques « Chiens écrasés » pour montrer que même quand on n’a plus rien à dire on doit dire quand même ! Hé bien c’est pareil aujourd’hui, sauf qu’on a le cuir plus épais et qu’il faut nous taper plus fort dessus pour qu’on ressente enfin quelque chose.
Par exemple : réchauffement climatique : bientôt des millions de réfugiés climatiques sur les régions tempérées.
- Un peu plus glaçante, l’info, s’il vous plait monsieur le journaliste !

mardi 21 janvier 2020

Manifestant frappé à terre : trois policiers, dont l'auteur des coups, portent plainte contre l'homme

Samedi, un homme, déjà maîtrisé, a été frappé à terre par un policier en marge d'une manifestation parisienne des gilets jaunes. Trois agents des forces de l'ordre, dont l'auteur des coups, capté par une vidéo, ont porté plainte.
Le manifestant blessé s'était opposé violemment à l'arrestation d'une autre personne présente dans le cortège, d'après ces mêmes éléments. Il a de plus, selon les sources policières, craché au visage et dans la bouche de l'agent après qu'il a été immobilisé, assurant qu'il était séropositif ce qui a conduit à l'hospitalisation et au placement sous trithérapie du membre des brigades de répression de l'action violente motorisées. Lu ici

Un policier porte plainte contre l’homme qu’il a frappé pour… violence envers agent disposant de l’autorité – alors que la même plainte a été déposée contre lui par le parquet en tant qu’ayant exercé également des violences.
C’est un peu compliqué : opérons les distinctions indispensables.
- Deux affaires sont en cause : l’une d’un homme qui tente de contaminer un policier par le sida dont il est porteur. L’autre concernant des coups portés par le policier contre cet homme pourtant déjà maitrisé.
- Le problème est de savoir s’il y a un rapport de cause à effet entre ces deux évènements ;
            - « Oui » dit le policier pare qu’il faut se défendre d’une telle agression. Ou plutôt, puisque l’homme est devenu inoffensif, évacuer la tension causée par la menace subie : n’oublions pas que le policier est suite à cet évènement en trithérapie, quoiqu’il en soit de la réalité de la menace pas encore évaluée à ce jour.
            - Non disent les avocats du manifestant, car le policer est tenu le limiter la violence à ce qui est strictement nécessité par le maintien de l’ordre. Or, comme on l’a dit, au moment où le policier a frappé cet homme, celui-ci était à terre et inoffensif.
--> Résultat : la violence en question est excessive, mais des circonstances atténuantes peuvent-elles être retenues ?
Le tribunal tranchera, mais la question à trancher devra incorporer le sujet suivant : les policiers sont-ils comme des robots indifférents aux insultes et aux crachats subis durant des heures de service ?
Faudrait-il donc remplacer nos braves policiers par des machines sans âmes ?


lundi 20 janvier 2020

Le tribunal rend sa décision lundi sur la cagnotte Leetchi de l'ex-boxeur gilet jaune Christophe Dettinger

Pour Me Samuelian, défenseur de la cagnotte Leetchi il y avait un seul bénéficiaire - Christophe Dettinger - et un objet déterminé - payer ses frais d'avocats.
"Leetchi a clôturé la cagnotte car le montant récolté était largement suffisant pour respecter l'objet déclaré par les organisateurs", a-t-elle affirmé.
Pour Me Léger, la cagnotte était également destinée à l'épouse de l'ex-boxeur et visait plus largement à soutenir la famille Dettinger, en difficultés financières.
Par ailleurs, Christophe Dettinger a été placé en garde à vue début janvier à la suite d'une altercation avec son épouse, dont il est séparé. Il devra suivre un stage sur les violences conjugales. (Lu ici)

C’est curieux comme quelque chose de simple devient très compliqué dès qu’on y réfléchit un peu : on croyait que les « cagnottes en lignes » étaient définies de façon directe qu’il suffisait de dire : pendant 45 jours vous versez ce que vous voulez et à cette date on reverse le contenu de la caisse à l’intéressé. Point final.
Seulement dans l’affaire Christophe Dettinger, le boxeur gilet-jaune, le site concerné estime que l’argent versé pour le boxeur de policier ne doit pas être remis au bénéficiaire, ou du moins que son montant doit être limité, qu’il y a dépassement des sommes considérées comme nécessaires compte tenu de l’objectif annoncé.
En réalité on ne sait plus à quoi cet argent doit servir. D’abord destiné à payer les avocats, cet objectif a été retoqué en raison d’une loi qui stipule que les cagnottes en lignes ne peuvent servir à couvrir les frais de justices de personnes incriminées devant les tribunaux. Donc on faisait la collecte pour soutenir la famille de boxeur, et plus particulièrement son épouse.
Or voici de très récemment l’homme a été mis en garde à vue pour brutalité envers celle-ci, de la quelle il est par ailleurs séparé. Peut-on donc demander donner de l’argent pour un homme et son épouse dont le même homme est en effet séparé pour violence.
Autant demander si l’argent versé pourrait servir à dédommager les policiers qu’il avait boxé.

La question ne pourrait être tranché que par ceux qui ont versé cet argent : pourquoi l’ont-ils fait ? Je crains fort que la réponse ne soit « On a donné de l’argent pour récompenser quelqu’un qui a eu le courage de répondre aux violences policières comme nous-mêmes aurions voulu le faire – si seulement nous avions été boxeurs. »


dimanche 19 janvier 2020

Joël Le Scouarnec : « Je suis un grand pervers et j'en suis très heureux »

Joël Le Scouarnec l'écrit lui-même, le 10 avril 2004 : "Tout en fumant ma cigarette du matin, j'ai réfléchi au fait que je suis un grand pervers. Je suis à la fois exhibitionniste (...), voyeur (...), sadique (...), masochiste (...) scatologique (...), fétichiste (....), pédophile (...). Et j'en suis très heureux". (Lu ici)

Cette phrase renvoie aux vieux sujets de dissertation de morale du temps où ça existait :
Y a-t-il un bonheur pour les méchants 
Et d’évoquer les illusions qui faisaient oublier que le bonheur dans l’harmonie humaine était sans équivalent : bonheur que les méchants ne pouvaient goûter.
Un pervers heureux ? Autant dire qu’il y a un bonheur pour les sadiques, pour les tortionnaires, ou tout simplement pour les plus cruels.
Et alors ? Est-ce que ça remet en cause notre vison du sens de la vie ? 
- D’abord cela remet-il en cause quoique ce soit concernant l’idée qu’on se fait du bonheur ? Si comme le disait Kant « le bonheur est l’état dans le monde à qui tout arrive durant sa vie entière selon ses désirs et ses penchants », alors sauf à croire qu’une telle exigence est irréalisable pour un pervers comme notre chirurgien on doit se rendre à l’évidence : il y a une vie de bonheur possible pour un sadique ou un pervers narcissique. En tout cas il a exactement autant de chance que nous (= nous, « les justes ») de vivre heureux – ni plus, ni moins.
- Ensuite il faut se rendre à l’évidence : si un tel homme jouit du bonheur dans le crime, et donc si sa vie est une vie d’injustice, alors être juste n’est pas une condition du bonheur. Il est même fort possible qu’un juste soit malheureux pendant que l’injuste est heureux. Que des hommes dont la vie fut exemplaire soient extrêmement  malheureux – par exemple dans les camps de concentration nazis, pendant que les SS vivent dans la félicité, y compris en jouissant de les faire périr voilà qui dérange, certes, mais qui a toutes les chances d’avoir été réel. 
- On dira peut-être que le bonheur n’est pas donné, mais qu’il requiert une lutte durant la vie entière. Que pour accéder au bonheur, cette lutte soit une lutte avec soi-même admettons-le. Mais cela ne dit pas qu’un tel duel ait un objectif nécessairement moral.
Et si les bourreaux aussi s’efforçaient d’être de plus en plus cruels et impitoyables ?

samedi 18 janvier 2020

L'étoile géante Bételgeuse va-t-elle mourir et exploser sous nos yeux ?

L'une des 10 étoiles les plus brillantes de la galaxie pourrait actuellement être en train de mourir. Si ce phénomène se confirme, il aboutirait sur une explosion en supernova, un phénomène rarissime dans notre galaxie.
L'une des étoiles les plus brillantes de la Voie lactée va-t-elle s’éteindre ? C'est la question qui met en émoi les astronomes du monde entier, depuis que l'étoile géante Bételgeuse a vu sa luminosité chuter ces dernières semaines. L'événement pourrait annoncer son explosion en supernova, un phénomène rarissime dans notre galaxie.
« Si on la voit exploser d'ici, cela signifiera que l'explosion a eu lieu physiquement il y a 600 ans » (Lu ici)


Bételgeuse vue par l’Observatoire européen austral (ESO)

Comment penser un monde où la simultanéité ne signifie rien simplement parce qu'elle n’existe pas ?
Car si Bételgeuse est en train d’agoniser, ce petit mot « entrain » n’a aucun sens du fait que tout cela s’est passé il y a 600 ans. Et même à supposer qu’on ait l’idée qu’en cet instant (je veux dire : au moment où je trace ces lignes), il se passe quelque chose dans le ciel, par exemple que des petits bouts de Bételgeuse traversent l’immensité de l’univers ; hé bien c’est complètement absurde.
Oui, absurde parce que le temps ne s’écoule pas de la même façon dans l’espace interstellaire et à la surface de notre bonne vieille terre. Ce qui fait qu’on ne peut superposer tel évènement (p.ex. l’explosion d’une étoile) pris dans telle la trame temporelle de l’Univers et tel autre (la pensée de cet évènement) situé sur terre. Une preuve ? Les satellites géostationnaires sont fixes par rapport un à point terrestre, comme s’ils étaient fixés sur le même rayon venu du centre de la terre et passant par ce point. Seulement comme ils sont sur un prolongement de ce rayon, ils tournent beaucoup plus vite que la surface de la terre, c’est facile à comprendre. Et donc cette différence de vitesse fait qu’on doit périodiquement re-synchroniser les horloges terrestres et satellisées, car le temps ne s’écoule pas de la même façon selon la vitesse de déplacement de ces horloges.
On ne peut donc parler de synchronisme des horloges (où de n’importe quel évènement) que de façon non seulement approximative, mais encore trompeuse car on mesure quelque chose qui n’existe pas.

vendredi 17 janvier 2020

Procès de l'ex-père Preynat « Il a écouté les souffrances des victimes, mais il ne les a pas entendues »

"Pour moi, à l'époque, je ne commettais pas d'agressions sexuelles, mais des câlins. Je me trompais. Ce qui me l'a fait comprendre, ce sont les accusations des victimes", a expliqué le prévenu. Et de pointer la responsabilité de l'Église. "On m'a dit : « tu es un malade » (...) On aurait dû m'aider... On m'a laissé devenir prêtre", constate l'ancien prêtre. (Lu ici)


Comment croire qu’une telle erreur ait pu s’imposer dans un esprit pourtant bien ordonné et organisé ? Et puis aussi, comment les souffrances des victimes ont-elles pu passer inaperçues de celui-là même qui les commettait ? A moins que, comme les odieux machos forceurs de femmes « mal-baisées », il n'ait pensé que de toute façon « ça leur fait du bien » ? 
- Dégoutant, passons à autre chose. Oui, venons-en à l’Église coupable d’avoir fermé les yeux devant l’évidence de cette pathologie présente déjà chez ce jeune séminariste pas encore ordonné. Car bien sûr au séminaire déjà il devait déjà avoir des gestes homosexuels, on devait le savoir et on a dû se dire  « Bah… encore un qui va fricoter avec jeunes curés de la paroisse et puis ça lui passera. Ça vaut en tout cas mieux que de mettre en cloque une de ses paroissiennes. »
A moins qu’on lui ait dit : « Jeune homme, tu es homo ? Tu as même des envies pédophiles ? Tu as frappé à la bonne porte. Reste et tu seras bien avec nous, on te fournira des jeunes et croquants petits garçons de chœur, tu n’auras rien à craindre de leurs parents qui grenouillent dans les bénitiers et bien sûr nous fermerons les yeux sur tes agissements. Soit seulement un bon prêtre, autoritaire en prêche et rayonnant de spiritualité dans l’Église, et super sympa le reste du temps. »

Professeurs : les promesses de Jean-Michel Blanquer

"Un professeur qui commence aujourd'hui gagne 1 600 euros mensuels. Ce n'est pas assez", a affirmé le ministre de l'Éducation.
Jean-Michel Blanquer promet "entre 70 et 90 euros net par mois en plus" pour les jeunes professeurs à partir de 2021
Tous les professeurs devraient ainsi voir leurs rémunérations augmenter, mais pas forcément des mêmes montants. (Lire ici)

A ce genre de déclaration on répond habituellement en criant au ministre que c’est un sale menteur, qu’il ne réalise jamais ses promesses, et qu’on ne verra jamais la couleur de cet argent. Mais, supposez un instant que le (la) pauvre jeune prof débutant(e) croie en la sincérité du ministre.
- Oui, monsieur le Ministre, je vous crois. Et je vais donc l’an prochain débuter à 1670 €  - au lieu de 1600 € - par mois. Quoi ? Vous ajoutez 20 € ? 1690 euros chaque mois sur mon compte en banque ! Et vous m’annoncez ça avec l’œil qui frise et la lippe humide, comme un écrivain qui frôlerait une gamine de 13 ans ? Soyons sérieux monsieur le ministre, voulez-vous ?
Mon frère vient de décrocher son premier emploi dans une start-up qui a l’air de bien démarrer. Il est ingénieur informaticien, diplômé comme moi bac plus 5. Et vous savez combien il touche chaque mois ? 3000 € chaque mois. Presque le double de ce que la république m’accorde à diplômes équivalents pour éduquer les jeunes citoyens français et leur donner le bagage nécessaire pour entrer sur le marché de l’emploi. Comment voulez-vous que moi, qui gagne moins de 1700 € mensuels je sois en état de former des jeunes qui (on l’espère) en vaudront le double ?
Le Ministre un instant désarçonné se reprend vite.
- Mois voyez vous jeune homme (fille), ce n’est qu’un début. L’année suivante (ou la suivante de la suivante) je vous augmenterai encore et encore ! Vous finirez bien par les toucher les 3000 € auxquels vous semblez rêver.
Arrivé(e) au 11ème échelon, vous finirez bien par gagner autant que votre frère au moment où il débutait.
- Oui, mais alors lui, il sera au moins à 5500 € nets !
- Certes mais vous vous aurez le bonheur de former les jeunes ingénieurs de demain. Et ce plaisir-là, à combien d’euros vous l’estimez ?

jeudi 16 janvier 2020

Le taux du livret A passera de 0,75% à 0,5% au 1er février, annonce le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire

"Je tiens à préciser que si nous appliquions la formule de calcul, la rémunération du livret A tomberait à 0,23 %" déclare Bruno Lemaire, avant d'ajouter que "ce nouveau taux permettra en effet de construire 17 000 logements sociaux supplémentaires et d'en rénover 52 000 chaque année." Lire la suite ici.


Au début du capitalisme, on expliquait aux travailleurs que pour s’enrichir ils devaient épargner et placer leur argent dans les entreprises mondiales. Ma grand-mère au début du 20ème siècle avait des actions de l’emprunt russe et du chemin de fer de Pékin. On sait pourquoi je les ai retrouvées pratiquement intactes, avec des coupons jamais détachés…
Peut-être est-ce pour cela que l’épargnant d’aujourd’hui croit encore aux vertus républicaines de l’épargne : si je place mes économies chez l’Écureuil, ça reste en France pour construire des HLM et c’est toujours mieux que de financer des entreprises qui vont polluer la planète et exploiter le travail des enfants.
Hélas trois fois hélas … Chaque année l’Ecureuil, au lieu de féconder mon argent pour qu’il fasse des petits, en mange une partie en ne le protégeant pas de l’inflation. 
--> Mais qu’importe ? Écoutons Bruno Lemaire et nous repartirons le cœur joyeux (et la bourse légère). Il nous dit en effet que nous devons nous réjouir car :
1) 0,5% c’est moins pire que 0,23% taux au quel notre argent devrait être, selon le marché, rémunéré.
2) Ça va permettre de faire plus de logements sociaux, donc c’est en plus une bonne action citoyenne.
Pas content, l’Épargnant ? Alors qu’il nous dise pourquoi il va chez l’Écureuil au lieu de placer ses billets de banque sous la pile de draps ? Pour gagner 0,5% de plus ? Ou pour faire construire des HLM ?
A moins qu’il n’ait appris dans sa petite enfance que les économies, ça passait par la Caisse d’Épargne et rien d’autre ? Il aurait été biberonné au capitalisme populaire ? 
Pas prêt de devenir trader, l'Epargnant  français !

mercredi 15 janvier 2020

Affaire Preynat : « Cela pouvait être quatre ou cinq enfants chaque semaine de camps »

Parmi les victimes Pierre-Emmanuel Germain-Thill, abusé pour la première fois à l’âge de 10 ans en 1989. « Au fil du temps, il est allé plus loin. Ces gestes étaient de plus en plus appuyés, se souvient-il. Il me caressait le sexe d’un mouvement circulaire de la main ». Au total, une « cinquantaine de fois » en quasiment trois ans, évoque le jeune homme. 
L’ancien curé demande pardon mais revient progressivement sur les faits qu’il a reconnus en garde à vue. Les baisers imposés sur la bouche ? « Non, ce n’était pas ma méthode. Je ne mettais pas la langue », insiste-t-il à plusieurs reprises, faisant état de « bisous sur les yeux ou les sourcils ». Des mains passées dans les slips ? « Seulement » sur le corps ou les cuisses, répond-il à certaines victimes. Des demandes de masturbation ? « Pas pour lui ».
Il y a également les caresses imposées à la vue de tous dans les cars ramenant les scouts de leur séjour à la montagne ou à l’étranger.
« Je vous accorde qu’il n’y a pas eu de dénonciation pour des faits datant d’après 1991 mais l’analyse que vous livrez sur votre volonté est un peu… limite », relève la vice-procureure, Dominique Sauve.
- On a bien lu : les caresses pendant les déplacements des scouts étaient vues de tous : personne n’en a parlé. Était-ce tellement habituel donc normal ?
En tout cas on constate que ça a duré 20 ans, que ça se passait il y a maintenant presque 50 ans, et que durant tout ce temps, rien ne s’est ébruité. Je dis : ébruité pour montrer qu’on savait mais qu’on n’en parlait pas au-delà d’un cercle très restreint de familiers. La respectabilité d’un prêtre doublée de l’autorité personnelle de celui-ci a suffi à imposer le silence à tous, y compris aux parents. 
Quand on ajoute à tout cela la bienveillante tolérance durant toute cette période concernant les agissements de Gabriel Matzneff, on comprend que la criminalisation de la sexualité n’était alors pas du tout ce qu’elle est devenue aujourd’hui. On en était arrivé à penser que des actes sexuels prédateurs ça n’existait "presque" pas (sauf viols avérés biens sûr) et que la participation à de tels ébats ne pouvait pas faire de mal, sous réserve que le consentement soit acquis. 
Irons-nous jusqu’à dire que l’on pensait que leur interdiction ferait plus de mal que leur tolérance ?
A l’aune de quelle justice va-t-on condamner le père Preynat ? De celle qui a tenu pour vénielle les fautes de Gabriel Matzneff ? Ou de #metoo ? On ne se pose pas la question car on pense toujours que la justice est unique et universelle, intemporelle même. 
En tout cas, à la barre Bernard Preynat se repent mais ne fléchit pas : « Je n’ai jamais recommencé ».
Cela suffira-t-il pour l’absoudre ?

mardi 14 janvier 2020

"Des profondeurs de nos cœurs" : un livre qui ébranle l'Église

Benoit XVI et le cardinal Sarah ont publié un livre choc intitulé "Des profondeurs de nos coeurs" sur les dérives théologiques qui risque d'emporter l'Église.
L’autorité ne se partage pas. Le Christ n’a pas demandé à plusieurs apôtres d’exercer l’autorité suprême dans l’Église mais au seul Pierre. Cela nous dit que l’on ne naît pas pape, on le devient, sous l’action de l’Esprit. Il arrive d’ailleurs que l’Esprit souffle chez un autre pour rappeler un pape à sa mission. » Édouard Husson – Lu ici

« De profundis clamavi ad te domine » : la formule, usitée pour la messe des morts, est reprise par le titre de ce livre du Pape honoraire Benoit XVI et du cardinal Sarah, et elle fait choc. S’agit-il de déplorer l’agonie de l’Église, de donner l’alerte à propos de ses dérives ? Non. Il s’agit tout simplement de rappeler la doctrine après le synode d’Amazonie (cf. article cité) qui prône l’ordination de prêtres mariés et de femmes diacres. Curieusement, au lieu de crier « Au feu » en raison des mafias qui rôdent autour des finances du Vatican, ou des silences coupables protégeant les actes de pédophilie qui corrompent le sacerdoce, voilà qu’on s’imagine l’Église sombrant sous l’effet de prêtres devenus des papas qui ne cajolent que leurs propres enfants ou de femmes assistant le prêtre dans l’administration des sacrements. D’où les soupçons d’indifférence devant les souffrances des fidèles associés à la crainte de voir le clergé poursuivre ses actes criminels qui prennent les consciences et qui n’ont rien à voir avec les conflits d’autorité au Vatican comme l’imagine l’auteur de cet article.
Oui, l’ancien Pape Benoit, assisté d’un éventuel futur pape, ne chercherait-ils pas à détourner l’attention ? Si au Vatican certains essayaient en sourdine d’affaiblir le pape François pour libérer les entreprises illégales qui couvent sous les apparences théologiquement feutrées ? Car certes, la théologie a bien des choses chatoyantes à faire miroiter pour expliquer le rôle que Jésus a dévolu à Pierre. Mais en faut-il autant pour faire respecter la loi civile sur les financements ou le respect des enfants ?

lundi 13 janvier 2020

Édouard Philippe : « Un compromis ce n’est pas un recul »

Invité dimanche du journal télévisé de France 2, le premier ministre a fait part de sa « détermination complète et totale » à équilibrer financièrement le régime universel de retraite malgré ce compromis qui « n’est pas un recul » mais « un pas en avant ». » Lu ici
  
Ah… La sémantique ! Je suppose que les élèves de l’ENA ont des cours approfondis pour la maitriser. Savoir manipuler les subtilités de langage, dissocier finement les synonymes, articuler les arguments ; quant aux fleurs de rhétoriques, leur culture doit faire l’objet d’études pratiques, incluant des concours d’éloquence et des « disputationes » comme en pratiquaient les escholiers médiévaux. 
Bref : tout ça pour dire qu’entre le compromis et la reculade la nuance est certes réelle, mais il faut l’avouer : la même situation peut être et un compromis et une reculade.
- Le premier ministre nous dit : c’est l’objectif qui importe, pas les moyens de l’atteindre. Atteignons l’équilibre du financement, sans nous bloquer sur l’âge pivot qui n’est qu’un moyen d’y arriver. 
- D’où cette idée du simple citoyen : « Je pige ! De toute façon c’est ma pomme qui va raquer, alors qu’importe la manière dont on va me piquer mes sous ! »
- A quoi les plus radicaux de nos députés répondront : « Pas du tout ! Il faut faire payer les patrons et les actionnaires ! Ce sont eux qui ont l’argent volé des travailleurs. »
- Là-dessus les économistes disent : « Faites payer les patrons et les actionnaires, et vous les verrez soit refuser d’embaucher, soit aller investir ailleurs. Et vous les travailleurs vous aurez le choix entre courber l’échine ou bien aller pointer au chômage. »
Insupportable dilemme ? J’entendais dimanche soir Alain Badiou répéter qu’une autre solution était possible, que la révolution communiste restait l’horizon du travail, mais que ce communisme-là n’avait rien à voir avec celui que Staline avait saccagé.
- « Cours camarade, le vieux monde est derrière toi ! Mais ne me demande pas « Courir pour aller où ? » Car c’est à toi d’inventer la direction. »