vendredi 21 février 2020

À Hanau le parquet de Karlsruhe évoque un crime terroriste «d’extrême droite».

Neuf personnes tuées, toutes issues de l’immigration, et des scènes de violence qui se répètent désormais en Allemagne. Tobias R., un allemand solitaire de 43 ans aux penchants paranoïaques a tué des étrangers car ils les haïssaient. Il les jugeait inassimilables à ce peuple « pur et supérieur » qui incarne l’Allemagne. Et pour pallier l’impasse d’une intégration impossible, il appelait à rayer de la carte les pays musulmans.  (Lu ici)

L’Allemagne est horrifiée par les détails qu’on apprend peu à peu sur le terroriste qui a tué 9 personnes dans des « bars à chicha » (1), fréquentés principalement par des kurdes. « Ce sont des choses qui n’arrivent pas dans notre région » disent les habitants incrédules devant ce terrible bilan.
Alors on tente de limiter la portée d’un pareil évènement : il s’agirait d’un « loup solitaire » non représentatif d’une communauté ; et en plus il aurait eu des « tendances paranoïaques » qui en font un malade qu’il aurait convenu de soigner s’il avait survécu. Mais bien sûr, ça ne résiste pas à l’examen.
1) Supposons qu’il ait été paranoïaque. Mais Hitler ne l’a-t-il pas été ? Et que dire du peuple qui l’a suivi, qui l’a acclamé dans les rues et qui a mis son portrait dans la salle à manger ? La paranoïa est un symptôme dont la force n’est pas diminuée par le fait qu’elle soit pathologique. Et surtout elle ne cesse de porter un signal de l’état de la société où elles se développe.
2) Le tueur aurait été un loup solitaire. Mais quand on revendique son acte dans les termes choisis, alors on n’est plus vraiment solitaire : on se rattache à une tradition bien enracinée dirait-on dans la conscience collective allemande. Tradition suprémaciste selon laquelle les « vrais » allemands ont la peau blanche et doivent rejeter ceux qui ont la peau foncée comme étant des envahisseurs incapables de faire autre chose que des enfants pour envahir le pays.

Et nous ? Sommes-nous des spectateurs qui peuvent tranquillement contempler ce qui se passe outre-rhin sans se sentir concernés ? 
--> Si on ajoute à la couleur de la peau la fréquentation des mosquées, on se retrouve en pays connu.
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(1) Les bars à chicha sont des lieux où les habitués fument le narguilhé 

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