Au procès Fillon, le procureur a osé un étrange parallèle concernant le premier chef d’accusation. Il a en effet rappelé que… « le délit de détournement de fonds publics était puni d’une peine de mort par pendaison sous l’Ancien régime » ! « C’est un délit grave », a-t-il insisté. Lu ici
La pendaison, mort infâmante réservée aux bandits de grand chemin, alors que les nobles avaient le privilège de mourir la tête tranchée sur le billot. On comprend que le détournement de fonds publics était suffisamment déshonorant pour faire perdre un tel privilège.
Et si c’était ça l’enjeu du procès des époux Fillon ? Je ne veux pas dire qu’il faudrait rétablir la peine de mort rien que pour eux, mais plutôt que ce n’est pas tant les sommes détournées qui importent que le déshonneur qu’il y a à prendre ne serait-ce qu’un centime dans les caisses de l’État. A quoi il faudrait ajouter la passion du gain, souillure dont François Fillon parait bien être affecté tant il a su tirer parti de tous les fonds dont il a eu la libre gestion.
Oui, n’est-ce pas souvenons-nous : lors de la campagne des présidentielles, alors que chaque semaine de nouveaux détournements étaient révélés, on était scandalisé non pas tant de l’argent qu’il s’était approprié que des leçons de morale dont il nous avait abreuvé durant tout ce temps. Et ça, on n’est pas près de lui pardonner, quand bien même on ne penserait plus aux sommes dont il est redevable à l’État.
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