Benjamin Griveaux a-t-il eu raison de démissionner suite à la diffusion d'une vidéo où on le voit se masturber ? N’aurait-il pas eu une plus belle attitude en déclarant : « Oui, c’est ma bite. Et alors ? » C’est ce qu’on a pu lire dans Libé du 15-16 février page 6 dans une déclaration de la réalisatrice Ovidie : « J’aurais rêvé d’écrire le discours de Benjamin Griveaux … Cela aurait pu donner quelque chose dans ce genre : « Je vous le confirme, il s’agit bien de ma bite. Je n’ai rien fait d’illégal. En revanche, je compte bien poursuivre ceux qui ont fait circuler ces photos… »
Le problème, ce n’est pas la sex-tape : que monsieur Griveaux se masturbe n’intéresse strictement personne. En revanche sa mise dans le domaine public transforme cet acte en obscénité.
Écoutons Christian Delporte (historien Cf. ici) : « Pour les citoyens, les hommes politiques sont leurs représentants. On ne peut pas se reconnaître dans l'obscène, c'est totalement impossible. On a besoin de proximité, d'admiration, mais on ne veut pas savoir ce qu'il y a sous les vêtements des politiques. On peut être obscène discrètement, dans l'intimité, mais il ne faut pas que ça se sache, que ça s'affiche. »
Autrement dit, ce n’est pas de l’hypocrisie comme le dit Piotr Pavlenski responsable de la diffusion. Mais surtout on n’est pas obscène tout seul, mais seulement dans un rapport particulier avec autrui. Pourquoi ? Par respect pour les autres ? Parce que ça les choquerait ? Ou parce que ça perturbe l’identification à l’homme politique ?
C’est ce dernier cas qui est retenu comme on vient de le lire par monsieur Delporte, qui voit sans doute dans le rapport du citoyen à celui qui le gouverne une transposition de la loi du Père dans l’Œdipe freudien.
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