La nature de la « menace » que le gouvernement dit – et redit – vouloir combattre et replace sans cesse l’islam au cœur des débats. Sans compter les polémiques sur le port du voile, les mères voilées accompagnatrices en sortie scolaire ou encore les « listes communautaires » qui ont jalonné 2019
Après le plan contre la « radicalisation » et l’appel à une « société de vigilance » pour lutter contre l’« hydre islamiste », le combat contre l’« islam politique » et la défense de la « laïcité », est venu le temps de la lutte contre le « communautarisme », terme remplacé jeudi 6 février par le « séparatisme », plus proche de l’idée de « sécession » évoquée à plusieurs reprises par le chef de l’État.
Emmanuel Macron devrait dévoiler une partie de sa stratégie visant ceux qui ont « un projet de séparation d’avec la République » au terme d’un déplacement à Mulhouse (Haut-Rhin), mardi 18 février. (Lu ici)
« Séparatisme » : encore un terme de plus, toujours pour désigner la même réalité. Que de contorsions pour rendre notre malaise compatible avec nos valeurs ! Car, oui : nous avons du mal à supporter l’islam dans ses manifestations publiques et même dans ce que nous imaginons de certaines de ses pratiques privées. Nous, les enfants de Voltaire, nous n’aimons guère les religions, mais nous les supportons au nom de la tolérance qui à l’époque des Lumières était le cheval de bataille des philosophes. Contradiction que nous devons assumer, tout comme nous assumons (difficilement) la double nature de la laïcité : respect de la diversité des religions et principe de séparation entre la société civile et la société religieuse. Neutralité et indépendance, voilà qui parait simple sur le papier, mais qui soulève bien des complications dans la réalité.
On dira que notre Président, passé depuis longtemps maitre dans l’art de la nuance et de la dialectique souple (« En même temps »…), sait faire ça et que son discours de Strasbourg refusant la stigmatisation de l’islam a fait le travail correctement. Mais pas tout à fait, car comme l’a fait remarquer J-Luc Mélenchon pourquoi ne pas avoir dénoncé les écoles des évangélistes, qui elles aussi sont totalement indépendantes de l’État et dont l’enseignement est dispensé par des américains ?
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