lundi 10 février 2020

Mort de Vanille : premier échec du dispositif Alerte Enlèvement

Le droit de garde ponctuel qui avait été délivré pour Vanille est aussi source d'interrogation alors que Nathalie Stephan, maman d'une autre fille, demi-sœur de Vanille dont elle n'a pas non plus la garde, avait déjà manqué à ses obligations en ne la ramenant pas à l'ASE à l'heure indiquée. Selon un connaisseur du dossier, « ses forts troubles psychiatriques ne l'empêchaient pas d'avoir des journées d'éducation avec sa fille ». Ces moments étaient encadrés et limités à quarante-huit heures en raison de sa courte capacité de concentration. Lu ici.

La mort d’un petit enfant est une tragédie qu’on ne peut accepter de quelque façon que ce soit. On voudrait pouvoir toujours la prévoir et l’empêcher. En sorte que sa venue parait un scandale : pourquoi n’a-t-on pu y parer ? Ici, le dispositif alerte-enlèvement a été pour autant qu’on le sache déclenché après la mort de la fillette. Donc c’est le moment précédent qui doit être mis en cause. On a autorisé la mère, malgré toutes ses « fragilités », à prendre son enfant avec elle durant 48 heures. Pas plus en raison de « sa courte capacité de concentration » (étrange formule…). Mais pas moins non plus, ce qui pourtant aurait été la seule manière de protéger l’enfant. Car veut-on que la maman peut-être (on le souhaite) provisoirement déstabilisée puisse reprendre son bébé et lui apporter ce dont tout enfant à besoin : la tendresse d’une maman ? Alors il faut ne surtout pas rompre le lien qui l’unit à son petit, et s’il n’est pas constitué, le laisser s’établir au cours de ces moments d’intimité laissés de temps en temps. Refuser cela c’est rétablir l’inhumaine froideur des institutions pour orphelins des siècles passées dont l’inhumanité est aujourd’hui inconcevable.
Il y a des moments où les émotions, si légitimes soient-elles, ne permettent pas de prendre les véritables mesures qui s’imposeraient compte tenu de la situation.

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