Un parlementaire LaREM de premier plan réitérait auprès de BFMTV son profond agacement vis-à-vis de ses collègues « amateurs » : « On ne fait pas de politique. Il faut qu'on arrête de se laisser marcher sur les pieds. Nos intentions sont bonnes, mais il y a une forme de candeur qui ne peut pas accoucher d'un corpus idéologique. » (Lu ici)
Faute de contexte on ne sait trop comment interpréter cette remarque : faut-il la prendre pour un regret devant l’immaturité des députés de la majorité ? Ou bien considérer que cette soi-disant immaturité est au contraire une preuve de pureté ?
Un chose est sûre pourtant si du moins on en croit cette déclaration : les bonnes intentions ne peuvent suffire en politique : il faut en plus un corpus idéologique. Le quel apparait plutôt comme un instrument au service d’intentions venues de l’extérieure – Comme de conquérir et de garder le pouvoir ? – Restant éventuellement indépendant des « bonnes intentions » ? Voilà le problème.
Il n’est pas trop difficile de savoir ce que contiennent les bonnes intentions : leur « candeur » assure leur transparence. Par contre, savoir ce qu’est le « corpus idéologique », quel est son contenu et s’il est auto-légitimé, voilà qui est plus difficile à déterminer.
Essayons : voilà les députés dépités (sic) par les reproches du Président dont ils ont pourtant scrupuleusement exécuté les moindres volontés. Ils ont ainsi retoqué un projet visant à facturer aux entreprises un congé de 15 jours pour la mort d’un enfant à des parents qui travaillent. On dit qu’ils sont amateurs parce qu’ils auraient manqué d’humanité ? Bien sûr que non ! C’est parce qu’ils n’ont pas deviné que le Président voulait leur laisser une marge de progrès compassionnel, du genre : « Notre Président nous suggère de ne pas facturer aux entreprises un tel congé, mais nous irons bravement devant la Nation pour réclamer à l’Assemblée Nationale de le maintenir ! » Voilà : ils n’ont pas compris cela, hélas pour eux. Ce qu’ils vont faire ? Surenchérir : « Nous demandons 3 semaines de congé pour la mort d’un enfant. »
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