C'est l'un des chevaux de bataille d'Anne Hidalgo dans cette campagne pour les municipales. Si elle est réélue en mars prochain, la maire de Paris souhaite métamorphoser le périphérique qui sépare la capitale des villes de proche banlieue en "boulevard urbain". (…) Sur les 170.000 arbres qu'Anne Hidalgo promettait de planter à Paris il y a quelques semaines, 100.000 devraient ainsi l'être sur les talus du périphérique et de la ceinture verte de Paris. Ce qui, selon les calculs de son équipe de campagne, représenterait 3,3 hectares de forêts répartis sur 7 kilomètres de bas-côtés. (Lu ici)
Et voici le résultat :
Rafraichissant, n’est-ce pas ? Et surtout stupéfiant, compte tenu de l’état actuel de ce futur « boulevard urbain ».
Car quiconque a déjà circulé sur le périph’ le sait : si Dante vivait de nos jours il en ferait l’un des cercles de son enfer – peut-être même le neuvième et dernier. Le périphérique c’est une tranchée entre deux murs de béton – à moins que ce ne soit dans un environnement de gigantesques immeubles. La chaussée, les murs qui l’enferment, sont noirs et huileux – la chaussée ? … mais non : il n’y a pas de chaussée, du moins pas de chaussée visible ; rien qu’une longue cohorte de voitures et de camions, qui, comme des damnés tournent perpétuellement. Car voilà : si la devise inscrite au-dessus la porte de l’enfer selon Dante est « Toi qui entres ici, abandonne toute espérance », c’est aussi ce qu’on doit ressentir dès qu’on entre sur le périphérique parisien ; on est condamné indéfiniment à rester enfermé dans ce chaos de voitures, dans cet enfer de bruit et de fumées, avec cette menace permanente d’être heurté par tous ces véhicules qui vous frôlent et vous refrôlent.
Comparez avec l’image ci-dessus montrant le projet d’Anne Hidalgo : des arbres des bosquets, de la pelouse partout. Mais « pas que » : il y a aussi ce trafic si clairsemé ; ces files dédiées où les véhiculent se rangent gentiment selon leurs caractéristiques ; et surtout cette clôture légère qui n’isole pas vraiment des jolies résidences voisines pleines de verdure avec des cèdres et des promeneurs avec poussettes et vélos.
Anne Hidalgo montre ainsi qu’elle a un joli talent de poète. Pas sûr que ça suffise, mais c’est déjà ça !
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