jeudi 31 juillet 2025

La dictature sur le corps – Chronique du 1er aout

Bonjour-bonjour

 

Le saviez-vous ? Si vous étiez une japonaise – vivant au Japon – on vous dirait que peser 35 ou 40 kilos, c’est un poids idéal. Moyennant quoi vous feriez un seul repas par jour complétant votre régime par des coupes faim. Certaines japonaises le constatent toutefois « Je fais régime depuis un an ou deux. Souvent, je me sens vraiment faible, j'ai des étourdissements et des difficultés de concentration » - mais c’est pour ajouter aussitôt : « mais je m'en fiche : je veux à tout prix être très mince, donc très belle » (Lu ici)

Bien sûr le corps médical tire la sonnette d’alarme : il y a au Japon cinq fois plus de femmes en sous-poids qu'en Allemagne ou aux États-Unis. Mais c’est pour entendre ces jeunes filles exagérément maigres dire qu’elles se trouvent trop grosses.

 

- Ce qui se passe au Japon se passe sans doute aussi ailleurs – et même cela ne date-t-il pas d’aujourd’hui, si l’on en croit les portraits de femmes datant de plusieurs siècles : on retrouve partout la même allure, la même bouche, les mêmes yeux, etc.

Notre corps, nous ne le voyons pas – seul nous parait son image à travers le regard de nos semblables. Mais c’est ce regard qui compte, et si nous faisons tant d’effort pour transformer notre corps, c’est avant tout pour transformer ce regard qui nous englobe.

Sartre a largement commenté ce pouvoir des autres sur nous-mêmes ; il n’a pas tellement commenté les réactions qui s’en suivaient. Mais bien sûr la parade pour contrer le pouvoir du regard d’autrui, c’est de paraitre selon un modèle jugé avantageux.

 


Dominique de Villepin à La Baule en 2005

mercredi 30 juillet 2025

Les machines de guerre – Chronique du 30 juillet

Bonjour-bonjour

 

« Quand les robots feront la guerre, il n’y aura plus de misère / Les soldats seront troubadours / Mais nous nous serons morts mon frère… parce que les robots nous auront tués. » On aura reconnu une parodie de la célèbre chanson pacifiste chantée par Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois (voir et écouter ici), qui rêvent du moment où les soldats ne feront plus la guerre. 

- Or ce moment est sur le point d’arriver, mais cela ne signifiera pas nécessairement la fin de la guerre. A ce moment les robots prendront la place des militaires, tout comme à l’heure actuelle les drones épargnent déjà la vie des aviateurs.

 


Seulement voilà : les robots seront peut-être aussi cruels que les hommes ; peut-être assassineront-ils autant – - sinon plus – de civils que les hommes en chair et en os. Qui donc déterminera leur mission, en la délimitant de façon efficace et sans risque pour des civils innocents ? Mais surtout : cela sera-t-il possible ?

- Cette question vient d’être évoquée par des experts chinois (mais oui !) de « l’armée populaire de libération » dans ces termes : « Des experts militaires chinois ont tiré la sonnette d’alarme, appelant à des recherches urgentes sur les dimensions éthiques et juridiques de l’utilisation de robots humanoïdes en guerre, soulignant les risques de « meurtres aveugles » et de « morts accidentelles ». » (lire ici)

Ce problème est intéressant à considérer dans la mesure où il concerne déjà les missions des troupes « humaines » lancées sur le sol ennemi. Comment leur mission est-elle délimitée par l’encadrement ? Les soldats doivent-il épargner les vies civiles quand bien même les détruire serait une condition de la réussite de la mission ? Ou bien faut-il accepter un taux de destructions des civils à titre de dommage collatéral ? La question devrait être agitée aussi bien pour des humains que pour des robots.

Mais le plus angoissant est ailleurs : il est dans la réaction « humaine » qui viendrait empêcher le déroulement de la mission, parce qu’il s’agit du respect d’une valeur trop fondamentale pour être mise en cause. Une mère porte son petit enfant ; elle est affaissée en travers du chemin où doit passer la patrouille. Derrière elle peut-être des terroristes, mais elle fait obstacle, tendant son nourrisson vers les soldats. Que font-ils ? Peut-être le chef de la patrouille lèvera la main. On ne tire pas ! Mais que fera le robot soldat ?

mardi 29 juillet 2025

Les dieux sont parmi nous – Chronique du 30 juillet

Bonjour-bonjour

 

Le fait divers peut parfois surpasser l’intensité de tout autre fait quand il coïncide avec la mythologie annonciatrice de présence des dieux parmi nous.

Ainsi de cette petite information du jour – « Attaqué par un cobra, un petit garçon de 2 ans mord le serpent et le tue. Un bébé de deux ans a été attaqué par un serpent alors qu’il jouait chez lui, vendredi 25 juillet 2025, à Bettiah (Inde). Contre toute attente, il a réussi à s’en sortir… en mordant le reptile, qu’il a tué sur le coup. » Ajoutons que l’enfant avait été mordu par le cobra, mais qu’il fut sauvé par l’intervention rapide de ses parents. 

 

- Voilà qui relève de l’extraordinaire, certes ; mais ne devrait-on pas y voir aussi un signe qui nous alerte que quelque chose de fabuleux vient de se passer ?

- II suffit pour cela de nous rappeler l’histoire d’Héraclès le héros grec, l’Hercule de nos ancêtres latins, qui vainquit de la même façon des reptiles placés dans son berceau par Héra la déesse jalouse : « Alors qu'Héraclès est encore bébé, Héra envoie des serpents pour le tuer, mais celui-ci les étrangle sans difficulté. Alertés par les cris des femmes, Alcmène et Amphitryon accourent et trouvent les serpents morts. Amphitryon convoque alors le devin Tirésias, qui prophétise les hauts faits du héros et son apothéose » (lire ici)

 


Voilà donc qui confirme ce que nous annoncions : ce fait divers est en réalité un signe révélant un avenir fabuleux – en tout cas inimaginable – porté par cet enfant.

- Moi, je n’en doute pas. Et vous ? 

lundi 28 juillet 2025

La « dark » romance – Chronique du. 29 juillet

Bonjour-bonjour

 

Il faut parfois regarder au loin pour savoir ce qui se passe près de chez nous. Ainsi de cette information concernant la lecture des ados en Nouvelle Calédonie, qui a toute les chances de documenter également ce qui se passe ici.

--> Il s’agit de cette branche de la littérature qu’on appelle la « dark romance ».

 

De quoi s’agit-il ?

« Dans ces romans très sombres et très "hot", le schéma est souvent le même. Les deux personnages se détestent, l'homme maltraite la jeune fille, qui tombe quand même amoureuse de lui. » (Lu ici) Faut-il le dire : les notions de consentement et de respect de l’autre sont absentes, mais malgré cela, les jeunes filles lisent avec intérêt ce genre de littérature.

D’ailleurs on lit ceci dans l’article cité : « Élève au lycée Lapérouse, Sarah* est adepte de "dark romance". Ce qui lui plaît avant tout dans ce style littéraire, ce sont "les histoires". "Elles sont intéressantes et elles sont longues." Que pense-t-elle des scènes de violence, de maltraitance ? "En vrai, ça va, nuance la jeune fille, qui estime savoir distinguer la réalité de la fiction. Mais il y a beaucoup de choses que je n'aime pas non plus." »

On connait la chanson, on l’a entonnée dès notre jeune temps au contact de la pornographie : on sait « faire le tri » comme si on fermait les yeux là où ça dégénérait.  

Là-dessus, relisons ce passage de Platon (République, IV, 439 e-440 d) « Léontios, fils d’Aglaïôn, remontait du Pirée, le long du mur du Nord, à l’extérieur ; il s’aperçut que des cadavres gisaient près de chez l’exécuteur public : à la fois il désirait regarder, et, à la fois, au contraire, il était indigné, et se détournait. Pendant un certain temps il aurait lutté et se serait couvert le visage ; mais décidément dominé par le désir, il aurait ouvert grand les yeux et, courant vers les cadavres : « Voici pour vous, dit-il, génies du mal, rassasiez-vous de ce beau spectacle ! ».

Voilà l’histoire : il y a un plaisir du mal, qu’on nomme plaisir de la transgression, mais qui existerait sans doute également là où aucun interdit n’existe. C’est un plaisir « pur » (si l’on peut dire) qui n’a besoin d’aucune justification, sauf celle de la jouissance.

--> Après, il y a à expliquer aux jeunes qu’entre le fantasme et la réalité, il y a une petite différence. Mais là, on rencontre une difficulté d’ordre tout à fait générale.

dimanche 27 juillet 2025

Plaisir et Sérénité – Chronique du 28 juillet

Bonjour-bonjour

 

Au Japon, même l’industrie automobile ne saurait exister sans dogme philosophique – c’est ainsi que celui de Subaru repose sur le principe de « Plaisir et Sérénité ». 

- Ce qui veut dire concrètement, qu’au lieu de chercher à innover à tout prix, ce qui engendre souvent des défauts, Subaru progresse par étapes mesurées. " C’est ainsi que la marque de voiture japonaise Subaru classée comme étant la plus fiable du marché mondial progresse sans prise de risque, ce qui lui a valu non seulement le titre de marque la plus fiable, mais aussi la reconnaissance de meilleur fabricant automobile mondial en 2025."  (Lire ici)

 

- La sérénité partage avec le bonheur cette caractéristique que la tranquillité d’esprit par rapport à l’avenir constitue son secret. Car comment être heureux si à tout moment on peut se demander si quelque chose de fatal ne va pas se produire ? En voiture, allez-vous être heureux, alors que vous roulez sur l’autoroute, si vous êtes à l’écoute du moteur, craignant qu’il casse ; ou des pneus inquiets qu’ils explosent ?

Jusqu’à présent la philosophie avait fait de la sérénité une condition du bonheur dont jouit le sage, justement parce qu’il est capable d’envisager sans crainte les malheurs que lui réserve l’avenir. Faute de savoir les empêcher, c’est par une gestion contrôlée des désirs qu’une telle tranquillité est assurée. Ainsi des stoïciens qui vous disent : « Votre enfant est mort, et vous vous désolez ? Mais que croyiez-vous ? Que les gens que vous aimez sont protégés de la mort pour cela ? Préparez-vous plutôt, alors même que vous jouissez de leur présence, à les voir disparaitre bientôt »

- Mais voilà : Subaru est là, qui vous dit : « Vous craignez en montant dans votre auto qu’elle ne déraille à pleine vitesse alors que vous doublez un 38 tonnes ? Soyez tranquille : avec Subaru c’est impossible, car sa sécurité est garantie et vérifiée par les milliers d’expériences. »

Un monde où la sérénité ne vient plus d’une culture de la sagesse mais du monde réel : voilà la définition du progrès véritable.

Merci Subaru !

samedi 26 juillet 2025

Êtes-vous toujours chafouin ? – Chronique du 27 juillet


(Suite du post du 9/10/21)

 

Bonjour-bonjour

 

Jean-Luc Mélenchon a choqué en disant du français que ce n’était pas une langue mais du « créole » (lu ici). Il est vrai qu’il parlait alors de la francophonie, mais sans même en savoir plus, il a semblé que porter atteinte à la langue française et à son prestige était insupportable.

Et pourtant… Quand on songe à la facilité avec laquelle le sens du mot « chafouin (= personne sournoise, rusée.) » a été transformé en « sentiment chagrin », on est méfiant. Quand on admet sans broncher cette phrase de Nagi, l’animateur de la nouvelle version d’Interville: « J’ai d’ailleurs des gens qui m’ont écrit pour me dire qu’ils étaient chafouins au début, mais avaient finalement aimé l’émission » on est mal placé pour être effarouché par la déchéance de la langue française en sabir créole.

Vous n’êtes pas convaincu ? Pourtant, la facilité avec laquelle cette erreur sur le mot chafouin s’est imprimée comme usage correct, n’a d’égal que la bienveillance avec la quelle « entendable » pour « audible », a été admis. D’ailleurs, c’est peut-être pour cela que les résultats de l’évaluation nationale d’entrée en 6ème ne devraient pas nous surprendre. En effet, alors qu’ils semblent inquiétants, on se demande si le niveau des parents ne gouverne pas celui des enfants. 

Exemple (voir ici) :

* les élèves devaient déterminer la signification du mot "peine" dans quatre phrases : 1) "Il éprouve de la peine à parler", 2) "Ce que tu lui as dit lui a fait beaucoup de peine", 3) "Ils ont eu à peine le temps de finir", 4) "Elle peine à faire ses exercices".

* Trois sens devaient être reconnus : 1) le chagrin, 2) la difficulté, 3) la justesse. 

--> En 2024, seuls 31,7% des élèves de sixième ont su identifier l'ensemble des significations. Un score en baisse par rapport à 2023, où ils étaient 32,6%. (lire ici)

Moi je demande : combien de parents ont-ils su lire correctement ces consignes jusqu’au bout ?

vendredi 25 juillet 2025

Airbag universel – Chronique du 26 juillet

Bonjour-bonjour

 

Lisant un article sur les exploits de la jeune Giulia Sarkozy en équitation et la trouvaille pour la protéger, à savoir un airbag d’équitation, je découvre que depuis longtemps celui-ci a été adapté aux motards « Lorsque la In&box détecte une chute, elle envoie le signal pour déclencher l'airbag - le tout en moins de 60 millisecondes. Le gilet gonflé protège : le thorax, l’abdomen, le cou et le dos. »

 

 

Airbag électronique pour la moto

 

Bien. Mais alors notre civilisation ne devait-elle pas s’appeler l’ère de l’airbag ? Une époque caractérisée par l’immunité assurée par des dispositifs techniques capables de pallier instantanément les erreurs que nous pouvons commettre ? 

- Alors je sais bien que des défectuosités de ces airbags ont entrainé la mort d’automobilistes innocents. Il s’agit de la marge d’erreur que nous devons accepter pour bénéficier quand même des protections qui restent assurées.  

Par contre, nous ferions mieux de nous demander dans quels domaines nous avons encore des progrès à faire. – Je veux dire : quels airbags inventer pour nous abriter des échecs et des souffrances imposées par les risques de la vie quotidienne. Certes des airbags ménagers pour nous protéger des coupures en faisant la cuisine ou des chutes d’escabeau en raccrochant les rideaux, ça doit déjà exister.

Mais des airbags pour nous mettre à l’abri des humiliations au bureau ou des chagrins d’amour dans notre couple, ça reste à inventer. Si la petite Giulia peut tomber de cheval sans se faire mal, pourquoi ne pourrait-elle pas se faire plaquer par son petit ami sans en souffrir ?

jeudi 24 juillet 2025

Quand ze serai grand, ze serai in héros – Chronique du 25 juin

Bonjour-bonjour

 

Kévin Vauquelin : vous connaissez ? Non ?

Regardez :

 

 


 

Le voilà : vous ne connaissez que lui ! Lui, le petit français qui découvre le Tour de France ; qui à chaque étape est l’objet des sollicitudes des présentateurs, savoir s’il n’a pas trop de difficultés avec tous ces obstacles qu’il découvre – vu que c’est son premier Tour de France. On a même délégué un reporter en moto qui le suit tout au long de l’étape, et à qui on demande de temps en temps où en est Kévin Vauquelin. Hier par exemple pour l’arrivée en altitude au col de la Loze, on se demandait s’il n’allait pas prendre froid… 

Côté résultat Kévin étonne par sa maturité mentale, toujours à gérer ses efforts sans jamais se décourager même quand il est lâché dans les cols. D’ailleurs, il ne perd pas des places au classement général : il « glisse » comme hier de la 6ème à la 7ème place. 

Bref : pour un débutant, c’est un débutant remarquable…

Notez que cette sollicitude n’est pas nouvelle ; elle se manifeste même couramment pour un coureur français alors que la France n’a plus depuis des décennies quelqu’un qui puisse réellement performer dans le Tour. 

/ A noter, une analogie remarquable "Pour un français, le Tour de France est au sport cycliste ce que la chanson est au concours de l'Eurovision/

Mais au jourd’hui il y a quelque chose de maternel dans l’attention portée à ce coureur. D’abord on souligne sa jeunesse : 24 ans ! Il a tout l’avenir devant lui et une marge de progression supposée prometteuse. Ensuite il a tout à apprendre sur le Tour de France et il ne cache pas qu’il est là pour apprendre justement. Cette humilité associée à cette positivité en fait un héros en puissance.

--> Voilà l’originalité de ce coureur : il se sait héros, mais pour demain.

Alors que Siegfried, le personnage wagnérien est un héros qui ne le sait pas, Kévin se donne comme programme de le devenir.

- Qu’est-ce que tu feras quand tu seras grand, mon petit Kévin ?

- Quand ze serai grand, ze serai un héros !

mercredi 23 juillet 2025

Gloubi-boulga socio-anthropologique (sic) – Chronique du 24 juillet (2)

Bonjour-bonjour

 

Léa Salamé a répondu dans une longue interview aux questions posées entre autre par sa désignation comme présentatrice du 20 heures de France 2.

 


 

« Je n’y avais jamais rêvé car une partie de moi se disait que seule une vraie Française pourrait le présenter. Je suis une Arabe catholique, en couple avec un Juif. Je ne suis pas une blonde aux yeux clairs donc je me le suis sans doute interdit à moi-même » (Lire ici)

 

Soit, en détaillant : une identité qui allie

1) une Arabe 

2) une catholique 

3) qui est en couple avec un Juif

On comprend que chaque attribut est présenté comme étant contradictoire avec les deux autres, et c’est ce fait qui nous intéresse plus que de savoir qui est légitime et qui ne l’est pas pour présenter le Journal de 20h.

Ce qui frappe, c’est surtout qu’on désigne comme problématique une synthèse de marqueurs qui sont complètement hétérogènes les uns aux autres. 

A savoir :

1) une donnée qu’on a cru biologique, la race, et qui est aujourd’hui conçue comme un simple critère idéologique utilisé pour classer les groupes humains (cf. ici)

2) Une religion considérée propre à une race (= blanche) et inappropriée pour qualifier la spiritualité d’autres races.

3) Le mariage inter-racial, ici entre arabe et juif, autre contradiction par rapport à un ordre approprié.

 

Le caractère idéologique de cette assimilation saute aux yeux : il s’agit de s’en défaire, mais en prend-on le chemin ?

ZéroGPT – Chronique du 24 juillet (1)

Bonjour-bonjour

 

Une lycéenne souffrant d’un trouble de l’attention et pour cette raison autorisée à utiliser un ordinateur pour rédiger sa copie de philo au bac a dans un premier temps été accusée par son correcteur d’avoir utilisé une IA générative pour rédiger sa copie. Cette accusation a été finalement abandonnée par le rectorat de Paris, mais la question reste soulevée pour d’autres candidats qui n’ont pas bénéficié de cette mesure. (lu ici)

On sait que dès 1954 Alan Turing avait formulé son célèbre test visant à détecter la présence d’un ordinateur dans les interlocuteurs d’un dialogue « à l’aveugle ». À présent des démarches à faire pour pénétrer dans certaines applications imposent une épreuves visant à « prouver que vous n’êtes pas un robot ».

 


Exemple de test destiné à détecter que l’utilisateur n’est effectivement pas un robot

 

Aujourd’hui, « Il existe de nombreux détecteurs d’IA (exemple : zéroGPT) », selon l’Université de Bretagne Sud, ajoutant « mais actuellement la qualité des détecteurs ne permet pas avec certitude de confirmer l’utilisation d’une IA dans la conception de contenus. »

 

Bien sûr, il faudrait être naïf pour croire qu’un tel dispositif pour deviner qui a « rédigé » la copie sur la quelle la jeunes lycéenne a été mise en cause. Je note toutefois que nous avons la naïveté de demander à la machine (avec zéroGPT) de débusquer les productions de la machine (chatGPT). Comme nous n’avons pas la prétention d’exiger une quelconque moralité à nos ordinateurs, sur quoi allons-nous fonder notre confiance ?

mardi 22 juillet 2025

Taisez-vous, méfiez-vous… - Chronique du 23 juillet

Bonjour-bonjour

 

Vous avez peut-être déjà entendu cette injonction fort populaire en France en 1915 : « Taisez-vous, méfiez-vous : des oreilles ennemies vous écoutent »


 

Eh bien voilà que cette injonction revient dans l’actualité, mais à propos … d’une voiture de marque chinoise suspectée de transmettre en Chine des informations glanées par ses capteurs (audio, vidéo, géolocalisation, biométriques) logés dans l’habitacle. (Voir ici)

Déjà Gina Raimondo la secrétaire américaine au Commerce de l’époque Biden, nous avait alertés : « les voitures modernes sont de véritables centres de données roulants, équipés de caméras, de micros et de GPS. Entre de mauvaises mains, ces technologies pourraient devenir des outils d’espionnage redoutables ».

Aujourd'hui, cette méfiance est nourrie non seulement par les performances de ces voitures en matière de transmission de données, mais aussi par l’absence de garanties du gouvernement chinois : « La loi sur le renseignement national en vigueur à Pékin impose à toutes les entreprises du pays de « coopérer » avec les autorités si celles-ci en font la demande » A quoi s’ajoute « l’opacité des logiciels embarqués et l’impossibilité de vérifier l’intégralité du code source », conclusion :  « Aucune garantie ne peut être apportée quant à la confidentialité des données sensibles collectées à bord des véhicules BYD. » (Article cité)

Oui, il s’agit de modèles BYD – mais les autres ? Votre Peugeot, par exemple, qui vous dit qu’elle ne transmet pas à « quelqu’un » les itinéraires de votre GPS ? Et qu’elle ne filme pas vos passagers, y compris votre tendre mais illégitime compagne embarquée dans une rando crapuleuse ?

 

 

 

BRRrrrrrr !

lundi 21 juillet 2025

La servitude sans maitre – Chronique du 22 juillet

Bonjour-bonjour

 

Dans les démocraties du monde « dit » libre, la liberté des citoyens fait obstacle à l’aliénation des hommes et des femmes en empêchant leur domination explicite dans le monde du travail ; mais aussi en allant contre les idéologies qui poussent les victimes d’une société injuste à vouloir cette injustice. Tel est selon Marx l’effet de la religion « opium du peuple », qui conduit celui-ci à se prosterner devant ses exploiteurs.

Dans notre monde dé-spiritualisé, une telle domination peut aussi venir d’une manipulation occulte des valeurs qui détourne le public de ce qui peut relever sa moralité pour le contenir dans des comportements de soumission et d’abrutissement. Tel est l’usage facilité des drogues ; et tels aussi les influences exercées par les réseaux sociaux qui cultivent l’irrationalité des émotions – y compris dans les jugements « politiques ».

Les réseaux sociaux seraient ainsi la pire des aliénation, celle que les aliénés s’infligent à eux-mêmes volontairement comme par libre décision – allant jusqu’à glorifier ceux qui les dominent sous le nom « d’influenceurs ».

 

-->Après la servitude volontaire, voici la servitude sans maitre ! Voilà ce que notre époque a inventé. Non pas comme autrefois une servitude où le maitre est faussement reconnu comme bienfaiteur : « Not’bon Maitre » disaient les paysans du seigneur qui les affamait. Mais aujourd’hui, plus rien de tout ça ! Une domination sans tête, ou du moins seulement avec celle que constituent collectivement ceux qui la subissent. Et pour que ce soit possible, laissons libre cours à la bêtise et aux passions des victimes. Donnons le commandement à ce qu’il y a de plus médiocre en chacun de nous. Voilà la recette d’un monde dystopique dans lequel Big Brother serait devenu inutile.

 

… Il existe peut-être une alternative à ce constat désolant : certains imaginent en effet qu’il y a quand même quelque part une source de cette domination : il s’agit des Grands Manipulateurs d’algorithmes capable de nous pousser à faire « spontanément » ce que veulent nos dirigeants occultes. D’où des procès accusant ces algorithmes tel celui intenté au réseau X par la justice française.

… Mais allez donc savoir ce que sont ces algorithmes ? La CNIL elle-même ne trouve comme exemple d’algorithme que la recette de cuisine (cf. ici) : allez comprendre pourquoi ces réseaux sont si puissants avec ça.

dimanche 20 juillet 2025

Pétition contre la loi Duplomb – Chronique du 21 juillet

Bonjour-bonjour

 

Nous assistons en ce moment à un retour du conflit entre démocratie représentative et démocratie directe. Autrement dit entre la loi Duplomb, adoptée par la représentation nationale le 8 juillet et la pétition qui demande son abrogation et qui a recueilli à ce jour plus d’un million de signatures. Or, une telle pétition ne peut selon la Constitution obtenir un telle annulation, mais seulement un débat à l’Assemblée nationale.

- Selon cet article, Madame Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée a déclaré que, si « Un débat ne pourra en aucun cas revenir sur la loi votée », en revanche « on ne peut que constater les chiffres qui montrent qu’une partie des Français veut que l’on débatte ». C’est là que madame Braun-Pivet se trompe : les signataires ne vont pas se contenter d’un débat en estimant très probablement que leur nombre prouve que le peuple français rejette cette loi « écocidaire », et que, par ailleurs, aucune loi, même votée par la représentation nationale n’a de légitimité dans ce cas. Je suppose qu’on est revenu à l’époque des Gilets-jaunes (mais l’avons-nous jamais quittée ?) où les ronds-points clamaient « Nous sommes le peuple ! » et réclamaient les pleins-pouvoirs.

On pourrait comparer les chiffres : 1 million de pétitionnaires versus 49 millions d’électeurs représentés par les députés. Mais on a mieux à faire : mettre sur la table les lois auxquelles nous avons tous souscrits implicitement depuis le vote de 1958 et qui, en décidant de choisir la constitution de la 5ème République, fixe les lois qui s’imposent dans tous les cas sur tout autre expression de la volonté populaire.

- On dira « Depuis 1958, que de choses ont changé ! Qui nous dit qu’un nouveau scrutin constitutionnel donnerait le même résultat ? »

En effet. Sans mettre en cause l’adoption d’une nouvelle constitution (comme LFI) pourquoi ne pas introduire un vote de confirmation constitutionnel qui redonnerait de la vigueur à notre République – un peu comme la « Fête-sed » au temps de Pharaons ? Rappelons que, selon les historiens, les fêtes-sed consistaient à l’origine dans les sacrifice du chef de clan devenu trop vieux et à son remplacement par un nouveau chef (voir ici).

On comprend que nos dirigeants ne soient pas trop pressés qu’on ressuscite ce rituel. 

Et pourtant…

samedi 19 juillet 2025

Les femmes ont-elles le droit de faire « pipi-debout » ? – Chronique du 20 juillet

Bonjour-bonjour

 

Ma lecture des actualités a été sollicitée par ce titre : Au Festival de Musilac : une femme exclue pour avoir utilisé un « pisse-debout ».

Après m’être enquis de la nature de cet accessoire :

 

 

Je me suis un peu plus documenté – et voici son histoire :  lors du Festival de Musilac, cette festivalière désireuse de ne pas perdre plus de 45’ en attente devant les wc-femmes s’est réfugiée du côté des hommes où, armée d’un « pisse-debout » (image ci-dessus) elle s’est mise à l’œuvre devant un urinoir-homme. C’est là qu’elle a été expulsée par le service d’ordre prétendant qu’elle n’avait « rien à faire ici », puisque c’était réservé aux messieurs.

--> On peut clamer l’égalité hommes-femmes, il n’en reste pas moins que certaines différences anatomiques ne peuvent être effacées par un simple décret.

Quoique…  Un petit rappel. Nous sommes au 17ème siècle.

Louis Bourdaloue (1632-1704), considéré comme l'un des pères jésuites les plus illustres du règne de Louis XIV était un excellent orateur qui passionna la Cour et le tout Paris avec ses sermons éclairés. Toutefois ses sermons étaient interminables et pour ne pas perdre une miette de ses prêches, les femmes venaient à la messe avec un pot de chambre qu'elles plaçaient sous leurs robes à panier. C'est ainsi qu'il fut baptisé « Bourdaloue ».

 


Bourdaloue manufacture de Sèvres.

« Pour faciliter son utilisation, sa forme s'adapte parfaitement à la morphologie féminine : en ovale, haricot ou nacelle, il possède des bords rentrés vers l'intérieur pour éviter de blesser. » (

voir ici)

 

Toléré au 17ème siècle, interdit au 21ème, le fait pour les femmes d’uriner sans passer par des w.c. parait bien énigmatique – mais de là à en faire un sujet de commentaire il y a de la marge.

Là encore, il faut marquer un arrêt. Car alors que le bourdaloue tient compte de cette différence anatomique et laisse la femme dans sa position naturelle, le « pisse-debout » parait braver la nature en permettant aux femmes de se poster comme les hommes, effaçant cette différence essentielle.

… « Essentielle » pour qui ? Pour l’organisme tel que la nature l’a conçu ou pour la culture humaine qui interprète la nature ?

vendredi 18 juillet 2025

Transgression des tabous : réenchanter la routine – Chronique du 19 juillet

Bonjour-bonjour

 

Musardant dans les « infos du jour » fournies par Google, je note une présence assez visible d’articles sur l’amour charnel, distillé avec force de conseils liés à la canicule. Visiblement il s’agit d’aider les lecteurs à profiter du repos estival pour développer leur sexualité sans souffrir de l’excès de chaleur. 

Lisant d’un peu plus près, j’observe qu’il s’agit surtout d’aider les couples à franchir les frontières des tabous, en toute impunité.

Impunité ? Mais que risque-t-on à violer des tabous ? Eh bien on risque le dégoût, la honte et la mésentente avec le ou la partenaire. D’où des conseils fort instructifs pour sécuriser l’aventure tout en permettant à cette transgression de « réenchanter la routine » comme le suggère cet article consacré à l’amour en plein air.

Bien – Mais pour celui qui comme moi a franchi d’autres limites – celles imposées par l’âge à la quantité d’hormones disponibles pour se lancer dans de telles expédition – il reste quand même la lecture des œuvres venues du passé et qui chantent le bonheur de l’amour charnel, qui, vu de ce lointain passé s’en trouvent toute rafraichies. Tel le baiser chanté par Jean Second, mort à Tournai en 1536 à l'âge de 24 ans.

Lisez plutôt cet extrait : « Tandis que tu me presses dans tes doux bras qui l’un et l'autre m'enserrent, et que penchant sur moi tout ton être, ton cou, ta gorge et ton lisse visage, tu te suspends, Néère, à mes épaules ;

tandis que, joignant tes jolies lèvres à mes lèvres, tu me mords la première et te plains ensuite si je te mords à mon tour, et que çà et là tu dardes ta langue tremblante et que çà et là tu suces ma langue gémissante, m'envoyant de ta suave haleine le souffle doux, harmonieux, humide, qui nourrit, ô Néère, ma misérable vie, aspirant mon haleine défaillante, ardente, brûlée de trop de chaleur, brûlée du feu de ma poitrine épuisée, et que tu déjoues, Néère, mes flammes du souffle de ta poitrine qui aspire mon feu, ô haleine qui charme ma chaleur ! 

c'est alors que je dis : « L'Amour est le dieu des dieux, et nul dieu n'est  plus fort que l'Amour; s'il est quelqu'un pourtant de plus fort que l'Amour, c'est toi, toi seule, à mon avis, Néère, qui est plus forte. »

- Inutile de s’appesantir sur la généalogie de la nymphe Néère à qui ces vers sont dédiés : par contre, chacun trouvera dans ces vers un formulaire du baiser amoureux parfaitement raccord avec notre expérience : nos ancêtres embrassaient exactement comme nous. Avec le même érotisme ; et aussi avec les mêmes tabous. Car outre l’haleine partagée au cours du baiser, qu’en est-il de la salive ? 

- Attendons les prochains conseils Google pour savoir comment l’introduire dans nos futurs jeux amoureux.

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N.B. Je commettais il y a quelque temps une réflexion sur l'art du baiser. On les trouvera ici

jeudi 17 juillet 2025

Que veut le peuple ? – Chronique du 18 juillet

Bonjour-bonjour

 

La polémique sur la suppression des journées fériés - dont le lundi de Pâques - fait feu de tout bois, dont celui de l’influence de la religion pour un pays laïque comme l’est la France.

- On se dit que tout ça sent très fort la manipulation : après tout il serait intéressant pour le gouvernement que les français s’écharpent sur l’importance des jours consacrés à la pratique religieuse plutôt qu’à faire les comptes du déficit imposé à chacun du fait du plan de retour à l’équilibre financier. 

Mais on ne refait pas les amateurs de polémique : les voici faisant état des graves conséquences qu’auraient pour notre pays un affaiblissement « de plus » de la vie religieuse – en particulier suite à la suppression de la pratique du lundi de Pâques. Et de rappeler cette citation attribuée à Napoléon : « Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole ». On se rappelle d’ailleurs la tentative de déisme durant la Révolution française avec le Culte de l’être suprême instauré par Robespierre visant à refonder la société sur la pratique de vertus civiques.

 

 

Estampe datant de 1794 

 

- L’intérêt de cette résurrection est de rappeler l’importance pour une société d’avoir un point d’ancrage pour notre époque. Pour parler comme Napoléon, quelle est notre « boussole » ? Et d’ailleurs – à supposer qu’elle existe quand bien même nous l’aurions oubliée – savons-nous bien quel "pôle nord" elle nous indique ?

Pour répondre à cette question il suffit de se remémorer les épisodes de luttes populaire vécus durant les dernières années : Gilet-jaunes et âge de départ à la retraite en tête. Notre Être suprême c’est bien les plaisirs sensuels sous toutes leurs formes, vécus par des êtres en pleine possession de leurs moyens.

Une preuve ? Hier (17/7/25) une statistique tout juste publiée montrait qu’alors que la crainte des méfaits du tabac grandissait dans le pays, en revanche l’usage du cannabis et de la cocaïne était jugé sans danger.

--> Dans un pays où la consommation de cocaïne aurait été généralisée et réputée sans danger, qu’est-ce que le peuple aurait encore à vouloir ?

mercredi 16 juillet 2025

Faire payer les riches – Chronique du 17 juillet

Bonjour-bonjour

 

Depuis hier, date à laquelle le gouvernement a dévoilé son plan d’économie de 40 milliards d’euros, un cri unanime monte du peuple : il faut imposer non pas les plus pauvres, mais aller chercher l’argent là où il est, chez les riches. Et de proposer la taxe Zucman, qui envisage de taxer à hauteur de 2 % les 1 800 foyers fiscaux qui possèdent un patrimoine supérieur à 100 millions d’euros, empêchant les effets d’évitement observés dans la fiscalité de certains multimillionnaires, lorsqu’ils structurent leur patrimoine pour en diminuer la fiscalité.

 

- Le 7 juillet, sept prix Nobel d’économie avaient appelé la France à « montrer la voie au reste du monde » en mettant en place un tel impôt minimum.

 

 

La France à l’assaut des richesses selon Eugène Delacroix (sic)

 

Ah… Le peuple en lutte contre les mauvais riches, voilà qui peut enflammer les ardeurs. 

… Mais sans oublier qu’en réalité ce ne sont pas les riches mais leurs richesses qu’il faut viser. Ce qui rend l’exercice un peu plus délicat surtout dans ce monde ouvert, où chacun peut mettre son agent à l’abri d’une frontière sans avoir à décoller son derrière de son fauteuil.

Ajoutons que ce monde n’est plus celui des Misérables : il est insensible à l’appel patriotique et de nos jours Gavroche aurait beau invoquer Voltaire et Rousseau, rien n’empêcherait ces gens-là de planquer leurs économies au-delà des frontières. Ce n’est plus une question de morale, mais de bon sens.

Et la morale, où va-t-elle se cacher ? Qui donc va prendre la main de la petite Causette et la soulager de son fardeau ?

Je ne sais pas… J’imagine qu’il y a des associations pour ça ?

mardi 15 juillet 2025

Voracité – Chronique du 16 juillet

Bonjour-bonjour

 

Pendant qu’en France on s’écharpe autour de bouts de chandelles pour savoir qui va payer les 40 milliards d’économie requis pour rester à flot budgétairement, aux Etats-Unis le Président Trump dévoile des centaines de milliards de dollars d’investissements pour alimenter l'IA en électricité.

 

Lisant cet article, je me sens tiraillé entre deux étonnements :

- l’un qui prend acte de la voracité de l’État américain pour la domination mondiale. L’ambition est de devenir ou de rester le numéro un mondial dans cette industrie informatique – ambition qui passe par le développement à vitesse accélérée de l’IA – générative en particulier. 

Au moment où ce sont les jours de carences pour congé de maladie qui semblent faire l’avenir de la France, aux U.S. ce sont les centrales électriques dédiées uniquement à l’industrie informatique qui soucient les investisseurs.

- l’autre étonnement concerne une autre voracité. Cette fois il faut noter que l’IA générative est capable de se développer toute seule – ou presque – à condition de recevoir la quantité d’électricité dont elle a besoin pour fonctionner. Quand certains en sont encore à chercher les bons algorithmes et les bonnes puces, les américains ont déjà tout cela et cherchent simplement une prise pour brancher leurs computers. 

 


La France l’a bien compris qui offre aux investisseurs l’opportunité de construire leurs data centers près d’un site dédié à la construction de centrales nucléaires. 

Petite ambition, certes, mais ambition quand même.