lundi 30 septembre 2019

LA FAMILLE CHIRAC NE SOUHAITE PAS LA PRÉSENCE MARINE LE PEN À LA CÉRÉMONIE OFFICIELLE D'HOMMAGE À JACQUES CHIRAC LUNDI.

Marine Le Pen déclare : "le respect de l'esprit républicain, c'est que dans la mort on n'est plus dans le conflit politique, dans la contestation politique, on est dans l'hommage"
Gérald Darmanin quant à lui déclare "Je pense que le président Jacques Chirac a été sans aucune espèce de doute possible un grand ennemi de la famille Le Pen et que c'est un bel héritage que nous devons continuer à mettre en place" 
On rappelle qu’un décret de 1989 relatif aux cérémonies publiques fixe la liste des corps et autorités pouvant être conviés. Les députés en font partie et Marine Le Pen est députée du Pas-de-Calais. Lu ici

« Dans la mort on n’est plus dans le conflit politique », mais la lutte contre la famille Le Pen « c'est un bel héritage qu’il faut continuer à mettre en place ». Quand la lutte est trans-générationnelle, qu’elle devient un héritage, ça s’appelle une vendetta.
Quoique… On est encore hésitant : « vendetta », n’est-ce pas un trop grand mot, ne s’agit-il pas en réalité d’une simple coutume à la quelle on se conforme juste pour que l’ordre habituel du protocole soit respecté ? Oui, à moins que cette présence à cette cérémonie soit un message politique avantageux pour le parti dirigé par Marine Le Pen.
On en est à peu près convaincu lorsqu’on lit cette déclaration de Marine Le Pen, faite quelques heures avant ce refus : « Je suis la présidente du premier parti de France. Il est parfaitement naturel que je me rende aux obsèques de l'ancien président de la République qu'était Jacques Chirac ». Il ne s’agit certes pas de prendre une revanche sur celui qui a vaincu son père en 2002. Il s’agit de montrer que le Rassemblement National est devenu le premier parti de France – rang prouvé et certifié par cette présence. Rang contesté par son éviction : pour être le premier parti de France, encore faut-il être un parti républicain, ce que la famille Chirac conteste – là est sans doute le message du défunt président dont il faut sauvegarder l’héritage.

dimanche 29 septembre 2019

COMMENT CHIRAC A APPRIS QU'IL SE RETROUVAIT FACE À LE PEN AU SECOND TOUR DE LA PRÉSIDENTIELLE DE 2002

Jacques Chirac est en réunion avec son équipe lorsque Patrick Stefanini, son directeur de campagne l’avertit que Jean-Marie Le Pen est en seconde place. Chirac ne l’écoute pas et le met dehors. Il revient 10 minutes plus tard, sûr de lui, et déclare: "c'est certain!".
Chirac comprend. Il arrête la réunion, laisse son équipe de campagne se débrouiller, se souvient Patrick Stefanini. « Nous on est contents, on sait qu'il a gagné et que l'UMP va gagner dans la foulée les élections législatives. Lui est empreint d'une extraordinaire gravité, parce qu'il mesure le signal que la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour envoie à la société française » Lu ici.

On est un certain nombre à savoir exactement où l’on était et ce que l’on faisait le 21 avril 2002 après 20h tant cet évènement nous a sidéré.
Mais justement, alors que l’extrême droite est aujourd’hui aux portes du pouvoir et, si elle n’y est pas encore parvenue, qu’elle s’apprête à le faire pour 2022, soit 20 ans plus tard – c’est bien le moment de revenir sur 2002 pour comprendre ce que nous n’avions pas compris alors. Car, comme le dit l’article cité, nous avions cru que le Front National nous adressait un message : il s’apprêtait à prendre les commandes du pouvoir politique en France et à appliquer son programme. Devant cette menace nous devions nous mobiliser pour l’empêcher.
Seulement voilà : contrairement à ce que dit aujourd’hui encore cet article, ce n’était pas seulement un signal envoyé à la société française ; c’est aussi et surtout un signal envoyé par la société française. C’est l’effet de l’échec du Président Chirac élu sur le slogan de la réduction de la fracture sociale, c’est cette société fracturée qui menace un Président et un parti qui ont gouverné pendant 7 ans sans rien réparer du tout.
Alors certes ce même président a été réélu avec 82% des voix contre Jean-Marie Le Pen ; l’union sacrée s’est faite sur son nom, seul recours contre le péril du F.N. On a voté contre et non pas pour. Certains ne se privent pas de dire que le Président Macron a été exactement dans la même situation en 2017, façon de souligner que sa légitimité en est entachée. Mais surtout, retenons la leçon : les élections sont une occasion pour le peuple d’envoyer un signal qui, s’il n’est pas reçu, va se répéter dans la rue de façon un peu plus violente.
… Eviter la violence : oui, mais à quel prix ? Et pourrons-nous le payer ? Les révolutions ne sont pas toujours évitables, même quand elles commencent seulement en crises sociales.

samedi 28 septembre 2019

INCENDIE DE L'USINE LUBRIZOL À ROUEN : DE L'AMIANTE DANS LA TOITURE BRÛLÉE

Alors que Jean-Michel Bérégovoy, adjoint EELV au maire de la ville de Rouen s’inquiétait : «  On souhaite que des études précises de la qualité de l'air soit réalisées. Il y a 8000 mètres carrés de matière amiantée dans l'atmosphère. C'est énorme », le Préfet quant à lui écartait tout risque : « Dans l'air, il n'y a pas d'inquiétude à avoir, c'est tout à fait clair. Par contre, il y en a sur le site de l'usine et il va y avoir un travail de restauration très poussé à mener. » (Lu ici)

Ecoutons le Préfet : « C’est tout à fait clair » ; voilà une expression qui incite à la modération ; c’est une rhétorique qui n’est pas un simple ornement du discours mais bien un acte visant à emporter l’adhésion.
Le procédé utilisé par le Préfet consiste à affirmer une chose comme une évidence dont la lourde présence est encore dans tous les esprits. Une chose à la quelle l’interlocuteur se doit d’adhérer, qu’il ne peut songer à nier pas plus qu’une réalité objective.
« C’est tout à fait clair »… Reste à repérer ces modérateurs lorsqu’ils sont à l’œuvre. On a vu que l’évidence objective était sollicitée pour emporter l’adhésion comme lorsqu’on dit : « On voit bien que… », ou alors : « S’impose alors l’idée… » 
Attention ! Il ne s’agit pas de conclure un raisonnement en bonne et dûe forme, et qui pourrait se formuler par C.Q.F.D. ; il s’agit d’une évidence de l’ordre de l’intime conviction, qui s’impose intuitivement à chacun et donc aussi à tous. On aurait le même effet avec un modérateur d’unanimité : « Tout le monde sera d’accord pour dire » ; ou plus vague : « On sait tous que… »
Mon voisin qui ne s’embarrasse pas de rhétorique procède de la même façon : « Vous êtes bien d’accord avec moi, M’sieur ? » C’est un peu rustique comme manière, mais au fond ça ne change rien. On est prié de s’aligner.

vendredi 27 septembre 2019

LOI DE BIOÉTHIQUE : L'ASSEMBLÉE REJETTE DE JUSTESSE LA P.M.A. POST-MORTEM

Interdite en France, la procréation médicalement assistée post-mortem consiste à réaliser une PMA après le décès du conjoint, sous forme d'insémination de sperme congelé ou d'implantation d'un embryon congelé avant le décès du conjoint.
Aurore Bergé, l'une des responsables LREM sur le texte, a évoqué "l'intérêt supérieur de l'enfant, qui aurait à porter un récit particulièrement lourd" après un drame. (Lire ici)


Voilà un sujet particulièrement épineux : comment interpréter l’intention d’un homme qui serait mort après avoir prévu de faire une implantation de ses gamètes, prélevés et congelés « pre-mortem » ? S’il le voulait avant, pourquoi ne le voudrait-il plus après – même s’il n’est plus pour le confirmer ? Pourquoi lui refuser de continuer à exister à travers sa descendance ? S’il s’agit de ne pas faire un orphelin, on y consent, mais alors il faut aussi refuser la PMA aux femmes seules.
Lisons un peu mieux la déclaration sus-mentionnée. On comprend qu’on continue de prendre en compte l’intérêt de l’enfant, mais cette fois au titre de l’histoire familiale. Car cet enfant n’aurait eu l’existence qu’en raison de la mort de son père. Les garçons ont le désir de tuer leur père, du moins c’est ce qu’une certaine psychologie nous fait croire. Mais cette fois, la mort est non pas l’effet de cette naissance, mais sa cause. « Tu ne tueras pas ton père, même symboliquement, vu que tu n’as vu le jour que grâce à sa mort ! »
Reste qu’il y a déjà des cas où une telle chose se produit : c’est lorsqu’un enfant est conçu après le décès d’un petit frère ou petite sœur comme si une place avait dû se libérer pour le faire advenir ; mieux – ou pire – lorsque le nouveau venu est baptisé du prénom de l’enfant disparu, comme s’il était missionné pour le remplacer. 
Pour autant que je sache cette pratique n’est pas interdite : alors pourquoi empêcher les inséminations post-mortem ?

jeudi 26 septembre 2019

"CAMÉLÉON BONAPARTE" : JACQUES CHIRAC VU PAR LA PRESSE ÉTRANGÈRE

La mort transfigure la vie et les panégyriques ne retiennent que les faits glorieux accomplis par le défunt.
Pourtant si l’on regarde les réactions à la mort de Jacques Chirac, telle que vue depuis l’étranger, on a une toute autre impression. En particulier celle de « girouette » changeant d’avis selon ses ambitions ; et celle de Bonaparte, chef autoritaire – mais ça c’est bien entendu un travers très français : on ne va pas reprocher aux français de juger selon leur identité.
Les anglo-américains ne ménagent pas Jacques Chirac, même après sa mort. Laissons tomber la rancœur des américains plantés par le Président français en pleine préparation de la guerre anti-Saddam ; et la détestation des français consubstantielle à la nation anglaise. Il faut dire aussi que certains « éloges » funèbres françaises ne valent pas mieux.
Mais justement : n’est-ce pas là que se rencontre la sincérité ? Certes il ne s’agit pas de dire du mal des morts rien que pour être sincère. Mais quoi ? La mort transfigure-t-elle véritablement la vie ? Malraux disait « la mort transforme la vie en destin », signifiant par là que, d’un coup, tous ses épisodes prennent un sens dans le parcours complet de la vie – n’est-ce pas là déjà beaucoup ? Faut-il en plus que ce soit un parcours glorieux – voire héroïque ? Récemment, sur un plateau télé les invités faisaient l’éloge d’un réalisateur ciné qui était présent. Gêné de tant d’amabilité, ce dernier a juste dit : « J’ai cru que j’étais mort ».

LES FEMMES GALÈRENT À CONCILIER VIE PRO ET VIE PERSO ET LEUR ENTOURAGE LEUR REPROCHE

« 21 % des femmes qui déclarent devoir souvent se dépêcher dans leur travail font état de difficultés avec leurs proches. La charge mentale au travail et le débordement accroissent davantage le risque de reproches », souligne aussi Maryline Bèque. 

Vous lirez ici le détail, mais moi, quand je lis « charge mentale » à propos des femmes je ne pense pas à celle du travail mais celle de la vie domestique :


On aura reconnu dans cette image un extrait de la BD en ligne « Fallait demander » qui décrit l’épuisement féminin devant la mise en ordre des travaux nécessaires à la maison, étant entendu que les maris sont des lâches qui font semblant de s’y intéresser tout en se mettant à l’abri de leur incompétence : imaginez un peu un homme repassant ses chemises ou passant proprement la bâche dans la cuisine !
Mais je crois que selon cette BD, peu importe : quand bien même l’épouse aurait le mari modèle capable d’exécuter les tâches ménagères quand on les lui demandes ; quand bien même elle aurait une femme de ménage pour ça : il lui resterait cette tâche organisationnelle qui fait qu’elle se sent épuisée avant même d’avoir mis le pied par terre le matin. Et puis être le chef qui commande le mari, ça ne tente pas beaucoup de femmes – d’avantage séduites inconsciemment par la virilité de leur compagnon ? Peut-être…

- Alors, voilà qu’on lui en demande autant au travail, et que ce redoublement des soucis ne peut que l’épuiser d’avantage, d’autant qu’elle ne peut comme les messieurs se détendre au retour à la maison avec la bonne conscience du devoir accompli en sirotant son whisky devant la télé : car voilà qu’en plus elle se trouve accablée de reproches à son retour (article cité).
Comment se fait-il qu’il n’y ait pas plus de femmes pour changer de sexe ?

mercredi 25 septembre 2019

LA COUR SUPRÊME ESPAGNOLE DONNE SON FEU VERT À L'EXHUMATION DE FRANCO



  
Cet arrêt de la plus haute instance judiciaire du pays valide la décision du gouvernement d'exhumer Franco du "Valle de los Caidos" et de le réinhumer dans le cimetière plus discret d'El Pardo, au nord de Madrid, où est enterrée son épouse. (Lire ici)


« Réinhumer » : certains médias qui ne s’embarrassent pas de nuance parlent de « rempotage » : c’est peu flatteur et ça met en évidence la difficulté qu’éprouvent certains peuples à « tourner la page » d’une dictature. Qu’on se rappelle la même crispation en France à propos du maréchal Pétain que certains voudraient aujourd’hui encore, voir inhumé à Douaumont plutôt que près du bagne de l’ile d’Yeux (1)
Outre la prégnance du respect des chefs dans les mouvances d’extrême droite, on peut aussi être sensible à l’importance du tombeau dans la mémoire des hommes. Certes les tombeaux n’ont pas été uniquement faits pour signaler la présence d’un corps : les pyramides étaient d’abord des dispositifs destinés à permettre la survie du pharaon, de même que les tombes gallo-romaines celtique ou autres, qui comportaient des vases contenant du vin – parfois jusqu’à plusieurs centaines de litres !
Quant à nous, certes, nous ne mettons pas le barbecue et les merguez dans les cercueils ; on se borne à une pierre tombale, preuve que seul le souvenir du mort est encore respecté. Mais même dans ce cas, ne doit-on pas admettre qu’on croit que quelque chose de celui-ci survit dans le tombeau ? Qu’on n’ait plus besoin de lui adjoindre ce qui faisait son bonheur durant la vie, c’est un fait. Mais on doit supposer qu’on ne croit pas non plus qu’il soit devenu un pur néant par la mort, et qu’on peut encore rencontrer quelque chose de lui quand on va fleurir sa tombe, ou bien quand – comme en Italie du sud – on va lui parler.
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(1) On se rappelle le rocambolesque épisode du « vol » du cercueil du maréchal un vue de le transférer à Douaumont en 1973 – voir ici.

mardi 24 septembre 2019

CE QU’A DIT EMMANUEL MACRON DANS SON DISCOURS À L’ONU

«Bâtissons ensemble cet agenda de réconciliation avec nos opinions publiques, notre jeunesse, nos entreprises, les investisseurs (...) et changeons dès à présent nos habitudes de consommateurs, de producteurs, d’investisseurs et de citoyens»
«Rester dans ce tandem de la dénonciation et de l’inaction ne mènera à rien, je crois très profondément que le courage de la responsabilité est de dire qu’il y a des choses que nous pouvons faire tout de suite, d’autres qui vont prendre du temps» (Lu ici)

Il y a 2 questions : 
- D’abord : qu’est-ce qui peut être fait tout de suiteet qu’est-ce qui va prendre du temps 
- Ensuite : peut-on, comme le dit le Président, changer « dès à présent nos habitudes de consommateurs, de producteurs, d’investisseurs et de citoyens» ?
--> J’aurais tendance à penser que les habitudes sont ce qu’il y a de plus long à changer, et non ce qu’on peut faire immédiatement. Sauf que sous le terme habitude nous fourrons tout et n’importe quoi. Utiliser un gobelet pour se laver les dents et donc fermer le robinet pendant cela, habitude facile à prendre. Laisser la voiture au garage quand on va faire les courses de la semaine : habitude ? Sûrement pas. Remplacer ces courses hebdomadaires par des achats au jour le jour, faits à pied chez « l’arabe du coin » ? Pas si facile.
En suite, et comme je le disais hier, le tempo des sociétés n’est pas celui de la nature : il faut du temps pour changer les premiers et contrairement à tout ce qu’on avait imaginé, celui de la nature est beaucoup plus rapide. D’où l’agitation des écolos pour que l’interdiction des centrales thermiques au charbon ce soit tout de suite, ainsi que celle des voitures thermiques.
Enfin – et surtout – remarquons que depuis les stoïciens nous avons l’habitude de distinguer entre ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. Pour les stoïciens il fallait s’abstenir de se battre avec passion pour changer ce qui relève de l’ordre de la nature, et donc comme on le voit ici, faire qu’il se maintienne plutôt que de le modifier suivant nos envies et nos désirs. Sauf que, contrairement à ce que le stoïcisme antique imaginait, la nature peut effectivement être modifiée par nos agissements. Mais nous devons leur donner raison en constatant que dans ce domaine, tout ce que peut faire l’homme en matière de changement est péril et catastrophe.

SOMMET CLIMAT : 16 JEUNES INTENTENT UNE ACTION JURIDIQUE CONTRE 5 PAYS

16 jeunes, dont Greta Thunberg, ont annoncé lundi une nouvelle offensive, sur le terrain juridique cette fois, en dénonçant l'inaction des dirigeants comme une atteinte à la convention de l'ONU sur les droits de l'enfant.
Cette plainte inédite déposée par 16 jeunes, âgés de 8 à 17 ans et venus de 12 pays, vise cinq pays pollueurs - France, Allemagne, Argentine, Brésil et Turquie. Elle s'inscrit dans le cadre d'un «protocole optionnel» méconnu de la convention : il autorise depuis 2014 des enfants à porter plainte devant le comité des droits de l'enfant de l'ONU, s'ils estiment que leurs droits sont bafoué. (Lire ici)

Nous le notions récemment : l’originalité de ce mouvement de protestation mondiale contre la destruction de l’environnement est la présence de la jeunesse – voire même de l’enfance – en première ligne des manifestations. Et voici à présent que ces jeunes gens sont partie civile dans une action juridique intentée contre des pays développés (1) pour leur inaction.
Nous avons signalé que trop souvent on méconnait aujourd’hui l’originalité et surtout la légitimité de cette jeunesse, comme lorsque des intellectuels français renvoient Greta Thunberg à ses études, comme une sale gamine qu’on ne devrait pas laisser s’exprimer. Je pense à Alain Finkielkraut qui ne fait pas en l’occurrence preuve de beaucoup d’intelligence ; il est vrai que la passion obscurcit la raison.
Car, même en supposant que ces enfants (Greta Thunberg a un développement physique qui fait croire qu’elle a 12 ans plutôt que 16) n’ont pas écrit eux-mêmes leur discours est-ce que ceux-ci sont pour autant illégitimes ? Je rappelle que ce sont eux qui sont prioritairement concernés par le dérèglement climatique, du fait que c’est à partir de 2050 qu’on situe l’apocalypse climatique avec des températures de 50° à Montpellier.
- Vous, vous serez où en 2050 ? En tout cas on imagine que les gamins de 14 ans ont de bonnes raisons de croire qu’ils iront au bureau en maillot de bains.
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(1) Dont la France qui a un raidissement contre cette attaque inattendue : à Paris on réplique que le tempo politique et économique n’est pas forcément celui du climat. A quoi les opposants répondent que ce qui se perd en ce moment ne se retrouvera plus jamais.

lundi 23 septembre 2019

EN BRETAGNE, UN POLICIER SE LIVRE À UN COMBAT DE BOXE AVEC UN CAÏD EN PLEINE RUE

Un combat de boxe entre un policier en service et un jeune caïd en plein quartier sensible à Quimper, c'est la scène à laquelle ont pu assister quelques personnes en direct, et des milliers d'autres sur les réseaux sociaux, depuis que la vidéo du combat, assez virale, a déboulé sur la toile. 



On y voit un fonctionnaire de police, reconnu dans la ville pour ses états de services se battre, gants enfilés sur les mains, dans un combat de boxe avec un jeune homme en civil,  qualifié de "caïd local".
Ce serait pour montrer à son groupe que la police ne comptait pas leur laisser le quartier pour faire leurs activités illégales que le membre des forces de l'ordre a accepté de se livrer au combat que lui a proposé le jeune "caïd". (Vu ici)

En plein 21èmesiècle, un duel, gants de boxe aux poings entre un policier et un « caïd » de quartier sensible : qui l’aurait cru ? Et voilà que non seulement ça s’est produit, mais considéré comme digne d’être diffusé sur les réseaux sociaux ! La hiérarchie du policier qui n’a semble-t-il rien compris à l’évènement menace bêtement de sanctionner le fonctionnaire, alors qu’il a montré que l’honneur peut encore être en cause dans la lutte pour la domination d’un quartier : voilà qui méritait mieux.
Car jusqu’à présent on croyait que les questions d’hégémonie se réglaient dans ces milieux à coup de kalach’, pendant que la police se contentait de compter les points – c’est à dire les cadavres. Or, en quoi la possession d’une mitraillette prouve quelque chose quant à la qualité de celui qui la détient : est-il d’un seul coup plus fort, plus viril, plus courageux ? Alors qu’à main nue (ou presque) à la seule force de son bras, on peut montrer sa vaillance et son autorité.
J’ai juste deux restrictions :
            - d’abord quel était l’enjeu de ce combat ? S’agissait-il de laisser le territoire à l’adversaire vainqueur ? Dans ce cas, réfléchissons un peu à ce qui aurait du se passer au cas où le policier aurait été vaincu.
            - Ensuite, s’agissait-il dans l’esprit du mauvais garçon d’un duel d’honneur ? Peut-être avait-il simplement conçu ce combat comme un moyen d’écraser son adversaire, façon de prouver à ses complices qu’il était bien leur chef, un peu comme dans la meute, il y a un mâle alpha ?

dimanche 22 septembre 2019

LE VOYAGISTE BRITANNIQUE THOMAS COOK FAIT FAILLITE

Le groupe Thomas Cook, « tour opérateur et compagnie d’aviation à la fois, a cessé ses activités avec effet immédiat. Toutes les réservations Thomas Cook, vols et séjours, sont désormais annulées ».
Le tour-opérateur indépendant le plus vieux du monde met ainsi fin à près de deux siècles d’activités. Environ 22 000 employés du groupe vont perdre immédiatement leur emploi, dont 9 000 au Royaume-Uni. Une gigantesque opération de rapatriement va devoir être organisée pour quelque 600 000 clients qui sont en vacances ; 22 000 employés devraient perdre leur emploi. (Lu ici)
Les informations qui pleuvent après cette annonce sont toutes plus étonnantes les unes que les autres. Déjà le nombre des voyageurs touchés par cette faillite : 600000 ce qui donne une idée de la taille de cette entreprise de voyage. Et puis l’opération de rapatriement, lancée par le Royaume britannique, des voyageurs bloqués par cette défaillance et qui est comparée au débarquement du 6 juin 44. Enfin – et surtout – l’indication de l’âge de l’entreprise Thomas Cook : 2 siècles. C’est en 1841 que Thomas Cook organise son premier voyage – ferroviaire en l’occurrence (voir ici), et depuis il a pratiquement tout inventé en matière de voyages organisés.



Logo de l’entreprise depuis 2013


On ironisera peut-être en disant que Cook a tout inventé sauf le moyen d’éviter la faillite. Soit. Mais je demande : qui donc aujourd’hui peut se vanter d’inventer un nouveau secteur d’activité en se posant en leader pour 2 siècles ?

NOTRE-DAME : LE COQ DE LA FLÈCHE EFFONDRÉE, VEDETTE D'UNE EXPO POUR LES JOURNÉES DU PATRIMOINE





Le coq de la cathédrale de Paris, dans les bras de l'architecte en chef

Les Journées du patrimoine qui viennent se dérouler sont l’occasion de retrouver une partie de notre passé, du moins de ce passé que nous acceptons de reconnaître comme significatif de notre identité.
Mais voilà que concomitamment s’offre cette exposition qui nous donne à voir ce coq chu du haut de la flèche de Notre-Dame de Paris carbonisée par l’incendie récent, et qui dans son froissement de cuivre paraît comme un animal vivant – blessé mais pas mort.
Oui, cet accident ne nous aurait-il pas donné à voir un aspect nouveau du passé, puisque cette sculpture date de Viollet Le Duc ? Notre patrimoine ne serait-il pas plus proche de nous que nous le croyions, dans la mesure où il peut être affecté par les mêmes accidents que ceux qui nous éprouvent ? Les ruines des châteaux forts ne nous disent-elles pas plus que les châteaux restaurés sur lesquels on a effacé les injures du temps et qui paraissent tout juste sortis des mains de l’architecte ? C’est en tout cas l’impression que j’ai eue en Suisse voyant sur les bords du lac Léman ces joyaux médiévaux dans leur écrin de verdure qui évoquent plus les parcs d’attraction genre Disney que les combats d’hommes en armure. 
Et si on remettait en place sur la flèche restaurée ce coq tel quel ?

samedi 21 septembre 2019

"GRÈVE POUR LE CLIMAT" : LA JEUNESSE DU MONDE ENTIER MOBILISÉE

De l'Indonésie à l'Ukraine en passant par l'Ouganda, des centaines de milliers de jeunes manifestants ont fait entendre leur voix ce vendredi 20 septembre. Ils alertent sur l'urgence climatique. « Si vous n'êtes pas dans la rue vous perdez votre temps, où que vous soyez dans le monde » Déclare Aman Sharma, un étudiant manifestant à Delhi (Voir ici)



Ci-dessus : grève pour le climat à Genève le 8 décembre 2018. Notez je vous prie non pas la référence de maçon, mais celle qui compare la terre à une banque : voilà qui parle haut et fort en Suisse.

Connaissez-vous un seul autre cas de manifestation qui se développe de façon coordonnée sur la planète entière, le même jour à la même heure ? Et bien sûr avec les mêmes slogans ?
Voilà de quoi méditer : aucun mot d’ordre venu de partis politiques, sans quoi leur effet serait resté à l’intérieur des frontières ; aucun slogan idéologique ni religieux : pas d’appel au Tout-Puissant ; aucune référence à la finance – sauf ci-dessus mais il s’agit seulement de faire image. Et puis surtout une homogénéité de l’âge des manifestant : tous jeunes certains disant nous sommes les derniers à pouvoir manifester (sous-entendu : il sera trop tard pour la prochaine génération, le mal sera déjà fait) ; et nous serons les toutes premières victimes du réchauffement
Voilà sans doute de quoi expliquer cette unanimité qu’aucun pouvoir politique ni religieux n’avait la force de créer : il n’y a qu’une planète et tout le monde est concerné de la même façon, tout le monde transpire, tout le monde se noie dans les inondations et beaucoup  de monde connaît les angoisses de la hausse du niveau des mers.
Oui, reste quand même que cette prise de conscience unanime est remarquable, et constitue un effet du réchauffement climatique qu’on n’avait pas prévu. – Pas plus que les autres d’ailleurs.

vendredi 20 septembre 2019

"NE CRIEZ PAS !" : DUPOND-MORETTI ET MÉLENCHON S'ÉCHARPENT LORS DU PROCÈS DES "INSOUMIS"

"Moi aussi je peux me mettre à hurler, ils ont dit d’un avocat ce qu’il y a de pire, qu’il est complice d’un complot. Ferme-là, toi !" a-t-il lancé à l’intention du député européen LFI, et prévenu dans le procès, Manuel Bompard (Lu ici)

Sans doute le Président du tribunal a-t-il eu bien du mal à ramener le calme et surtout à garder le contrôle des échanges entre l’avocat Dupond-Moretti et le prévenu Jean-Luc Mélenchon.
Il faut dire que cet affrontement n’a pas mis en jeu seulement la voix mais aussi les corps dans leur massive présence. Du moins est-ce là un atout de Maitre Dupond-Moretti, car Jean-Luc Mélenchon a un aspect plus fragile, en particulier dans l’épisode hystérique avec les policiers lors de la perquisition de son domicile.
Mais regardez cette photo de Maitre Dupond-Moretti :




Voyez combien il impressionne : il ne lui faudrait sans doute pas beaucoup de maquillage pour jouer dans un film expressionniste allemand des années 20 – Comparez par exemple avec Conrad Veidt  (Le cabinet du Dr Caligari) :




Inutile je pense de continuer : le Président de La France Insoumise ressemble plutôt à un petit bourgeois qui fait une crise d’adolescence attardée, qu’à un élu enfiévré par l’immense responsabilité qui serait la sienne, mais qui en réalité fait une poussée de délire de grandeur, sans doute liée à une syphilis mal soignée (c’est du moins ce qu’on aurait dit autre fois).
 Un avocat tel que lui n’a pas seulement l’argumentation et la rhétorique à son service ; il a aussi ce corps que personne ne ignorer.
Si les acteurs savent s’en servir, les orateurs le savent souvent beaucoup moins, sauf à en posséder de façon instinctive le talent.

jeudi 19 septembre 2019

PSYCHIATRIE : UN RAPPORT DÉNONCE LA PRISE EN CHARGE "CATASTROPHIQUE" DES PATIENTS

"Sortir la psychiatrie de l'hôpital". Telle est la recommandation centrale du rapport dévoilé par les députées Martine Wonner (LREM) et Caroline Fiat (La France insoumise), sur l'état de la psychiatrie en France. Face à la  "prise en charge catastrophique" des patients en santé mentale, le document recommande de redéployer "80%" du personnel de cette filière "au bord de l'implosion" vers la ville "à l'horizon 2030".
Martine Wonner estime que "la psychiatrie aujourd'hui, c'est comme si des patients en cardiologie arrivaient en état d'infarctus". "Si la souffrance était traitée dès l'apparition des signaux faibles, 90% des patients n'auraient pas à être hospitalisés", ajoute t-elle dans un tweet. Les centres médicopsychologique (CMP) étant "partout saturés" tandis que "le premier rendez-vous avec un psychiatre peut atteindre trois mois, et parfois bien plus". Conséquence, "les patients n'ont d'autre solution que les urgences, puis d'être hospitalisés, alors que la crise aurait pu être évitée". (Lu ici)

Le fait est que si la psychiatrie est telle que décrite ici, alors elle est dans un état absurde : s’il faut se faire hospitaliser pour des troubles qui pourraient être soignés en ambulatoire on va à rebours du chemin suivi dans les autres spécialités où l’on peut être opéré le matin et renvoyé chez soi l’après-midi. D’autant que le traumatisme de l’internement peut être un facteur aggravant des troubles psychiatriques : d’où l’idée de redéployer le personnel de soins psychiatriques vers la ville.
Tout cela est bien connu, puisque le rapport en question ne fait que redire avec force ce que l’on savait par ailleurs. Par contre il serait utile de souligner combien cette situation ressemble à celle qui apparaît dans les autres spécialités médicales, du fait de la pénurie de praticiens de ville. Et c’est là que, par le biais des services d’urgence des hôpitaux, le service public vient au secours de la médecine libérale. Sauf que le service public est comme la belle fille du proverbe : il ne peut donner que ce qu’il a. Et tant qu’on ira aux urgences pour un trouble pénible mais non médicalement urgent ; et si c’est le cas, tant qu’on n’aura pas de services médicaux de proximité capables de répondre à ces inquiétudes, alors on n’aura pas résolu le problème.

mercredi 18 septembre 2019

L'IMPROBABLE DEMANDE DE PATRICK BALKANY EN PRISON

Pour ses repas Patrick Balkany a demandé "à cantiner une casserole et des pâtes" pour faire la cuisine lui-même. Plus étonnant, il aurait réclamé quelques spécialités, comme des cornichons, au rabbin de la prison qui a le droit d'apporter à manger aux détenus. (Lu ici)

Prenons quelques moments de repos par rapport à une actualité toujours plus trépidante, et profitons-en pour songer à monsieur Balkany, dans sa cellule de 9m2 (cf. notre post ici), entrain de se cuisiner une casserole de pâtes. Notons aussi que le rabbin a le droit de donner à manger aux prisonniers (sans doute pour leur permettre de manger kasher ?), avec cette énigmatique fourniture de cornichons : peut-être avec leur bénédiction ?

Après tout, la prison, mis à part l’isolement et l’empêchement de sortir pour aller où l’on veut, ce n’est pas si différent de la vie normale. Je ne veux pas dire que pouvoir se préparer un plat de pâtes est suffisant pour se sentir libre. Mais pour qui aurait la possibilité de produire par la pensée une activité suffisante, comme de rédiger des mémoires ou préparer un diplôme universitaire ; et qui aurait en même temps accès à une documentation suffisante (obtenir un accès internet, même surveillé) ; alors la prison serait un lieu privilégié pour la création, déjà parce qu’il n’y aurait personne pour venir déranger le prisonnier. Imaginez Patrick Balkany dans son bureau de la mairie de Levallois : sans cesse dérangé par des solliciteurs, des collaborateurs, son épouse qui part faire les courses sur les Champs-Elysées… 

- Au lieu qu’à la Santé, à part maître Dupont-Moretti, plus personne pour venir frapper à la porte de sa cellule.
La paix enfin !

mardi 17 septembre 2019

L’APPLICATION SMARTPHONE SECRÈTE QUI PLACE LES MINISTRES SOUS LA SURVEILLANCE DE L'ELYSÉE

Les proches collaborateurs d'Emmanuel Macron ont mis en place une application qui permet au chef de l'Etat de suivre l’avancement des réformes lancées par le gouvernement.



Il s’agit d'un outil de suivi personnalisé. Chaque ministre aura son tableau de bord. Celui-ci coloriera en rouge une réforme qui lambine en route et en vert, celle qui avance au bon rythme. Sur l’écran, une page par ministère, avec un curseur pour chaque réforme. Si la mise en pratique avance bien, la petite barre est verte, si elle traîne, elle devient rouge. Par exemple en rouge : le chômage pour les démissionnaires, le droit à l’erreur administratif... Cette application elle est l’une des illustrations du management 2.0 de la "start-up Macron". (Lire ici)

Notons que cette appliest un exemple de la « start-up » Macron autrement dit : non pas spécifiquement un instrument d’évaluation de l’administration, mais plutôt un moyen de management applicable à toute sorte d’entreprises. Donc on a généralisé à l’Etat français le système de contrôle inventé sans doute pour celles-ci ; pourquoi donc ne pas le reprendre pour le fonctionnement de la famille, le rangement de la maison, l’avancement de la carrière du mari, l’évolution du poids de l’épouse ou les notes scolaires du petit dernier ?
- Dis-donc, chéri, je vois que notre compte en banque affiche un solde négatif. Et sur mon smartphone, la barre de ton évolution de carrière est rouge depuis un bout de temps : tu pourrais accélérer ta demande de promo ? 
- C’est ce que j’ai demandé à mon patron la semaine dernière.
- Et alors ?
- Alors il a dit que la remise de mon rapport sur le chiffre-clientèle de notre succursale de La Roche-sur-Yon trainait et que tant que cette barre aussi resterait rouge, il ne prendrait pas en compte ma demande.
- Ah bon ? Je sens que de mon côté la barre de fréquence de nos galipettes va aussi rester gelée

lundi 16 septembre 2019

DÉCROCHAGE DU PORTRAIT DE MACRON : LE TRIBUNAL PRONONCE LA RELAXE

Les deux personnes poursuivies pour vol en réunion après le décrochage d'un portrait d'Emmanuel Macron ont été relaxées par le tribunal de Lyon.
Dans un extrait du jugement, il est mentionné le fait que ce décrochage "doit être interprété comme le substitut nécessaire du dialogue impraticable entre le président de la République et le peuple". (Lu ici)

1° Le tribunal  peut juger de la qualité du dialogue politique instauré entre l’exécutif et les citoyens sans déroger au principe de séparation des pouvoirs. Il s’agirait donc plutôt du constat d’une situation objective et non d’un jugement censurant une démarche politique.
2° La Tribunal prend acte qu’un substitut à ce dialogue est nécessaire, non pas par une décision souveraine, mais par une règle dépendant de la Constitution.
3° Ce substitut peut légitimement prendre la forme du décrochage de portrait du Président de la République.
Cette décision, telle qu’analysée ici montre que seul le troisième point est véritablement attaquable : si le Président ne prend pas en compte mes revendications, je peux en effet m’en prendre à sa présence symbolique dans les lieux public où il incarne l’autorité de l’Etat. Et encore ne s’agit-il pas de destruction ou de souillure : il s’agit d’une manifestation symbolique de l’égarement de sa politique par le renversement du portrait. 
On peut donc discuter une telle conclusion, mais on doit admettre quand même qu’elle est une option valable.
Sinon, peut-être pourrait-on acheter ce portrait à la boutique-de-Elysée (9,90 euro) et le mettre à l’envers à sa fenêtre ? (Achat en ligne ici)



ALGÉRIE : L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE AURA LIEU LE 12 DÉCEMBRE PROCHAIN

Inès n'a connu qu'Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Algérie. Cette étudiante en microbiologie de 20 ans se souvient du jour où elle a appris que le président algérien, alors âgé de 81 ans, comptait se représenter pour un cinquième mandat.
Les premières réactions éclatent alors dans les stades de football. "Le stade a toujours été un rare espace de liberté en Algérie. Il y a toujours eu de la chanson politique, des messages contestataires. C'est un peu le thermomètre de la société" (Lire ici)

Ces informations éclairent un peu ce lointain match France Algérie à Paris lorsque l’hymne national français a été sifflé dans les tribunes où étaient les supporters de l’équipe d’Algérie au point que le Président de la République Jacques Chirac avait dû quitter la tribune pour manifester son désaccord (1). On se trouve alors en présence d'une inversion de la fonction des stades, puisqu'au lieu d’être cet espace dépolitisé et amical, ils deviennent un lieu de manifestation et d’affrontement politique.
Toutefois on a bien vu en Algérie que le lieu privilégié pour ces manifestations était la rue, et qu’en vase clos, tout cela n’a guère d’intérêt. Observons tout de même que l’occupation de l’espace public par les citoyens contestataires peut se faire de 2 façons : soit par un défilé qui occupe un vaste espace, soit un lieu confiné comme des places publiques, où les contestataires se rassemblent pour une longue durée. C’est une solution privilégiée ces temps-ci pour les manifestations de longue durée avec occupation de l’espace public (Occupy Wall Street en 2011en est un exemple frappant) ou encore au Caire avec la place Tahrir. Nos Gilets jaunes n’ont pas retenu cette solution, bien qu’ils manifestent régulièrement tous les samedis depuis, comme samedi dernier, 14 septembre pour la 44èmefois. Ils veulent être imprévisibles plutôt qu’attendus sur place par des fores de l’ordres organisées spécialement pour un environnement prévu.
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(1) C’était le 16 novembre 2007 – il y avait eu des précédents (6 octobre 2001) – et depuis il y a eu des récidives (voir ici)
(2) Qu’on se rappelle seulement de la place Tian’ anmen à Pékin en 1989

dimanche 15 septembre 2019

ROYAUME-UNI : LE WC EN OR MASSIF DE L'ARTISTE CATTELAN VOLÉ





Un WC en or massif de l'artiste italien Maurizio Cattelan a été volé samedi au palais de Blenheim, causant d'importants dégâts dans cet imposant château baroque du sud de l'Angleterre.
Les toilettes "America" avaient été exposées pour la première fois au musée Guggenheim de New York, où elles avaient été utilisées par quelque 100.000 personnesentre septembre 2016 et l'été 2017. Le WC avait fait parler de lui quand le président américain Donald Trump se l'était vu proposer en prêt par le musée new-yorkais, après que la conservatrice eut refusé de mettre à sa disposition un tableau du Vincent Van Gogh, comme l'avait demandé la Maison Blanche. (vu ici)

D’abord remarquons qu’on joue avec notre inconscient lorsqu’on présente les w.-c. en or, alors même que nos excréments sont représentés symboliquement par l’or massif. Qu’on expose une louche pour servir la soupe en or, ou même un lavabo du même métal, ça ne méritera de notre part qu’un haussement d’épaule. Mais pour un pot de chambre ou comme ici des w.-c. tout entier alors là, ça nous interpelle.

Mais ensuite et plus sérieusement l’intérêt de cet « objet » est d’avoir été catalogué comme « œuvre d’art », alors même qu’il a été utilisé par des spectateurs comme… cabinets d’aisance. Rappelons-nous de l’urinoir de Marcel Duchamp qui n’a pu être catalogué ainsi qu’à condition d’être privé de sa fonction et présenté hors de tout contexte « hygiénique » 



Oui, la valeur de l’objet d’art est sui generis et c’est même ça qui distingue les beaux arts des arts décoratifs et du design. 
- On n'utilise pas un objet d'art pour ses besoins quels qu'ils soient : on le contemple.

A FÉDÉRATION FRANÇAISE ANOREXIE BOULIMIE (FFAB), PUBLIE DES RECOMMANDATIONS DE BONNE PRATIQUE POUR LA PRISE EN CHARGE DE CE TROUBLE DES CONDUITES ALIMENTAIRES GRAVES

Les crises d’ingestion compulsive de grandes quantités de nourriture, associées à un sentiment de perte de contrôle, sont suivies de gestes compensatoires inappropriés pour éviter la prise de poids (vomissements, prise de laxatifs ou diurétiques, jeûne, exercice physique excessif...). Les patients ont généralement un poids normal, ce qui complique leur repérage.
L’hyperphagie boulimique est «plutôt diagnostiquée à l’âge adulte» et concerne «presque autant les hommes que les femmes». Elle «se caractérise par des épisodes récurrents de crises de boulimie, mais sans le recours aux comportements compensatoires inappropriés caractéristiques de la boulimie». Les patients sont donc généralement en surpoids ou obèses. (Lire ici)

1 – D’abord oublier l’obésité comme symptôme de la boulimie. Celle-ci est caractérisée non seulement par « l’ingestion compulsive de grandes quantités de nourriture », mais aussi par « gestes compensatoires inappropriés pour éviter la prise de poids ». Ces comportements sont donc des complications aussi pathologiques que la prise exagérée de nourriture.
2 – La difficulté de dépistage est donc associée à la boulimie, principalement chez les jeunes adolescents. La boulimie revenant cher, un article consacré à cet aspect suggère de contrôler l’usage fait de l’argent de poche. L’érosion des dents, corrodée par les sucs gastriques régurgités lors de vomissements imposés, est également suggérée.
3 – Enfin ne pas oublier qu’un boulimique sur 4 est un garçon. Cet aspect est d’autant plus oublié que les articles consacrés à la boulimie sont illustrés uniquement par des photos de jeunes filles.


(Vu ici ce cliché résume les erreurs couramment commises sur la boulimie).

vendredi 13 septembre 2019

PATRICK BALKANY INCARCÉRÉ À LA PRISON DE LA SANTÉ, À L’ÉTAGE DES VULNÉRABLES

"Il va être placé à 'l'étage des vulnérables', qui est l'équivalent de ce que l'on appelait avant le 'quartier des VIP', explique à franceinfo la déléguée locale du syndicat pénitentiaire Ufap, Nadia Labiod. On y trouve une dizaine de détenus, notamment des policiers, qui seraient en danger au milieu des autres détenus."
C'est à cet étage qu'a été incarcéré Alexandre Benalla. » déclare Nadia Labiod, syndicaliste Ufap à franceinfo 


Cellule analogue à celle de Patrick Balkany (vu ici)

Dans les années 70 lorsque la télévision a fait son entrée dans les cellules, le peuple s’est récrié contre « la prison 3 étoiles ». A voir la cellule des vulnérables on va se scandaliser de ces prisons 5 étoiles ! Et ricaner de la feinte grossière qui consiste à débaptiser ce quartier précédemment « quartier des VIP » renommé donc « Quartier des vulnérables » en notant qu’Alexandre Benalla y  avait été placé l’an dernier…
Mais quand même on devrait simplement se déclarer satisfait de cet environnement et demander que tous les détenus bénéficient du même. Car ne l’oublions pas : la peine de prison consiste en privation de la liberté de se déplacer – et nullement dans les condition matérielles de la détention, comme lorsque la mise en cellule signifiait un cul de basse fosse, et le régime alimentaire du pain sec et de l’eau.
Ce qui se passe, c’est que les gens honnêtes vont comparer leur habitat à celui des détenus : cette cellule de la Santé (ci-dessus) bien que très exigüe (9 m2) ressemble plus à un studio « apparthotel » qu’à une prison – c’est en tout cas plus luxueux que la chambre du HLM. Et ça on s’en scandalise : il faut que ces criminels souffrent et pas seulement de la privation de liberté. Qu’ils soient dans des cellules insalubres, serrés à 3 dans 9 m2  et qu’ils ne puissent aller aux douches sans courir le risque de se faire sodomiser. En prison ce sont les autres prisonniers qui assurent la part de la peine consistant en sévices punitifs. 
Raison pour la quelle les VIP-vulnérables ne sortent de cellule que quand tous les autres détenus y sont enfermés.

PATRICK BALKANY VA DORMIR À LA PRISON DE LA SANTÉ

Le mandat de dépôt est "une humiliation totalement inutile, et pour nous insupportable. Je pense qu'on s'est payé Balkany aujourd'hui et nous allons bien sûr interjeter appel", a déclaré devant la presse Eric Dupond-Moretti, après l'énoncé du jugement.

Ce dont sont accusés les époux Balkany c’est de n'avoir pas payé d'ISF entre 2010 et 2015, malgré des actifs estimés à 16 millions d'euros annuels minimum. On leur reproche également d'avoir déclaré des revenus amplement sous-évalués entre 2009 et 2014. Au total, les sommes éludées sont estimées à plus de 4 millions d'euros d'impôts sur le revenu et sur la fortune. (Lu ici)


Voilà : le couple Balkany est coupable d’avoir « éludé » (sic) 4 millions d’euros d’impôts.
La plupart des réactions, sachant que la fraude fiscale n’est pas niée par les intéressés, consistent à dire : « La condamnation à la prison, oui. La mise en détention : non ». 
Et c’est là qu’on s’interroge sur la consistance des propos tenus devant les micros et les caméras par des gens souvent élus du peuple, et en tout cas nantis de lourdes responsabilités. Comme si la prison était à deux vitesses, l’une concernant la condamnation : « La République française affirme que vous êtes coupables et que vous devez être incarcéré ». L’autre qui concerne la mise en cellule : « Toutefois, au vu de vos responsabilités et du service rendu aux français, vous êtes dispensé de peine » On aurait pu il est vrai appliquer à Patrick Balkany une peine aménagée, comme on s’apprête à le faire pour Isabelle son épouse (3 ans fermes quand même).
Maintenant les Balkany ont volé 4 millions d’euros aux français. S’ils ne méritent pas d’être mis en prison pour cela, il va falloir que tous les malfrats qui n’ont pas volé plus que cela soient remis en liberté ?

GRÈVE RATP : QUELLES SONT LES RAISONS DE LA COLÈRE ?

Les agents veulent montrer leur opposition à la possible suppression de leur régime de retraite. « Pour assurer un service public, sur des horaires décalés, sur un travail le samedi et dimanche (...) C'est une compensation par rapport à la pénibilité », explique Cemil Kaygisiz, conducteur CGT. (lu ici)

Si j’en crois l’expérience des conflits passés, on va s’empresser de sonder l’opinion publique quand au bien fondé de cette lutte et le gouvernement réagira en fonction de cela. On a vu combien la grève SNCF avait, dans sa lutte pour conserver son régime spécial, pâti du décalage avec les régimes ordinaires, le public considérant les agents SNCF comme privilégiés. On risque bien de retrouver la même situation avec la RATP. L’opinion publique avait en revanche largement soutenu le mouvement des Gilets Jaunes, sans doute parce que chacun se sentait aussi pauvre et malheureux que les manifestants du samedi.
Et c’est là que je ressens combien la vertu démocratique est rare et déficitaire. Non pas qu’elle serait vitalisée par un large soutien aux agents de métro parisien, car je n’ai pas entendu que leurs collègues de province aient bénéficié de semblables facilités ; mais plutôt que l’individualisme reste la règle, chacun se battant pour ses propres avantages, et oubliant les luttes qui ne le concernent pas – ou plutôt qui lui paraissent ne pas le concerner, car après tout, qu’est-ce qui nous dit que les reculs sociaux ne concerneront toujours que les autres ?

- Ceci étant il ne faut pas minimiser le rôle de la combativité des « combattants » eux-mêmes. Quand ils se mobilisent comme ils l’ont fait en disant que leur retraite fait partie intégrante de leur statut, c’est un peu comme si des profs disaient que vouloir réduire leurs vacances c’est porter atteinte au métier qu’ils ont choisi en partie pour cela.