samedi 29 février 2020

Coronavirus. Le Covid-19 est-il « très dangereux » ?


1 – Il faut déjà savoir le détecter : pour cela suivre le schéma ci-dessus. Ne pas oublier de se munir d’experts dûment labellisés. Quand on sait que trouver déjà le moindre masque chirurgical est devenu un tour de force et que bientôt il faudra une ordonnance pour en obtenir un, on se doute bien qu’il vaut mieux ranger aux oubliettes ce beau parcours.

2 – Puisqu’on ne peut l’éviter se renseigner pour établir quel danger on court. Et là, les avis divergent : les uns disant que c’est un virus plus dangereux que celui de la grippe ; les autres qu’il est moins « létal » que celui du SRAS. Très contagieux, mais moins répandu que la grippe saisonnière.

Que dire ? Qu’il vaut mieux l’éviter quoiqu’on ne sache pas comment ? Qu’on respecte le protocole de protection (se moucher du coude, se laver les mains très souvent, ne pas embrasser et ne pas serrer la main… !)
Pour ce qui est du « serrage de main », voir dans le Post suivant les consignes

Recommandation pour éviter le coronavirus : ne pas se serrer la main.

Ne pas se serrer la main ? Mais alors, comment se saluer ?
Demandons leur avis à nos amis chinois et japonais. 
Eux, ils ont inventé depuis longtemps un salut sans contact :
  



Bon, c’est bien connu et ça ne surprendra personne. Mais si vous profitiez de cette nouvelle mode pour affirmer votre originalité et votre personnalité ? Par exemple en adoptant la pratique du « salut du Wushu » symbole de reconnaissance et de fraternité de la grande famille martiale chinoise.


Commentons :
La main gauche est ouverte, elle représente la connaissance. Le pouce de cette main nous incarne en tant qu’individu. Il doit donc être replié, montrant ainsi l’humilité du pratiquant face aux arts martiaux, à l’enseignement et au professeur.
La main droite est fermée en poing et symbolise le courage et le combat. Le pouce est au-dessus des autres doigts. On peut éventuellement pivoter légèrement le poignet vers l’extérieur pour montrer les doigts, un signe d’ouverture et de générosité. (Lire ici)
Tout un programme : vous ne pourrez plus vous en passer, même après la disparition du virus !

vendredi 28 février 2020

Penelope Fillon moquée : "Qu'elle se trouve un amant"

En 2012, alors que François Fillon quittait le palais de Matignon suite à la fin du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, il avait sollicité son ami, le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, par crainte de voir sa femme "s'embêter". Résultat, Penelope Fillon avait été embauchée comme conseillère littéraire pour la Revue des deux mondes du dirigeant d'entreprise. Ses publications (au nombre de deux) ne sont pas passées inaperçues, puisque Penelope Fillon, avait été la cible de virulentes critiques, notamment en interne. "J'ai commencé à relire et j'ai arrêté. Vraiment pas bon. Elle peut pas se trouver un amant au lieu de nous faire ch*** ?", ont vociféré "deux salariées". (Lu ici)

Peut-on, comme je le fais à la suite de Closer, répéter l’infâmant commentaire ci-dessus ? Ne risque-t-on pas de banaliser des propos qui sont enfin sortis de la zone des poncifs où les blagues sexistes les cantonnaient (même si il est avéré comme le laisse supposer le féminin du mot "salariées" il ne s'agit pas là d'une répartie tenue par des machistes) ? Je crois que ce n’est possible qu’à la condition de vouloir faire une étude qui mette en évidence la signification odieuse de telles formules. Au fond, les virologues mettent bien en culture des germes pathogènes à seule fin de mieux connaitre la condition de leur multiplication.
« Qu'elle se trouve un amant » (ainsi que son atroce synonyme « mal baisée ») signifie que la femme ne trouve un équilibre que par l’activité sexuelle, assurée par l’Homme. Sans lui, et quoiqu’il en soit du reste de sa vie, la femme est d’humeur insociable et agressive. Dans le cas présent on suppose que l’ennui subi par une femme ne peut être chassé que par le coït – pour dire les choses avec exactitude. 
Il s’ensuit donc l’homme est indispensable à la femme et que sans lui, elle ne peut s’intégrer à la société. Ce à quoi répliquaient les féministes dont le slogan était « Une femme sans homme, c’est comme un poisson sans vélo »
Ça, c’était en 1974.

jeudi 27 février 2020

“Pendaison” : l’étrange sous-entendu de l’accusation en ouverture du procès Fillon

Au procès Fillon, le procureur a osé un étrange parallèle concernant le premier chef d’accusation. Il a en effet rappelé que… « le délit de détournement de fonds publics était puni d’une peine de mort par pendaison sous l’Ancien régime » ! « C’est un délit grave », a-t-il insisté. Lu ici
La pendaison, mort infâmante réservée aux bandits de grand chemin, alors que les nobles avaient le privilège de mourir la tête tranchée sur le billot. On comprend que le détournement de fonds publics était suffisamment déshonorant pour faire perdre un tel privilège.
Et si c’était ça l’enjeu du procès des époux Fillon ? Je ne veux pas dire qu’il faudrait rétablir la peine de mort rien que pour eux, mais plutôt que ce n’est pas tant les sommes détournées qui importent que le déshonneur qu’il y a à prendre ne serait-ce qu’un centime dans les caisses de l’État. A quoi il faudrait ajouter la passion du gain, souillure dont François Fillon parait bien être affecté tant il a su tirer parti de tous les fonds dont il a eu la libre gestion.
Oui, n’est-ce pas souvenons-nous : lors de la campagne des présidentielles, alors que chaque semaine de nouveaux détournements étaient révélés, on était scandalisé non pas tant de l’argent qu’il s’était approprié que des leçons de morale dont il nous avait abreuvé durant tout ce temps. Et ça, on n’est pas près de lui pardonner, quand bien même on ne penserait plus aux sommes dont il est redevable à l’État.

Le corona-virus peut survivre quelques heures sur une surface sèche.

1 – Ainsi des billets de banques ou des pièces de monnaie qu’on échange ? Vite, ne sortez sous aucun prétexte votre porte-monnaie et n’utilisez que votre carte bancaire !
Voilà une occasion de prendre conscience de ceci : l’argent est sale, très sale ; ceux qui le manipulent sans crainte sont des inconscients qui de plus après avoir pollué leurs mains vont ensuite répandre ça en serrant la vôtre.
2 – Car voici la seconde mesure à ne pas oublier : ne pas faire la bise, ne pas serrer la main à tout le monde.
Simple précaution, mais qui va contre les habitudes puisque souvent j’entends dire à une amie : « Je te fais pas la bise, j’ai le rhume » Et l’amie de me dire ça en me serrant chaleureusement les mains pour me bien faire comprendre qu’elle m’aime toujours autant. 
Oui, ne l’oublions pas : nos mains aussi transportent un tas de microbes, même si on éternue dans son coude. Car on oublie en général de désinfecter les mains, alors que les spécialistes préconisent de les laver quoiqu’il en soit une fois chaque heure. Alors, réglez votre smartphone pour qu’il sonne à chaque heure et sortez délicatement votre gel hydroalcoolique pour en oindre discrètement vos doigts.
Une fois que vous aurez fait ça, alors restez chez vous après avoir fait vos emplettes pour ne pas aller au supermarché.
- Liste des courses (trouvée sur le Net) : « 20 masques papier, deux masques à cartouches, du gel hydroalcoolique, des berlingots d’eau de javel, du papier WC, des conserves, des produits secs (pâtes, biscottes), et 40 litres de carburant. »

mercredi 26 février 2020

Les Français sont-ils sales?

Seuls 3 Français sur 4 (76%) font une toilette complète tous les jours. 81% d’entre elles (= les dames) se lavent au moins une fois par jour contre 71% des messieurs. C’est ce que révèle un nouveau rapport de l'institut Ifop pour Diogène France. La mauvaise hygiène est même un motif de rupture dans les couples: 39% des Français ont déjà cessé de fréquenter quelqu'un qui négligeait son hygiène corporelle.
Si la quasi-totalité des femmes change de culotte tous les jours, ce n'est pas le cas des hommes. Un quart d'entre eux gardent leurs sous-vêtements plusieurs jours de suite, un résultat qui n'étonne pas les enquêteurs.
François Kraus, directeur du pôle "genre et santé sexuelle" à l'Ifop va plus loin en expliquant qu'en ces temps d'épidémie de Coronavirus, l’hygiène n’est pourtant "pas un sujet à prendre à la légère mais un enjeu de santé publique" tout en rappelant que 30% des français ne se lavent pas systématiquement les mains après être allés aux toilettes. (Lu ici)

Pas douchés, pas changés de culottes, pas lavé les mains en sortant des W.C… Décidément,  les français n’ont pas volé leur réputation de crados que les anglo-saxons leur ont fait depuis le 19ème siècle, lorsque visitant la France ils constataient que même à Paris on n’avait de toilettes que sur le palier. Mais depuis quelques jours, avec l'épidémie, nous subissons un choc en retour. Qu’importe qu’on ne change pas de slip ? Avons-nous soigneusement (= 30 secondes) lavé nos mains, même après avoir fait seulement pipi ? Savons-nous quel masque choisir pour éviter le coronavirus ? Savons-nous comment l’installer ? Les japonais dont c’est une habitude constante de le porter considèrent que la preuve du manque d’hygiène des français tient justement à l’absence de port du masque en hiver. Ce qui est compromettant, car :
- Pas de masque ? Ça veut dire que tu t’es pas lavé et que tu as remis le slip que tu avais hier.

Le 24 février, Iraj Harirchi vice-ministre iranien de la Santé a participé à une conférence de presse durant laquelle il semblait souffrir des symptômes du virus 2019-nCoV.




Au cours d’une conférence de presse à Téhéran avec le porte-parole du gouvernement Ali Rabii, Iraj Harirchi le vice-ministre iranien de la Santé, semblait souffrir des symptômes du virus, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. Il avait toussé plusieurs fois et paraissait transpirer face aux caméras.
“Le test sur Iraj Harirchi, vice-ministre de la Santé qui était sur les lignes de front face au coronavirus, s’est révélé positif”, avait annoncé précédemment sur Twitter Alireza Vahabzadeh, conseiller média du ministre de la Santé. (Lire ici)

On est presque étonné de voir un responsable politique être atteint par l’épidémie, tant on est habitués à voir les dignitaires passer à travers les malheurs qui affectent le peuple. Pour eux, pas de misère, pas de fuite d’eau dans la salle de bains, pas de panne électrique, pas de pénurie, pas de maladie. Ou presque ? Car si les pestes autrefois épargnaient les plus riches, c’est que ces gens-là ne sortaient pas de chez eux, protégés par des portes cloutées et des murs infranchissables. Aujourd’hui, on se doute bien que les milliardaires pétroliers ou du CAC40 font de même. Mais les responsables un peu moins hauts placés peuvent être infectés car ils vont au contact du peuple. Ce qui semble être le cas du vice-ministre de la santé. Quant au porte-parole du gouvernement qui est à côté de lui, il est clairement exposé à la contagion. Mais le ministre qui a délégué le vice-ministre et le porte-parole : est-il menacé ? 

mardi 25 février 2020

J’aime les photos d’actualité (1) – Avoir des chaussures neuves en 1946

Dans l’Europe ravagée d’après-guerre, avoir une paire de chaussures neuves était l’équivalent de gagner au Loto aujourd’hui. Cet enfant est un orphelin autrichien de 6 ans nommé Werfel qui semble donc n’avoir connu que six années de violences et de guerre. Le cadeau surprise était un don de la Croix Rouge de la Jeunesse Américaine.



J’aime cette photo parce qu’elle dit tout ce qu’elle a à dire en un instant : pas besoin de subtilité de décryptage, mais un contenu important – et émouvant.
Comment ne pas être ému en effet en voyant l’expression de joie et de plaisir sur le visage de cet enfant, alors qu’il serre contre lui des chaussure évidemment tout à fait neuve – et qu’on voit à ses pieds des godillots percés. On devine alors que ses chaussettes ne valent pas mieux ainsi que sa culotte. Toute la spontanéité qui saute aux yeux dans cette image nous met à l’abri du cliché posé, truqué par un photographe en peine de trouver un scoop à photographier. On imagine que le sentiment qui a étreint le photographe et l’a poussé à prendre cette photo est le même que celui que nous éprouvons aujourd’hui en la regardant.
Et en même temps nous sommes en 2020 et nous n’imaginons pas qu’un enfant puisse avoir ce bonheur avec autre chose qu’une console de jeu ou un smartphone. 
Il est temps de regarder cette image comme une révélation de ce que peut être le bonheur pour un être humain : la satisfaction pleine et entière de besoins insatisfaits – bonheur d’autant plus intense que les besoins en question sont plus fondamentaux.
Et puis, tant qu’on y est : réalisons que la même image pourrait être prise aujourd’hui, en 2020, dans un camp de réfugiés – par exemple du côté du Liban. Elle n’a pas besoin d’être « légendée » ni liée explicitement à une circonstance et une époque données : elle est de tous les temps.

J’aime les photos d’actualité (2) – Marin à Time Square, 1945

Un marin américain embrasse une infirmière en uniforme blanc dans un baiser passionné alors que des milliers de personnes se pressent sur Times Square pour célébrer la victoire tant attendue sur le Japon.


Le premier réflexe en voyant cette photo est la méfiance : on se dit qu’il s’agit peut-être d’une mise en scène comme le baiser des amants de l’hôtel de ville de Doisneau (voir ici). Et puis qu’importe ? Ce que cette photo nous montre peut bien être arrivé des centaines de fois sur ce parcours et en ce jour. Mais surtout ce qu’on voit, c’est la force d’un homme qui s’impose, qui domine une femme qui la plie sous lui au point qu’elle tomberait s’il la lâchait – et qui pénètre sa bouche. Bref : c’est l’image d’une violence exercée par un homme et subie par une femme.
Et alors me direz-vous ? Quoi de scandaleux ? On suppose cette femme consentante, elle ne se débat pas, son bras pend inerte ce qui n’arriverait pas si elle était violée. On assiste à une scène intime surprise au milieu de la rue, mais qui doit forcément se répéter tout au long des rapports amoureux dans la chambre à coucher.
Oui – Oui. Mais justement, on ne les voit pas dans la chambre à coucher et lorsqu’on est pris dans la situation on n’en est pas conscient. Ce qu’il faut remarquer ici, c’est que l’amour (physique) et la violence vont de pair, au point qu’on le sait maintenant, les centres cérébraux de la sexualité et ceux de la violence sont co-actifs. Ce qui rend la chose un peu délicate, car encore faut-il que les deux soient activés simultanément pour que ça marche. Je veux dire que la demoiselle de la photo subit semble-t-il avec satisfaction l’assaut de marin. Mais qu’il faudrait être un peu attentif pour remarquer qu’éventuellement elle subit plutôt un viol. 
Reste que si la différence est peu visible de l’extérieur, elle l’est sans doute beaucoup plus vue de l’intérieur.

J’aime les photos d'actualité (3) – Moscow Beauty, premier concours de beauté russe, 1988

Les concours de beauté ont été interdits en Union soviétique depuis 1959 – pas de dames à peine vêtues, pas de mode effrontée, pas de célébration de la beauté et de l’équilibre. Cependant, le paysage a changé en 1985 avec la nomination de Mikhaïl Gorbatchev. Sa nomination a marqué le début d’une nouvelle ère de liberté sociale pour les citoyens de l’URSS – y compris la levée de l’interdiction des concours de beauté.



Voilà une image qui a besoin d’être située dans le temps et dans l’espace : très banale et inintéressante prise ici et maintenant, elle acquiert toute sa valeur quand on sait qu’elle fut prise à Moscou en 1988.
Nous ne reprendrons pas les termes qui la présentent ci-dessus. On se contentera de noter que ce fut une véritable célébration de la liberté sociale conquise sur les contraintes subies de la part d’un État tout puissant et insensible aux aspirations des individus.
Ce qui suppose une position d’équilibre entre l’interdiction austère de l’État soviétique et le libéralisme qui « marchandise » les corps des femmes. Oui, car au moment même où Gorbatchev « libérait les femmes » en leur ouvrant l’accès aux concours de beauté, les contestataires de l’ordre marchand en occident conspuaient cette transformation de la femme en marchandise tout juste bonne à faire « du fric ». Les ennemis de « la société du spectacle » disaient que ces concours étaient la forme qui rendait « acceptable » ce que la prostitution rendait insupportable : le fait de vendre les femmes comme autrefois on vendait les esclaves. 
D’ailleurs on préfère aujourd’hui penser à autre chose : ces concours montreraient (comme le dit la présentation) l’équilibre entre le corps et l’intelligence de ces femmes : on leur accorde comme vous le notez une âme ce qui n’a pas toujours été le cas. Voilà le progrès !

lundi 24 février 2020

La défense s’attache à démontrer que Penelope Fillon a occupé des fonctions de collaboratrice parlementaire

Selon la défense des époux Fillon, les spécificités du travail d’assistant parlementaire ont pour conséquence qu’il est impossible d’en vérifier la réalité selon des critères classiques. L’absence de trace écrite, notamment, ne saurait, selon eux, être considérée comme la preuve d’une entreprise frauduleuse. Ils pointent également des problèmes de prescription et rappellent le principe de séparation des pouvoirs, au nom duquel l’autorité judiciaire ne serait pas légitime pour évaluer le fonctionnement interne du pouvoir législatif. (Lu ici)



Laissons de côté l’argument de la séparation des pouvoirs qui me semble inopérant ici puisque l’immunité parlementaire n’a pu être invoquée. D’ailleurs la « séparation » en question pourrait-elle impliquer que les élus soient ipso facto libres de commettre n’importe quel délit sans pouvoir être inquiété par la justice ?
Reste la définition du rôle des assistants parlementaires. Comment leur travail pourrait-il se faire sans laisser de trace écrite ? Si le député demande à son assistant(e) de lui apporter son café le matin, on comprend qu’il n’ait pas à lui délivrer un bon manuscrit. En revanche quel rapport, quelle note de synthèse pourrait être produite sans laisser un quelconque texte quelque part ? On devine que madame Fillon n’a pas eu pas à donner à son mari quoique ce soit d’un peu technique pour soutenir son action de député ou de ministre. Mais alors quoi ? Il ne s’agissait quand même pas de facturer à la République les soins qu’une épouse prodigue normalement à son mari au soir d’une journée de travail pour le délasser un peu ?

dimanche 23 février 2020

49.3 : « Les parlementaires ne sont pas là pour fabriquer la loi »

Un conseiller de Matignon nous rappelait il y a peu l'équilibre institutionnel particulier de notre régime : « Sous la Ve République, les parlementaires ne sont pas là pour fabriquer la loi, c'est un fait. Ils sont là pour entériner les projets du gouvernement. Et ça, il va falloir que ça leur rentre dans le crâne. » Lu ici.

Il serait temps de comprendre que, sous la 5ème république les députés n’ont qu’à voter les lois. Point barre. Si vous protestez c’est que vous avez le crâne un peu dur : pas mal, comme reproche, ne trouvez-vous pas ?
Rappelons qu’à l’époque d’Athènes, durant la démocratie, le pouvoir législatif était aux mains des membres de la boulè qui étaient tirés au sort chaque année. La présidence étant attribuée à tour de rôle pour un mois aux différentes tribus athéniennes, le pouvoir circulait donc de façon complète au cours les 10 mois de l’année. Reste à préciser que les projets de lois dont discutait la boulè étaient proposés directement par les citoyens. Bref : il était essentiel de distinguer entre le pouvoir législatif, qui faisait les lois, et l’exécutif qui les appliquait. Ce fut durant la Guerre du Péloponnèse que l’oligarchie s’imposa avec des bouleutes (membres de la boulè) désignés et non tirés au sort, et un pouvoir judiciaire ajouté à ses attributions. 
On l’aura compris : depuis deux millénaires et demi, la démocratie est synonyme d’indépendance des pouvoirs. On retournera le problème dans tous les sens, notre République fonctionne depuis 1958 avec la soumission du législatif à l’exécutif. Au point qu’à présent plus personne ne songe sérieusement que le Président de la République soit seulement le chef de l’exécutif.
On dira que le problème n’est pas là aujourd’hui puisque le Président dispose à l’Assemblée nationale de la majorité pour faire passer son texte de loi. Mais alors, pourquoi refuser le vote bloqué (article 44.3 de la Constitution) qui permet de soumettre au vote le texte tel que le souhaite le gouvernement, mais qui ne supprime pas le temps de discussion ?

Pour le patron de Ryanair, les terroristes sont « généralement musulmans»

Le patron très provocateur de Ryanair a encore frappé. Les terroristes « sont généralement des hommes de confession musulmane », a déclaré Michael O'Leary dans une interview publiée dans l'édition de samedi du Times.
« Qui sont les terroristes ? Ce sont des hommes célibataires voyageant seuls. […] On ne peut pas dire certaines choses, parce que c'est du racisme, mais ce sont généralement des hommes de confession musulmane. Il y a trente ans, c'étaient les Irlandais » lu ici

Dénoncer ainsi les musulmans comme étant des terroristes voilà qui fait scandale aujourd’hui, pour fait de stigmatisation, mais il y a 30 ans, comme on le voit dans la déclaration citée, on ne se souciait pas de savoir si on stigmatisait les irlandais. Il est vrai que ceux-ci recherchaient plutôt cette publicité qui leur permettait de dénoncer le gouvernement conservateur britannique. Les terroristes musulmans cherchent quant à eux à se fondre dans la communauté musulmane où ils se sentent protégés par l’agrément que celle-ci reçoit des États.
Après qu’est-ce que ces propos ajoutent à la réalité ? Je veux dire : les contrôles doivent-ils cibler prioritairement ces hommes d’allure musulmane (malheur aux barbus !) et voyageant seuls ? Si oui, alors il faut ajouter explicitement qu’ils sont suspects parce que musulmans célibataires ce qui revient peut-être simplement à dire tout haut ce que chacun pense tout bas.
Bien sûr encore, les propos du patron de Ryanair sont suicidaires parce qu’ils invitent à ne pas contrôler des hommes en costard cravate, imberbes et affligés d’une bruyante marmaille. Si, comme on vient de le dire, ces terroristes ne cherchent pas la publicité alors c’est une aubaine pour eux de savoir à qui il ne faut surtout pas ressembler. 

samedi 22 février 2020

Punaises de lit : le gouvernement fait de l’infestation une cible prioritaire

1 - Punaises de lit : le gouvernement fait de l’infestation une cible prioritaire

Le sujet des punaises de lit mobilise désormais jusqu’au sommet de l’État. Le gouvernement lance ce vendredi une campagne d’information, avec un numéro (0806 706 806) et un site (stop-punaises.gouv.fr) dédiés. (Lu ici)
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2 - Coronavirus : un premier décès en Italie, une dizaine de villes ferment les lieux publics

Au moins onze villes du nord de l’Italie ont fermé des lieux publics en raison de soupçons de contamination concernant dix-sept personnes. L’OMS estime que la « fenêtre de tir » pour enrayer l’épidémie « se rétrécit ». (Lu ici)

o-o-o

Le rapprochement de ces deux informations pour rappeler que l’invasion du pays reste une phobie très active à notre époque. Si autrefois ces invasions de parasites étaient un symbole assez transparent de la présence de migrants sur le territoire, il n’en va plus de même aujourd’hui : ces parasites indésirables sont bien pris pour ce qu’ils sont, et le fait que les gouvernements les pourchassent, montre simplement que le service du public est beaucoup plus sérieux qu’autrefois.
Reste que les migrants sont toujours pris pour des envahisseurs inassimilables qu’il convient de chasser… ou de détruire. Le terroriste abattu en Allemagne après avoir tué 11 personnes en témoigne (cf. notre Post d’hier). Il est quand même assez intéressant de noter que, dans tous les cas, la présence d’indésirables sur le territoire, dans nos maisons – voire même dans nos lits – représente un cas extrême de ce qu’il faut pourchasser et détruire. Nous sommes peut-être en présence d’un vieil atavisme, venus de notre lointaine préhistoire, lorsque l’humanité entière pratiquait le nomadisme et que le fragile et temporaire abri de la famille était le seul sanctuaire où pouvoir se reposer avant de reprendre le chemin de la migration. Trouver dans la steppe, immense à perte de vue, un rocher sous lequel se protéger a été alors très précieux et à défendre contre tous ceux qui viendraient en contester l’usage. Dans nos mentalités, nos maisons sont peut-être venues occuper dans notre cerveau la case où la caverne était jadis perçue comme l’asile vital pour la famille.

vendredi 21 février 2020

Municipales de Reims : Arnaud Robinet veut créer un cimetière pour animaux

Le maire-candidat Arnaud Robinet a présenté son sixième engagement pour les municipales à Reims, celui de ne laisser personne sur le bord du chemin, en répondant aux besoins des citoyens, du berceau au grand âge. (L’Union, journal local)

Je vous jure que je n’ai pas trafiqué cette information et que le journal cité a bien mis la promesse de « ne laisser personne sur le bord du chemin » juste sous le titre « le maire veut des cimetières pour animaux ». Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il considère l’animal de compagnie comme un administré mais plutôt qu'il veut prendre en compte le fait que sa présence au côté des rémois/rémoises   est accompagnée de sentiments qui survivent à la mort de l’animal. Et après tout, quel mal y aurait-il à avoir un cimetière pour chiens et chats, tombes sur lesquelles on viendrait déposer quelques croquettes ou une ba-balle histoire de montrer qu’on ne les oublie pas ?
Reste que ce faisant on suppose que nos compagnons à 4 pattes ont une âme, qui plus est immortelle. Descartes va se retourner dans sa tombe. 
Mais plus sérieusement, il faut admettre que les frais d’entretien d’un tel cimetière incombent à la collectivité, sachant que celle-ci inclut plein de gens qui n’ont pas d’animaux domestiques – voire même qui les détestent.
D’où la leçon du jour : en démocratie, les besoins couverts par la collectivité ne sont pas exclusivement ceux que chaque membre peut éprouver, mais aussi ceux dont on reconnait qu’il est légitime qu’elle les supporte. Voudriez-vous que votre pauvre grand-mère pleure en voyant partir la poubelle dans la quelle elle a été obligée de jeter la dépouille de Miaou-Miaou ?

À Hanau le parquet de Karlsruhe évoque un crime terroriste «d’extrême droite».

Neuf personnes tuées, toutes issues de l’immigration, et des scènes de violence qui se répètent désormais en Allemagne. Tobias R., un allemand solitaire de 43 ans aux penchants paranoïaques a tué des étrangers car ils les haïssaient. Il les jugeait inassimilables à ce peuple « pur et supérieur » qui incarne l’Allemagne. Et pour pallier l’impasse d’une intégration impossible, il appelait à rayer de la carte les pays musulmans.  (Lu ici)

L’Allemagne est horrifiée par les détails qu’on apprend peu à peu sur le terroriste qui a tué 9 personnes dans des « bars à chicha » (1), fréquentés principalement par des kurdes. « Ce sont des choses qui n’arrivent pas dans notre région » disent les habitants incrédules devant ce terrible bilan.
Alors on tente de limiter la portée d’un pareil évènement : il s’agirait d’un « loup solitaire » non représentatif d’une communauté ; et en plus il aurait eu des « tendances paranoïaques » qui en font un malade qu’il aurait convenu de soigner s’il avait survécu. Mais bien sûr, ça ne résiste pas à l’examen.
1) Supposons qu’il ait été paranoïaque. Mais Hitler ne l’a-t-il pas été ? Et que dire du peuple qui l’a suivi, qui l’a acclamé dans les rues et qui a mis son portrait dans la salle à manger ? La paranoïa est un symptôme dont la force n’est pas diminuée par le fait qu’elle soit pathologique. Et surtout elle ne cesse de porter un signal de l’état de la société où elles se développe.
2) Le tueur aurait été un loup solitaire. Mais quand on revendique son acte dans les termes choisis, alors on n’est plus vraiment solitaire : on se rattache à une tradition bien enracinée dirait-on dans la conscience collective allemande. Tradition suprémaciste selon laquelle les « vrais » allemands ont la peau blanche et doivent rejeter ceux qui ont la peau foncée comme étant des envahisseurs incapables de faire autre chose que des enfants pour envahir le pays.

Et nous ? Sommes-nous des spectateurs qui peuvent tranquillement contempler ce qui se passe outre-rhin sans se sentir concernés ? 
--> Si on ajoute à la couleur de la peau la fréquentation des mosquées, on se retrouve en pays connu.
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(1) Les bars à chicha sont des lieux où les habitués fument le narguilhé 

jeudi 20 février 2020

Un nouveau signal radio extraterrestre intrigue les scientifiques

« Ce signal apparaît sur nos capteurs de manière très intense pendant quatre jours, avant de disparaître pour douze jours. Ce qui forme un cycle de seize jours, qui se répètent. »
Le point de départ de ce qu'ils ne qualifient pas encore de « message », mais qui s'inscrit, tout de même, selon eux, dans le cadre d'un système binaire, pourrait résulter du bruit émis par la chute d'une étoile dans un trou noir. Mais aussi de vents intersidéraux. Personne ne se risque encore à évoquer l'hypothèse d'une intelligence extraterrestre. (Lu ici)


Allons bon ! Voilà que des extraterrestres nous font signe à présent ? Et qu’on n’en parle pas plus que ça ? Je n’y comprends plus rien, alors qu’il y a quelques années la seule question qui arrachait nos compatriotes à leur somnolence était : « Sommes-nous seuls dans l’Univers ? » Question angoissée, mais quand même relativement optimiste. Car réfléchissons sur ce qui est advenu dans l’histoire de notre civilisation depuis 1945 (ou environ) :
            - Dieu a disparu, happé par l’horreur qu’Il a admis avec l’holocauste, au point qu’on a fini par se dire que si l’homme est mauvais à ce point c’est que vraiment il ne peut en aucun cas avoir ne disons pas « créé » mais simplement toléré par un Dieu Créateur. N’oubliez pas que si la Bible dit vrai, les gens de Sodome ont été cramés pour moins que ça (1).
            - A la suite de ça, les humains se sont mis à pleurer comme des enfants perdus, refusant de croire que Dieu n’existait pas et continuant de lever leurs mains et d’adresser leurs prières vers ce ciel qu’ils savaient vide. D’où la présence de l’absurde comme fonds de la pensée de Camus.
            - Mais voilà qu’à présent on se dit que si Dieu n’existe pas, alors il n’y a personne pour nous juger et qu’on peut faire tout ce qu’on veut sans craindre l’enfer. Et du coup, on se cherche des petits copains pour faire des galipettes avec eux si jamais le cœur leur en dit.
« Ohé ! Les aliens ! Venez on va jouer au docteur ensemble ! »
Et voilà que maintenant ils nous répondent ? Et que personne n’y fait attention ? Distraction coupable ! Mais ça ne va pas durer, je vous le garantis. Car je sais qu’ils ont reçu ces derniers temps des sex tape bien poivrées et que c’est sûrement ça qui les fait réagir. 
Ça va se savoir !

(1) Rappelons qu’ils avaient menacé de sodomiser les anges missionnés par Dieu pour leur demander de cesser leur pratique honteuse (il s’agit bien sûr de la sodomie)
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 (N.B. Pour ceux qui ne sauraient pas quelles précautions prendre pour filmer leurs ébats à l’intention des aliens, voyez ici)

mercredi 19 février 2020

Après la sex tape de Benjamin Griveaux, les commentaires fusent.

En particulier celui-ci, de Serge July : « Quand on est un homme politique, à l’époque des réseaux sociaux, on fait gaffe. Le mec qui fait pas gaffe, c’est un con, et Griveaux est un con » Lu ici.

Nous voici en présence de la vieille question : qu’est-ce qu’un con ? Car comment savoir si Serge July est de bonne foi quand il accuse Griveaux de l’être ?
« Un con, ça ose tout. C’est même à ça qu’on le reconnait » disait dans un film (1) l’un des personnages d’Audiard. Soit. Mais cette définition n’est-elle pas un peu imprécise ? 
- Par exemple, doit-on accepter la réciproque : « Tous ceux qui osent tout sont ipso facto des cons » ? Parce que des gens qui osent tout, on en connait dans la politique. Et plus particulièrement dans l’opposition où il y en a des palanquées : sont-ils tous des "cons" ?

Peut-être pas ; car il ya aussi tous ceux qui "ont la carte".
C’est dans le milieu du cinéma qu’est née l’expression « avoir la carte » pour qualifier ceux qui bénéficiaient de l’indulgence de la critique. Mais on ne parle pas seulement de ceux qui peuvent se permettre de cultiver des navets ; il y a aussi ceux qui peuvent affronter les scandales sans craindre quoique ce soit. Voyez Depardieu : il a trahi la France en fuyant le fisc en Russie, et faisant ami-ami avec Poutine et autres dictateurs (Kadyrof pour ne pas le citer). Quiconque aurait fait ça aurait été honni à tout jamais, relégué au dernier rang des français et soumis aux vomissures de tout bon citoyen. Et Depardieu ? Il est resté « Notre Gégé national », celui dont on aime les bons mots et le bon vin. 
Donc, ou bien Griveaux est condamné et ça montrera qu'il est un con ; ou bien sa carrière n’est pas si finie que ça, il renaitra de ses cendres, et alors on saura qu’il "a la carte".
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(1) Il s’agit du film « Les tontons flingueurs »

Municipales 2020 à Paris : « Supplément d’âme », « nouvel espoir », « ambiance euphorique »…

Il y a une ambiance euphorique, une émulation. Le QG est redevenu une ruche. Certains marcheurs sont de retour et même des gens de chez Villani viennent faire toc-toc à la porte : « Honnêtement, je ne sais pas si j’aurais pu aller jusqu’au bout avec Benjamin Griveaux. Aujourd’hui, je revis. Ce qui nous arrive est fabuleux, autant que l’épisode d’il y a quatre jours était tragique » (Lu ici)

Les amateurs de complots (dont je ne fais pas partie) verront dans cet enthousiasme la preuve que Benjamin Griveaux a été dégommé par son propre parti désireux de le remplacer pour incompétence sans que ça se sache. Moi, je reste indifférent devant ces calculs d’arrière-boutique, persuadé que l’important c’est ce qui se déroule sous nos yeux : le retournement des acteurs politiques, à tous les niveaux.
Car, voilà la photo qui fait réagir montrant les têtes de liste regroupées par Agnès Buzyn : 




Oui, les gens de « La République En Marche » marchent… derrière leur chef – à moins que ce ne soit eux qui la poussent en avant ? Et si c’était le cas, qu’est-ce que ça changerait ? L’important est ce sentiment de joie et de confiance, comme si… Comme si quoi ?
Comme si l’échec imminent de la campagne avait été tout entier secrété, distillé, par la personne de Benjamin Griveaux et que tout cela avait été jeté par-dessus bord avec son départ.
Comment définir plus exactement le rite du bouc émissaire ?

mardi 18 février 2020

« Séparatisme » : l’islam au cœur des débats

La nature de la « menace » que le gouvernement dit – et redit – vouloir combattre et replace sans cesse l’islam au cœur des débats. Sans compter les polémiques sur le port du voile, les mères voilées accompagnatrices en sortie scolaire ou encore les « listes communautaires » qui ont jalonné 2019
Après le plan contre la « radicalisation » et l’appel à une « société de vigilance » pour lutter contre l’« hydre islamiste », le combat contre l’« islam politique » et la défense de la « laïcité », est venu le temps de la lutte contre le « communautarisme », terme remplacé jeudi 6 février par le « séparatisme », plus proche de l’idée de « sécession » évoquée à plusieurs reprises par le chef de l’État.
Emmanuel Macron devrait dévoiler une partie de sa stratégie visant ceux qui ont « un projet de séparation d’avec la République » au terme d’un déplacement à Mulhouse (Haut-Rhin), mardi 18 février. (Lu ici)

« Séparatisme » : encore un terme de plus, toujours pour désigner la même réalité. Que de contorsions pour rendre notre malaise compatible avec nos valeurs ! Car, oui : nous avons du mal à supporter l’islam dans ses manifestations publiques et même dans ce que nous imaginons de certaines de ses pratiques privées. Nous, les enfants de Voltaire, nous n’aimons guère les religions, mais nous les supportons au nom de la tolérance qui à l’époque des Lumières était le cheval de bataille des philosophes. Contradiction que nous devons assumer, tout comme nous assumons (difficilement) la double nature de la laïcité : respect de la diversité des religions et principe de séparation entre la société civile et la société religieuse. Neutralité et indépendance, voilà qui parait simple sur le papier, mais qui soulève bien des complications dans la réalité.
On dira que notre Président, passé depuis longtemps maitre dans l’art de la nuance et de la dialectique souple (« En même temps »…), sait faire ça et que son discours de Strasbourg refusant la stigmatisation de l’islam a fait le travail correctement. Mais pas tout à fait, car comme l’a fait remarquer J-Luc Mélenchon pourquoi ne pas avoir dénoncé les écoles des évangélistes, qui elles aussi sont totalement indépendantes de l’État et dont l’enseignement est dispensé par des américains ?

Municipales à Paris : comment Anne Hidalgo veut transformer le périphérique

C'est l'un des chevaux de bataille d'Anne Hidalgo dans cette campagne pour les municipales. Si elle est réélue en mars prochain, la maire de Paris souhaite métamorphoser le périphérique qui sépare la capitale des villes de proche banlieue en "boulevard urbain". (…) Sur les 170.000 arbres qu'Anne Hidalgo promettait de planter à Paris il y a quelques semaines, 100.000 devraient ainsi l'être sur les talus du périphérique et de la ceinture verte de Paris. Ce qui, selon les calculs de son équipe de campagne, représenterait 3,3 hectares de forêts répartis sur 7 kilomètres de bas-côtés. (Lu ici)
Et voici le résultat : 


Rafraichissant, n’est-ce pas ? Et surtout stupéfiant, compte tenu de l’état actuel de ce futur « boulevard urbain ».
Car quiconque a déjà circulé sur le périph’ le sait : si Dante vivait de nos jours il en ferait l’un des cercles de son enfer – peut-être même le neuvième et dernier. Le périphérique c’est une tranchée entre deux murs de béton – à moins que ce ne soit dans un environnement de gigantesques immeubles. La chaussée, les murs qui l’enferment, sont noirs et huileux – la chaussée ? … mais non : il n’y a pas de chaussée, du moins pas de chaussée visible ; rien qu’une longue cohorte de voitures et de camions, qui, comme des damnés tournent perpétuellement. Car voilà : si la devise inscrite au-dessus la porte de l’enfer selon Dante est « Toi qui entres ici, abandonne toute espérance », c’est aussi ce qu’on doit ressentir dès qu’on entre sur le périphérique parisien ; on est condamné indéfiniment à rester enfermé dans ce chaos de voitures, dans cet enfer de bruit et de fumées, avec cette menace permanente d’être heurté par tous ces véhicules qui vous frôlent et vous refrôlent.
Comparez avec l’image ci-dessus montrant le projet d’Anne Hidalgo : des arbres des bosquets, de la pelouse partout. Mais « pas que » : il y a aussi ce trafic si clairsemé ; ces files dédiées où les véhiculent se rangent gentiment selon leurs caractéristiques ; et surtout cette clôture légère qui n’isole pas vraiment des jolies résidences voisines pleines de verdure avec des cèdres et des promeneurs avec poussettes et vélos.
Anne Hidalgo montre ainsi qu’elle a un joli talent de poète. Pas sûr que ça suffise, mais c’est déjà ça !

lundi 17 février 2020

Mairie de Paris : « Buzyn récupère le bousin »

La ministre de la Santé a annoncé dimanche prendre la tête de liste LREM à Paris et quitter le gouvernement, après l’abandon de Benjamin Griveaux.
D’où ce titre : Buzyn récupère le bousin lu dans Libération. (Lire ici)
Déjà, il convient de savoir de quoi on parle. Le « bousin », qu’est-ce que c’est ? Là-dessus le CNRTL répond : c’est un « cabaret borgne » et par extension du « bruit, tapage, vacarme »
Donc la campagne des municipales à Paris est à la fois digne d’un « bordel » (sauf votre respect) et en même temps pleine de bruit et de fureur. Comprenons qu’il a fallu à Emmanuel Macron beaucoup de persuasion pour faire accepter  cette charge ; et pour Agnès Buzyn beaucoup d’abnégation pour accepter la charge de la campagne parisienne. Il est vrai que les dossiers du coronavirus, celui des hôpitaux, et puis des retraites étaient eux aussi très lourds. A se demander si elle n’aurait pas vu dans la campagne parisienne une sinécure comparée à ces responsabilités dont elle est à présent déchargée ?
La vraie question n’est pourtant pas là ; il s’agit de savoir si elle a une quelconque chance de succès compte tenu de la façon dont elle entre en campagne ? Oui, est-ce que ça valait la peine de lui imposer ce changement si elle n’avait aucune chance à Paris ? Mais on parle aussi de l’incroyable réussite d’Emmanuel Macron, enlevant l’Élysée à l’issue d’une folle campagne au cours de la quelle il a brisé tous les tabous électoraux, surmonté tous les obstacles, au point qu’il a dit : « C’est parce que c’était impossible que je l’ai fait ! »
Agnès Buzin a donc la charge de montrer que le succès de monsieur Macron peut être réédité, parce qu’il est « dans l’ADN » du mouvement présidentiel.

dimanche 16 février 2020

Grève dans les transports : le "lundi noir" tant redouté aura-t-il lieu ?

La grève dans les transports parisiens "sera peu suivie" avec un trafic "normal à la SNCF" et "normal ou quasi normal à la RATP", a indiqué dimanche sur BFMTV le secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. "La grève reconductible telle que nous l'avons connue début décembre est effectivement terminée" et la journée de mobilisation prévue le 20 février, "sera très certainement à l'image de demain", a-t-il estimé. (Vu ici)


Avouons-le : cette information, vue de province parait un peu dérisoire. Qu’importe une grève qui ne serait pas suivie ? Si les usagers ne sont pas contraints comme sur la photo de s’écraser les uns sur les autres pour monter dans une rame devenue le seul espoir de se déplacer, alors que nous importe ? En bref, si le 17 et le 20 février, jours de mobilisation sont complètement identiques aux autres, alors le grève quoique décrétée est finie.
Quoique… N’oublions pas la postérité accordée à la déclaration du Général De Gaulle : « La France a perdu une bataille, mais elle n’a pas perdu la guerre ! ». Les grévistes ont le même sentiment : persuadés que leur revendication est juste, ils ont utilisé la grève comme levier d’action. Celui-ci n’ayant pas obtenu le succès escompté, ils sont sans doute pleins de ressentiment, mais surtout de la volonté de réitérer leur lutte, soit sous d’autres formes, soit en revenant à la même action dans d’autres contextes. On a vu les employés de la SNCF réclamer le retour à leur ancien statut, perdu lors des réformes de 2018, mais sans qu’ils renoncent à lui.
Une notion telle que le « consentement » est aujourd’hui évoquée pour des affaires de sexualité, mais aussi d’impôt. Pourquoi ne pas l’étendre jusqu’aux réformes sociales ?

La Bourse s'immunise contre le virus

Si la crise sanitaire chinoise a continué de s'étendre, les marchés ont préféré voir, surtout, les signaux laissant penser que le pire de l'épidémie était proche. La brusque augmentation du nombre de malades et de morts, révélée jeudi par les autorités chinoises, a été relativisée assez rapidement, car elle découle d'un changement dans le mode de comptabilisation des victimes du Covid-19, nouvelle dénomination du virus. (Lu ici)

Oui, marre du corona virus – et marre du covid-19 ; et puis tant qu’on y est, marre aussi des quarantaines, des pourcentages, des chiffres. Tout ça : Hop ! pardessus bord ! Ne pensons qu’à nos affaires et surtout – surtout – au Caq-40 et au Nasdac. Car là, pas de problème « Retour aux plus-hauts de janvier à Paris, records à Wall Street. Les places financières ont bien résisté face à l'épidémie chinoise » Oui, les financiers ont les nerfs un peu plus solides que nos piètres journalistes toujours à l’affût de la nouvelle qui va faire frémir les réseaux sociaux et donner la chair de poule à leurs followers. « Prenant le temps d'analyser les résultats d'entreprises, poursuit l’article cité, la tendance a été dictée surtout par le décompte quotidien des cas d'infection et de décès dans l'empire du Milieu mis en balance avec les publications des grandes entreprises qui, en 2019, ont affiché des résultats record. »
Des cadavres mis en balance avec des chiffres d’affaires : beurk !… 
Quoique… Tant de morts pour tant de dollars : finalement est-ce si indécent que cela ? Lorsque la guerre se déclenche, prend-on garde aux morts que cela va engendrer ? Oui, peut-être mais seulement parce que ces morts devront être remplacés si on veut continuer à se battre. On sait que le déficit en pilotes a été déterminant dans le conflit aérien durant la dernière guerre au détriment des allemands.
Tant que le coronavirus ne s’en prendra pas aux comptes de l’entreprise, l’optimisme sera de mise. 
D’ailleurs si l’on pense aux épidémies de peste durant l’ancien régime, c’est bien ce qu’on voyait : les châtelains, retranchés dans leurs châteaux attendaient que l’épidémie cesse après avoir tué tout le bas peuple livré à la maladie dans ses taudis insalubres.

samedi 15 février 2020

Benjamin Griveaux a-t-il eu raison de démissionner ?

Benjamin Griveaux a-t-il eu raison de démissionner suite à la diffusion d'une vidéo où on le voit se masturber ? N’aurait-il pas eu une plus belle attitude en déclarant : « Oui, c’est ma bite. Et alors ? » C’est ce qu’on a pu lire dans Libé du 15-16 février page 6 dans une déclaration de la réalisatrice Ovidie : « J’aurais rêvé d’écrire le discours de Benjamin Griveaux … Cela aurait pu donner quelque chose dans ce genre : « Je vous le confirme, il s’agit bien de ma bite. Je n’ai rien fait d’illégal. En revanche, je compte bien poursuivre ceux qui ont fait circuler ces photos… »
Le problème, ce n’est pas la sex-tape : que monsieur Griveaux se masturbe n’intéresse strictement personne. En revanche sa mise dans le domaine public transforme cet acte en obscénité.
Écoutons Christian Delporte (historien Cf. ici) : « Pour les citoyens, les hommes politiques sont leurs représentants. On ne peut pas se reconnaître dans l'obscène, c'est totalement impossible. On a besoin de proximité, d'admiration, mais on ne veut pas savoir ce qu'il y a sous les vêtements des politiques. On peut être obscène discrètement, dans l'intimité, mais il ne faut pas que ça se sache, que ça s'affiche. »
Autrement dit, ce n’est pas de l’hypocrisie comme le dit Piotr Pavlenski responsable de la diffusion. Mais surtout on n’est pas obscène tout seul, mais seulement dans un rapport particulier avec autrui. Pourquoi ? Par respect pour les autres ? Parce que ça les choquerait ? Ou parce que ça perturbe l’identification à l’homme politique ?
C’est ce dernier cas qui est retenu comme on vient de le lire par monsieur Delporte, qui voit sans doute dans le rapport du citoyen à celui qui le gouverne une transposition de la loi du Père dans l’Œdipe freudien.

La luminosité de l'étoile Bételgeuse faiblit encore

Le pâlissement soudain de l'étoile géante a mis les astronomes en ébullition. Plusieurs hypothèses sont avancées : il pourrait s'agir d'une éjection de gaz formant de la poussière et cachant le rayonnement ou de l'agonie de Bételgeuse.
L'astre en fin de vie n'ayant plus de "carburant" (issu de la fusion nucléaire), son cœur s'effondrerait sur lui-même et formerait une étoile à neutrons, un objet très compact qui crée une onde de choc disloquant complètement l'étoile, le tout en quelques heures seulement. Lu ici.
Vu la distance entre la terre et cette étoile, Bételgeuse est peut-être déjà éteinte depuis… 642 ans ! Ce qui relativise l’intérêt des journalistes à son sujet. Supposez que vous découvriez une information concernant Louis XVI, du genre « Louis XVI, déguisé en sans-culotte, est parvenu à s’échapper de la Conciergerie où il était détenu. Ce fut un sosie du roi qui prit sa place et qui a été guillotiné le 21 janvier 1793 » Croyez-vous qu’on va faire des éditions spéciales sur un pareil sujet ? Comme la chose s’est passée – ou pas – il y a 2 siècles et demi, on ne va pas se bousculer pour vérifier. Certes la nouvelle est colossale… mais comme rien n’en a filtré durant tout ce temps il y a peu de raison de croire que ça va bouleverser notre vie aujourd’hui !
Sauf que la « vie » d’une étoile, son agonie et son explosion finale nous parlent plus que la mort d’un roi d’autrefois. On ne peut imaginer Louis XIV montant sur l’échafaud en ce moment, parce qu’on ne peut le voir. Par contre on peut très bien croire que l’explosion d’une étoile qui se déroule sous nos yeux se produit en ce moment même, alors qu’il y a si longtemps que ses débris se sont déjà dissipés… C’est qu’on ne peut dissocier ce qu’on voit et ce qui existe dans le même instant.
Et si en réalité on ne le voyait pas ? Si tout ce qu’on nous en montre ne sont que des « vues d’artistes » ?

Comme ça ?